mercredi 28 février 2024

Bilan du mois de février 2024

Le mois de février 2024, qui compte 29 jours, est marqué par les bonnes performances d’un club vichyssois et la création d’une continuité entre les deux rives de l’Allier.

La performance du mois : la JAV, sans Clermont, ça va fort

Il y a des bonnes nouvelles, notamment sur le plan sportif. Ce mois-ci, la JA Vichy a remporté la Leaders Cup de Pro B le 18 février en battant Châlons-Reims 97-90 après prolongation (alors qu’elle avait quatre points de retard à quinze secondes de la fin du temps réglementaire !), validant déjà sa qualification pour les play-offs[1]. Cet exploit rappelle notamment la Semaine des As 2007-2008 (quand la JAV, aux couleurs jaune et vert, évoluait dans l’élite[a]) et, quelques mois plus tôt, la finale d’accession à la Pro B le 2 juin 2007 (victoire 70-49 contre Quimper). Et quelques jours plus tard, les deux clubs se sont retrouvés pour les huitièmes de finale de la Coupe de France… et là encore, c’est la JAV qui gagne (83-80)[2].

La page JAVCM est tournée depuis quelques mois (mais c’est toujours l’article de la JAVCM qui est alimenté pour la saison 2023-2024 sur l’encyclopédie Wikipédia), mais on peut le constater : la JAV avec Clermont-Ferrand a échoué à remonter dans l’élite, la JAV sans Clermont-Ferrand est bien partie pour retrouver la première division qu’elle a quitté le 10 mai 2011.

Circulation : deux grands changements

Quand la continuité d’agglomération s’établit (enfin) entre Bellerive-sur-Allier et Vichy…

Il a suffi d’un nouvel aménagement cyclable pour créer une nouvelle continuité d’agglomération avec Vichy. Si elle existe déjà avec Abrest, Cusset et certains lieux-dits de Creuzier-le-Vieux (Les Pins, et plus récemment Boutiron), une nouvelle vient d’être créée avec… la rive gauche.

Route départementale 6e (Bellerive-sur-Allier), 18 février 2024. Une nouvelle continuité d’agglomération vient de se créer, cette fois-ci entre la rive gauche et la rive droite de l’Allier. Le « nouvel » ensemble de panneaux, essentiellement composé de panneaux de récupération[b], est placé à hauteur de l’ensemble existant côté opposé.
Photographie personnelle

Depuis février 2024 seulement, la continuité d’agglomération est enfin assurée entre Vichy et Bellerive-sur-Allier. Cela signifie que l’on peut effectuer un trajet entre ces deux villes sans effectuer de parcours « hors agglomération » (encore faut-il assurer cette continuité sur le pont Jacques-Chirac, qui n’est pas assurée alors que la signalisation est catastrophique).

Ce prolongement de l’agglomération est dû à la création d’une piste cyclable le long de la route départementale 6, entre l’église de Charmeil (à hauteur de l’intersection avec la route départementale 27 en direction de Vendat) et le CREPS (et au-delà vers le rond-point de Boussange, cette portion de piste cyclable ayant été créée en 2011, et le chemin partagé vers le pont de Bellerive créé en 2010), une section de route très fréquentée (et classée à grande circulation par un décret de 2009) et sur la route départementale 6e entre la D 6 et l’entrée du parc omnisports. Conséquences :

  • ce prolongement d’agglomération apporte enfin de la lisibilité aux limites d’agglomération côté nord, qui étaient mal bornées par les routes locales ;
  • il emporte le classement en agglomération de nombreuses rues du nord-ouest de la ville, mais aussi et surtout des voies d’accès au parc omnisports et au CREPS ;
  • il légalise les publicités qui étaient déjà présentes depuis plusieurs années (rappelons que de tels panneaux publicitaires hors agglomération sont interdits).

… qui va bientôt abaisser la limitation de vitesse à 30 km/h

La ville de Vichy va, d’ici le printemps, abaisser la limitation de vitesse à 30 km/h dans la perspective de renforcer les mobilités douces[3]. Encore faut-il que la nouvelle limitation générale de vitesse soit acceptée par tous les automobilistes (ce nouvel abaissement va faire l’objet d’une étude).

On ne sait pas encore quand exactement et quelles rues vont passer à 30 km/h, mais ce que l’on sait, c’est que certains axes structurants vont rester à 50 km/h, tels que l’allée des Ailes ou l’avenue de la Liberté.

Pour les cyclistes et les trottinettes, la limitation sera même abaissée à 6 km/h dans les rues piétonnes de l’hypercentre et dans les parcs.

Cette opération d’abaissement de la vitesse maximale va enfin permettre d’en finir avec des inepties (zone 30 sur un axe principal, hors intersections, et s’arrêtant avant une école).

On ne doit plus voir ceci, par exemple :

Rue du Quatre-Septembre au nord du boulevard Gambetta (Vichy) 2023-08-23
Rue du Quatre-Septembre (Vichy), 23 août 2023. Classer un axe principal, et lui seul, en zone 30, cela ne m’est pas acceptable, et ce sera enfin du passé avec la généralisation de la limitation de vitesse à 30 km/h. L’école Paul-Bert est située quelques mètres plus loin. On retrouve cette même configuration au début du boulevard Carnot, avec le collège Saint-Dominique.
Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

  1. La première division du championnat de France de basket-ball en 2007-2008 s’appelait la Pro A et n’était pas parrainée par une marque (le naming d’un championnat n’était pas encore en vogue). À cette époque, il y avait deux clubs auvergnats, la JA Vichy et le Stade Clermontois Basket Auvergne (SCBA), qui ont fusionné en 2015 pour constituer la JA Vichy-Clermont Métropole, alors que le basket-ball auvergnat était au plus mal…
  2. L’utilisation des guillemets est justifiée par l’utilisation de nombreux panneaux de récupération. La commune (alors qu’on est sur une route départementale) a déplacé les panneaux d’entrée d’agglomération qui étaient présents route de Charmeil depuis 2008. Sur la D 6, alors qu’il existe également une continuité d’agglomération (au sens du code de la route) avec Charmeil, c’est un panneau qui aurait été fabriqué il y a… trente ans qui a été mis en place (aucune étiquette d’identification n’est présente).
  1. Emma Saulzet (France Bleu Pays d’Auvergne), « Basket - Pro B : la JA Vichy remporte pour la première fois la Leaders Cup face à Châlons-Reims », sur francebleu.fr, 18 février 2024 (consulté le 28 février 2024).
  2. « Coupe de France : la JA Vichy se joue encore de Châlons-Reims pour accéder aux quarts de finale », La Montagne, 26 février 2024 (consulté le 28 février 2024 ; accès libre).
  3. Pierre Geraudie, « À Vichy, tout ce qu’il faut savoir sur l’abaissement de la vitesse à 30 km/h », La Montagne, 27 février 2024 (consulté le 28 février 2024 ; article réservé aux abonnés).

lundi 19 février 2024

Il y a 10 ans : quand la gare de Vichy devenait (à nouveau) un pôle d’échanges intermodal

RÉTROSPECTIVE • Le 19 février 2014, une nouvelle page de l’histoire des transports dans l’agglomération vichyssoise s'écrivait avec le renforcement de l’intermodalité autour de la gare de Vichy, marqué par l’ouverture d’un kiosque au sud de la gare, qui devient un pôle d’échanges intermodal… mais ne l’était-elle pas déjà cinq ans plus tôt ?

Ce 19 février 2014 est marqué par le déménagement du kiosque MobiVie de la place Charles-de-Gaulle (là où quasiment toutes les lignes de bus passaient en 2009) vers la gare SNCF ainsi que la création d’un service de location de vélos (Vivélo) classique ou à assistance électrique pour découvrir la ville autrement.

Contexte (à l’époque)

À l'époque, au début de l’année 2014 :

  • la gare de Vichy, deuxième de l’ancienne région Auvergne[a] par sa fréquentation, était desservie (et c’est toujours le cas dix ans plus tard) par sept trains Intercités[b] Clermont-Ferrand – Paris-Bercy[c] ainsi que par des trains TER, assurés exclusivement en traction thermique (Clermont-Ferrand – Lyon, Moulins / Saint-Germain-des-Fossés à Clermont-Ferrand / Vic-le-Comte / Issoire / Brioude)… et aucun terminus ;
  • la gare routière — dépourvue de signalétique depuis 2009[d] — était le point de départ des autocars TER vers Montluçon (via Gannat et Commentry) ou Arlanc, autocars départementaux de l'Allier vers Montluçon (ligne B), Chantelle (ligne E), Le Mayet-de-Montagne (ligne F) ou Le Donjon (ligne G) et du Puy-de-Dôme vers Joze (ligne 28) et Puy-Guillaume (ligne 55) ;
  • bus urbains : le réseau MobiVie était géré par Keolis et se composait de neuf lignes (dont six desservaient la gare SNCF), les bus s’arrêtant soit sur des couloirs réservés (sans signalisation verticale) soit en plein milieu de la voie (la ligne A avait son propre quai, sur un ralentisseur).

Quand la gare devient (à nouveau) un pôle d’échanges…

Un nouveau kiosque pour informer les voyageurs

Quelques mois seulement après l’approbation d'un schéma de cohérence territoriale (le 18 juillet 2013), et un an et demi après l’élaboration d’une politique globale de déplacements[e] (dont je n’ai jamais eu connaissance du document), l’agglomération décide de créer un nouveau point d’informations sur les mobilités (transports ferroviaires, interurbains et urbains) et de lancer un nouveau service de location de vélos.

Auparavant installé place Charles-de-Gaulle, près de l’arrêt de bus Charles de Gaulle Poste, principal arrêt du réseau urbain, un nouveau kiosque est créé au sud de la gare, là où devait s’installer un loueur de voitures.

Vichy - Aile SO du BV de la gare (Kiosque) 2014-02-22
Sud de la gare de Vichy, le 22 février 2014. Le kiosque de la gare est installé directement sans avoir besoin d’entrer à l’intérieur de la gare.
Tabl-trai, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Ce nouveau kiosque, installé devant un parking vélos de vingt arceaux (soit quarante places, mais souvent occupé par les deux roues motorisés), est aussi bien accessible de l’extérieur (grâce à deux rampes) que de l’intérieur. On y retrouve les prochains départs des trains mais aussi ceux des autocars départementaux et des bus, ces derniers étant aussi dans le couloir et à l’entrée de la gare, même s’il a fallu attendre plusieurs années (2019) pour qu’un écran des prochains bus (installé en 2015 avec le renouvellement des écrans) soit mis en service.

Le kiosque est inauguré le 20 février 2014. Un ancien numéro de VVA magazine, le magazine de la communauté d’agglomération de Vichy Val d’Allier (qui n’est plus disponible), consacrait des pages spéciales sur le renforcement de l’intermodalité à Vichy. On disait aussi, dans la presse locale, qu’avec l’emménagement du kiosque, la gare est devenue un pôle d’échanges intermodal… sauf que c’était déjà le cas en 2009, lorsque le 26 juin, on inaugurait la gare rénovée après deux ans et treize millions d’euros de travaux.

Consigne et location de vélos : pour garer son vélo en toute sécurité ou découvrir la ville autrement

L’occasion, pour la communauté d’agglomération, de lancer un service de location de vélos (mais aussi en aménageant un parking sécurisé de quarante places). L’agglomération met à disposition quarante vélos, classiques ou même à assistance électrique, avec les équipements de sécurité. Le vélo peut être loué à la demi-journée, à la journée, à la semaine, ou mois ou à l’année. À titre d’exemple, la location d’un vélo classique à la journée était de 4 € (6 € pour un vélo électrique) et les abonnés au bus avaient droit à un tarif réduit de 30 %[1].

Vichy - Parking vélo sécurisé sud BV gare 2014-02-21
Au sud de la gare routière, le 21 février 2014. Une consigne à vélos a été aménagée à la sortie de la gare, à quelques mètres du kiosque. Pour stationner son vélo, il est nécessaire de se munir d’un badge pour le garer de manière sécurisée.
Tabl-trai, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons (autres photos disponibles)

On peut stationner son vélo à l’intérieur en présentant un badge. Le tarif est variable selon la période de consigne.

Attention, on ne parle pas de vélos en libre-service. C’est ce que propose C.vélo, le service de vélos en libre-service de Clermont-Ferrand et son agglomération (sa métropole depuis 2018), lancé un an plus tôt, et c’est ce que va même lancer le successeur de Vichy Val d’Allier, Vichy Communauté, en novembre 2018, avec une nouvelle flotte de vélos qui adopte les codes couleurs de la nouvelle intercommunalité.

À lire aussi : « Les vélos en libre-service de Vichy Communauté ne ressemblent plus à ça » (18 octobre 2023)

Les vélos sont dits en libre-service, mais il faut d’abord télécharger une application mobile (et les coordonnées bancaires pour le paiement de son utilisation…) pour le restituer à l’une des cinq stations où elle a été prise (restriction supprimée quelques années plus tard) dans un délai de douze heures (sous peine de prélèvement de la caution). En octobre 2023, la flotte de vélos est modifiée et les vélos en libre-service sont remplacés par des vélos électriques, avec la charte graphique… de la ville de Vichy.

Renforcer l’intermodalité, oui, mais…

…les parcs relais ne sont pas un point fort à Vichy

Vichy Val d’Allier, autorité organisatrice de la mobilité à l’époque, avait fait fort à la rentrée 2013 en augmentant la fréquence des lignes B (Vichy — Côte Saint-Amand ↔ Belllerive-sur-Allier — Collège Jean-Rostand/Du Bellay/Stade Aquatique) et C (Cusset — Cours Arloing ↔ Bellerive-sur-Allier — Petits Prés/Stade Aquatique) à vingt minutes, moyennant une modification de l’itinéraire à Bellerive-sur-Allier en optimisant la desserte de certains quartiers (hypermarché E.Leclerc) au détriment d’autres (au nord du stade aquatique).

Justement, c’est à cet endroit qu’on a créé le premier parc relais (P+R), permettant aux usagers de rejoindre le centre-ville de Vichy en « douze minutes » avec la ligne C. Sept places sont aménagées derrière l’arrêt de bus. Mais dix ans plus tard, ce P+R est toujours le seul de l’agglomération…

On pourrait très bien transformer un parking près de la gare de Vichy (soit le nord, soit le sud) avec une signalisation adaptée. Et au passage, un dépose-minute côté ville et non pas derrière…

…encore faut-il que la gare soit pleinement accessible

Les travaux de réaménagement de la gare à la fin des années 2000 ont peut-être permis de rendre enfin accessibles tous les services, avec l’aménagement d’ascenseurs pour accéder au passage souterrain, mais il manquait surtout un accès digne de ce nom au quai des voies B et C.

Si, au début des années 2010, de nombreux articles de presse parlaient de cette lacune, en 2014, il a été décidé de… repousser les travaux, Réseau ferré de France (RFF) ayant des chantiers plus urgents ce qui a provoqué l’exaspération des élus. Finalement, cet ascenseur est aménagé en 2017, par SNCF Réseau (successeur de RFF) pour plus de 1,5 million d’euros, ce qui permet enfin à la gare d’être accessible.

Aujourd’hui, en 2024, on n’en a pas encore fini avec l’intermodalité : des travaux derrière la gare vont permettre une augmentation de capacité.


  1. Par sa fréquentation, en 2012 (selon un article de La Montagne de l’époque).
  2. Ces trains étaient assurés avec des voitures Corail rénovées, et la composition était parfois hétérogène puisqu’on pouvait trouver des voitures Corail Téoz… et depuis que la marque Téoz a disparu au profit d’une marque unique regroupant les trains classiques SNCF, des voitures Corail Intercités (limitées à 160 km/h) peuvent parfois être engagées sur la relation Paris – Clermont-Ferrand.
  3. Nom de la gare telle qu’elle s’appelait en 2014 ; en 2016, on ajoute les suffixes « Bourgogne – Pays d’Auvergne ».
  4. La signalisation des quais ne sera restaurée qu’en 2022, grâce à la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, après treize ans sans aucune information voyageurs !
  5. Équivalent du plan de déplacements urbains (PDU) pour les intercommunalités de moins de 100 000 habitants ; plus de détails sur ...
  1. Guide MobiVie, édition 2014-2015, page 7.

samedi 3 février 2024

Disparition du point repère 7 de la D 906E à Saint-Yorre

Je viens d’apprendre la disparition du panneau de type E53a indiquant le kilomètre 7 de la route départementale 906E qui relie Saint-Yorre à Vichy[a]. Victime de l’enfouissement des réseaux, elle n’a pas été déplacée sur le mât d’éclairage public le plus proche (ou remise en place à son emplacement historique et officiel), et ce n’est pas la première fois que cela arrive sur cette route.

Avenue de Vichy (Saint-Yorre). En 2017, le panneau était placé sur un poteau électrique supportant des câbles basse tension nus. Fin 2023, l’éclairage public est remplacé et les réseaux électriques sont enfouis. Aujourd’hui, 3 février 2024 (et depuis quelques jours en fait), le PR7 a disparu et n’a pas été remis en place. La direction de Vichy est au fond. Photographie personnelle

Une borne kilométrique déjà mal placée à son remplacement en janvier 2016

Au milieu du mois de janvier 2016, alors que le contournement sud-ouest était sur le point d’ouvrir, le partenaire privé qui a changé les bornes kilométriques (ou plutôt les points de repère) s’est contenté de placer les nouveaux panneaux E53a[b] sur des supports existants, que ce soient des poteaux électriques supportant des câbles BT et télécom ou des supports de panneaux de signalisation, voire sur des mâts d’éclairage public.

Cette façon de faire représente quelques économies, car elle évite de créer des fondations pour implanter un nouveau support, mais fausse le repérage par les agents de la voirie départementale et peut même aboutir à des annulations ou contestations de PV simplement parce que le point repère sur le terrain ne correspond pas à la version officielle.

Les fondations des anciens points de repère restent présentes pour certaines d’entre elles : elles permettent de localiser l’emplacement de ces anciennes bornes et de constater des écarts pouvant dépasser 50 mètres sur cette route.

L’Institut national de l’information géographique et forestière met en ligne la base de données des points de repère, qu’elle porte sur le site Géoportail, affichant les points de repère des réseaux routiers nationaux (autoroutes et routes nationales) et départementaux (routes départementales, ainsi que certaines routes métropolitaines). Dès la première version de 2017, le constat est flagrant sur la section de la D 906E entre Saint-Yorre et Vichy : comment a-t-on pu se permettre de placer des points de repère à des dizaines de mètres de leurs emplacements officiels ?

Jusqu’à mi-janvier 2016, le point repère 7 était placé (et l’est toujours officiellement) près de l’entrée des numéros 87 et 91, avenue de Vichy à Saint-Yorre. Pendant huit ans, la borne a été placée 43 mètres au nord.

Un cas malheureusement non isolé, puisque cinq kilomètres plus loin, et pour les mêmes raisons, une borne a également disparu (et n’a jamais été remise en place)

Ce cas de disparition de borne rappelle également celui du PR 12 (donc cinq kilomètres plus loin) sur l’avenue de Vichy, mais à Abrest. Là encore, il s’agissait de travaux d’enfouissement de réseaux (électriques et de télécommunications), et d’une borne kilométrique mal placée. Elle était à la limite entre les 129 et 131, et supportait un câble de télécommunications et un câble basse tension avec branchements[1], 73 mètres au nord de son emplacement officiel. Il s’agissait de la phase 2 des travaux (terminés en décembre 2020), la phase 3 (terminée en avril 2021) achevait ces travaux pour une entrée de ville — qui mérite d’être rénovée — entièrement en LED et sans câbles apparents, mais pas sans publicités illégales…

La borne kilométrique 12 n’a jamais été remise en place[2], et cela dure depuis deux ans et demi.

Seules deux bornes sont correctement placées

Seuls les points de repère 10 et 13 sont correctement placés, même s’il a fallu attendre six ans pour qu’elles apparaissent sous forme de plaquettes E53c. Le PR 10 n’avait, au passage, jamais été remplacé ; quant au PR 13, il a même été remplacé une deuxième fois en octobre 2022 par une autre collectivité quelques mois plus tard après la rénovation de l’avenue Poincaré.

Tous les autres PR présentent un écart de plusieurs dizaines de mètres.

À noter également que le PR 6 (sur l’avenue de Thiers) est placé lui aussi, comme l’a été le PR 7, sur un poteau supportant des câbles basse tension : combien de temps cela va-t-il durer ?


  1. Et aussi Magnet à Saint-Gérand-le-Puy, mais sur cette section toutes les bornes kilométriques sont correctement placées.
  2. Les bornes et plaquettes de type E50 permettant à l’usager de se repérer sur la route empruntée.
  1. Voir image Street View de septembre 2020 de la limite 129-131 avenue de Vichy à Abrest
  2. Voir image Street View d’août 2021 de cette même zone

mercredi 31 janvier 2024

Bilan du mois de janvier 2024

Le mois de janvier 2024 se termine par une importante manifestation des agriculteurs, qui paralyse des axes autoroutiers un peu partout en France, mais qui n’a pas du tout impacté (pour le moment) l’agglomération vichyssoise (contrairement à Moulins, Montluçon, Clermont-Ferrand ou Saint-Flour). Un mois bien sûr marqué par l’entrée dans une année olympique.

Une année dominée par le sport

L’année 2024 sera marquée, évidemment, par les Jeux olympiques et paralympiques, et l’agglomération vichyssoise sera le théâtre de nombreux événements qui feront date : préparation d'équipes françaises et même internationales grâce aux équipements rénovés du CREPS (à Bellerive-sur-Allier) et, pour le public, la possibilité d’assister aux relais des flammes olympique (seul territoire en Auvergne) le 21 juin et paralympique le 26 août. Des vœux de la ville de Vichy précédés par un message de la ministre des Sports… impliquée dans une autre affaire.

Rénovations : où en est-on ?

Les grands chantiers commencés en 2023 se poursuivent en 2024. Dans le parc des Sources, un nouveau chemin vient de voir le jour entre l’office de tourisme et le bâtiment du Cercle International (ancien casino, qui abrite aujourd’hui la banque Société Générale). Hors des chemins accessibles, de nouvelles voies sont délimitées et de nouveaux arbres ont été plantés. Au sud, la rue de la Source-de-l’Hôpital prend forme, avec déjà une piste cyclable avec revêtement en béton, dans le prolongement de l’avenue Aristide-Briand (où les travaux étaient réalisés en 2019).

Les travaux de construction de la résidence de la Banque de France (rue de Paris) et de l’ancien hôtel Régina (avenue Thermale) se poursuivent, pour une livraison prévue l’année prochaine. Quant à la résidence Tours et Charmilles, la fin des travaux est prévue cette année.

Sinon, en périphérie, la portion haute de la rue du Vernet (comprise entre, au nord, l’avenue du Colonel-Arnaud-Beltrame et la rue des Saules, et la rue de la Côte-Saint-Amand au sud), est en cours de rénovation avec une nouvelle piste cyclable. Les nouveaux mâts d’éclairage public ont déjà été posés (ils changent de côté, sans continuité avec l’avenue desservant la gendarmerie, rénovée l’année précédente). À noter la création d’un nouveau ralentisseur à l’intersection avec l’avenue de Bellevue.

En périphérie, les travaux de rénovation de l’avenue de Vichy (D 2209) à Bellerive-sur-Allier se poursuivent, pour une livraison prévue en milieu d’année.

Activité commerciale : pas grand chose de nouveau

Côté commerces, pas beaucoup de nouveautés. On attend, parfois depuis plusieurs mois, l’arrivée de nouvelles enseignes dans le Fer à Cheval (pour des ouvertures annoncées en 2023, voire 2022).

Côté grande distribution, les changements au niveau national concernent surtout le groupe Casino. En difficulté, il va céder certains de ses supermarchés (et hypermarchés) à un concurrent. Seul celui de Cusset sera concerné (article à venir) et remplacé d’ici quelques mois par Intermarché ; pas celui du centre-ville de Vichy (qui comprend aussi, dans le même groupe, un Monoprix, un Franprix, un Casino Shop, un Spar près du Grand Marché et un Vival dans un quartier de la ville). Il en va aussi de l’avenir de l’enseigne Cora, solidement présente dans le paysage commercial depuis 40 ans, alors que le magasin a été rénové l’année dernière avec une nouvelle gestion de l’attente aux caisses (il n’y a plus que… neuf, hors caisses réservées).

Notons toutefois la fermeture, hier, de la boutique Évidence Lingerie, implantée rue Sornin, après liquidation de tout le stock. Il était ouvert depuis le 19 mai 2021, jour de réouverture des commerces non essentiels après le troisième confinement lié à pandémie de COVID-19.

Choses personnelles :

Ce mois-ci, j’aurai parcouru seulement 417 km en voiture. C’est moins qu’un Paris-Lyon par l’autoroute, moins qu’un plein de carburant et à peine quatre allers-retours effectués en train.

mercredi 10 janvier 2024

Rétrospective : 10 janvier 2014, l’exploit de rater la plus simple épreuve à l’université

Le 10 janvier 2014, soit il y a 10 ans, des examens de fin de semestre étaient organisés à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. J’étais alors scolarisé en deuxième année de licence de géographie. L’une des six unités d’enseignement était consacrée à l’aménagement des territoires en France et en Europe, et les modalités de contrôle des connaissances prévoyaient… un QCM. Un barème pénalisant me contraindra de passer en deuxième session, en juin 2014, avec un oral.

Mon année universitaire 2013-2014 (promotion 2015 de la licence) était la troisième passée à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, après une première année redoublée — qui a eu du succès (moyenne de 10,74/20 contre 8,70/20 en 2011-2012 après la 2e session) — marquée par l’application de l'arrêté licence de 2011 modifiant le programme par rapport à l’année précédente (qui comprend des enseignements ouverts aux non-spécialistes, dispensés par le département d’histoire).

La deuxième année de licence de géographie : ce n’est plus que de la géographie

La deuxième année de licence de géographie à l’université Blaise-Pascal, à Clermont-Ferrand, année universitaire 2013-2014 (promotion 2015 de la licence), proposait un éventail de disciplines plus poussées et, cette fois-ci, uniquement de la géographie, sans restreindre toutefois ses matières aux géographes[a], puisque deux unités d'enseignement (UE) sont ouvertes aux historiens[b].

Douze unités d’enseignement, six par semestre

L’année universitaire 2013-2014 est composée de douze unités d’enseignement, six par semestre. Dans cet article, nous nous intéressons uniquement au premier semestre.

Le programme est composé des six UE suivantes :

Code et intitulé UE (nombre d’heures par semaine) Contrôle
UE ouvertes aux historiens
UE 30 Analyser l’espace des sociétés (CM 2h, TD 2h) écrit 2h
UE 33 Aménagement des territoires en France et en Europe (CM 1h30, TD 1h30) QCM
UE spécifiques au département de géographie
UE 31 Traitement de l’information géographique niveau 2 (TD 2h) continu
UE 32 Biogéographie (CM 1h30, TD 1h30) écrit 2h
UE de parcours
UE 34 Paysages (CM 2h) écrit 2h
UE 35 Systèmes d’acteurs (CM 2h) écrit 2h

Contrôle = Modalités de contrôle des connaissances : les épreuves (hors UE 31) sont disputées pendant les deux semaines suivant les vacances de Noël (semaines des 6 et 13 janvier 2014).

L’UE 33 « Aménagement des territoires en France et en Europe »

La maquette de présentation de l’université indique : « [L’unité d’enseignement] a pour objectif de présenter les grandes étapes de l’aménagement du territoire en France et le rôle de l’Union européenne dans cet aménagement », avec la présentation de l’histoire de l’aménagement du territoire jusqu’à « une politique plus locale mobilisant une plus grande diversité d’acteurs, d’un aménagement du territoire à un aménagement des territoires », avec les dynamiques d’élargissement de l’Union européenne et les dynamiques d’intégration.

  • Premiers plans : Monnet 1947-1953, 1954-1957 et 1958-1962
  • Organisation politique et administrative : régionalisation de la France, politiques régionales, lois de décentralisation
  • Intercommunalité : communautés de communes, d’agglomération et urbaines
  • L’âge d’or de l’aménagement du territoire : politique foncière, urbaine, tourisme et transports

Les travaux dirigés, dispensés le mercredi matin, sont l’approfondissement des cours magistraux. Thématiques étudiées : villes nouvelles, aménagement du littoral en Languedoc-Roussillon, sports d’hiver, requalification urbaine, aménagement du territoire et transports terrestres, zones industrialo-portuaires, quartiers résidentiels, débat sur le Grand Paris.

L’épreuve : très simple, mais complètement ratée

Un écrit de deux heures qui est… un QCM

Le partiel[c] se déroule le vendredi 10 janvier 2014 après-midi. Les étudiants le passent normalement à partir de 14 h 30, pour terminer à 16 h 30, mais moi, ayant un handicap et bénéficiant du tiers-temps[d], débuterai avec une heure d’avance pour terminer avant les autres. Enfin, théoriquement, car le contenu de l’épreuve était… un questionnaire à choix multiples.

Ce QCM (dont je ne dispose pas du sujet, car il devait être rendu avec une copie vide) consiste à répondre à des questions (soit 20 soit 40, je ne me rappelle plus) sur diverses notions de l’aménagement du territoire. Il suffisait à l’étudiant de cocher une ou plusieurs cases, sans avoir besoin de justifier sa réponse. Le barème était contraignant pour s’assurer d’avoir une note convenable, car si une bonne réponse valait un point, une mauvaise réponse entraînait un retrait d’un quart de point (ou cocher au moins une mauvaise case si plusieurs réponses sont possibles), ce qui est plus pénalisant que l’absence de réponse qui ne faisait perdre aucun point. En clair, si on ne connaît pas la réponse, il valait mieux s’abstenir.

Des étudiants m’avaient assuré avoir terminé l’épreuve au bout de… vingt minutes. Moi, j’aurai mis à peu près une heure.

Un examen raté… qui me fera passer au rattrapage

Les résultats des épreuves ne sont connus qu’un mois et demi après, alors que les étudiants enchaînent les cours du deuxième semestre.

Le semestre 3 est acquis si la somme des points est supérieure à 60 sur 120, ce qui ne sera pas le cas pour moi. Si j’ai réussi à valider les UE 31 avec 15/20 et 35 avec un maigre 10/20, il n’en va pas de même pour les UE 30 (8/20), 32 (8,75/20) et 34 (7/20). Quant à l’UE 33, c’est la note de 7,375/20 que j’obtiendrai, moyenne de la moyenne de deux contrôles en TD et du QCM, où je n’obtiendrai que… 3 sur 20.

Décomposition de la note de l’UE 33
Notes obtenues en travaux dirigés Note du partiel
12,5/20 (20/11/13) 11/20 (18/12/13) 3/20 (10/01/14)
Moyenne des TD : 11,75/20
Moyenne UE 33, 1re session : 7,375/20
Cette UE est non acquise

La validation d’une unité d’enseignement permet à l’étudiant d’acquérir cinq crédits ECTS[e]. À l’issue des partiels du semestre 3, première session, j’aurai accumulé 10 crédits (en plus des 60 crédits de la première année de licence).

Avec une note de 117,624/240 (doit 9,802/20), le semestre n’est pas validé.

Le rattrapage n’aura permis que de valider l’UE 33

En cas d’échec à une matière, et sous réserve que la compensation annuelle ne valide pas l’année avec une note supérieure à 120 sur 240 (soit 10 sur 20), ce qui m’arrivera plus tard en troisième année de licence, une possibilité s’offre à l’étudiant de passer les examens de deuxième session, dans le but d’améliorer la note. Mais l’université stipule que seule la note de deuxième session est prise en compte, ce qui m’a pénalisé.

Au deuxième semestre, j’aurai 61,5/120 (soit 10,25/20), ce qui m’a permis la validation du semestre 4, m’ouvrant l’accès à la troisième année de licence en « admis conditionnel »[f], mais qui ne suffira pas à valider l’année pour 2,4 points.

Au rattrapage, dont les épreuves ont eu lieu mi-juin 2014, j’aurai échoué à valider les UE 30, 32 et 34 avec une note qui s’est soit améliorée (de 7 à 9/20 pour l’UE 34) soit dégradée (de 8,75 à 7/20 pour l’UE 32 et de 8 à 4/20 pour l’UE 30).

En revanche, pour l’UE 33, c’est un oral qui m’a été proposé pour tenter de valider le semestre 3 et l’année. L’oral revient sur une notion évoquée en cours magistral ou une séance de travaux dirigés. J’obtiendrai la note de 11 sur 20, qui validera l’UE 33, mais qui ne suffira malheureusement pas à valider l’année, avec une note de 118,5/240 (soit 9,875/20).

Si j’avais fait mieux, et pire, si la règle du max — qui permet de conserver la meilleure note de l’une des deux sessions, et défendue par un syndicat étudiant — était appliquée, j’aurais pu obtenir la note de 61,75/120 au lieu de 57 et valider les UE 30 et 32 par compensation semestrielle. Mais en 2014-2015, j’échouerai à améliorer ces notes par deux fois (inscrit alors en régime spécial). En 2015-2016, je repasserai, en tant qu’étudiant assidu, sur les trois UE non validées, et réussirai enfin à valider le semestre 3, donc la deuxième année (après la troisième année), et à obtenir la licence sur… quatre ans et demi.


  1. Les géographes sont les étudiants inscrits en licence (ou en master) de géographie.
  2. Les historiens sont les étudiants inscrits en licence (ou en master) d’histoire, qui ont des cours d’histoire ancienne, médiévale, moderne et contemporaine, ainsi que des UE spécialement réservées aux historiens.
  3. Nom communément donné aux examens de fin de semestre, quel que soit le semestre ou la session.
  4. Cet aménagement, réservé aux personnes en situation de handicap, permet aux étudiants de composer avec une majoration de temps d’un tiers. Par exemple, pour une épreuve de deux heures, celle-ci est majorée de quarante minutes : il bénéficie de plus de temps pour construire son devoir, en 2 h 40. L’examen a lieu dans une salle séparée, et ne tient pas compte de la salle affichée et communiquée par le service des examens. Plus de détails sur le site monparcourshandicap.gouv.fr : « Quels sont les aménagements possibles pour les concours et examens ? »
  5. European Credit Transfer (and Accumulation) System, système européen de transfert (et d’accumulation) de crédits. Une unité d’enseignement vaut 5 crédits, un semestre 30, une année 60, la licence 180, le master 300, le doctorat 480. Voir aussi l’article de Wikipédia sur ce sujet.
  6. Les règles d’admission conditionnelle ne s’appliquent qu’en licence et permettent à un étudiant en licence 2 de s’inscrire en licence 3 sous réserve d’avoir validé 90 crédits (les 60 de la 1re année + 30 de la 2e année).

dimanche 7 janvier 2024

On se souvient de ce que l’on faisait le 7 janvier 2015 : un événement grave, pendant que j’étais en examen.

Le 7 janvier 2015, c’était le premier mercredi de l’année. Les élèves étaient rentrés de vacances depuis deux jours, et moi, à l’université, je commençais les examens de fin de semestre (les partiels). Mais vers 11 h 30, un événement grave — dont je n’apprendrai que tardivement — va bousculer la vie des Français.

Ce 7 janvier 2015, nous étions le premier mercredi de l’année. La semaine précédente, on préparait le passage à la nouvelle année (nous étions alors le 31 décembre 2014). C’était le premier jour des soldes, un marronnier (événement récurrent relaté par les médias) qui sera très vite perturbé par une tragédie.

Au même moment, pendant que survenait ce qu’on appelle un attentat, je faisais un examen de fin de semestre en géographie. D’une durée normale de trois heures (mais allongée d’un tiers à la suite de mesures particulières liées à mon handicap), je n’apprendrai l’événement qu’en début d’après-midi sur une radio locale.

Pour plus d’informations, on pourra se référer à l’article de l’encyclopédie libre Wikipédia sur l’attentat contre Charlie Hebdo.

L’événement national : l’horreur à Paris…

C’est pendant que je terminais mon examen que l’horreur se produit. À 11 h 30, des terroristes vont tuer des journalistes de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo (dont Cabu, Charb, Tignous, Wolinski, ou Michel Renaud, fondateur du festival Rendez-vous du carnet de voyage à Clermont-Ferrand), le matin même de la publication du numéro 1177 alors que ceux-ci étaient en conférence de rédaction.

Les journaux télévisés devaient parler des soldes, qui commençaient ce jour partout en France (hors exceptions locales), mais ils ont dû bouleverser leur programmation pour se consacrer exclusivement à l’attentat. En Auvergne, les informations régionales se limitaient à un accident à Bègues et à une intoxication dans un lycée du Cantal, dans un flash diffusé à 17 h 05 (le dernier de la journée sur la radio France Bleu Pays d’Auvergne).

…et pendant ce temps, j’étais concentré sur mon examen

Trois heures de dissertation (quatre même)

Au même moment, l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand (où j’étais inscrit, aussi bien en 3e année de licence en suivant ces cours[a] qu’en 2e année[b]) organisait, les semaines des 5 et 12 janvier 2015, les épreuves de fin de semestre, appelées communément les « partiels », et qui se déroulent juste après les vacances de Noël. Après avoir disputé aussi bien les épreuves de 3e et de 2e année, qui ne rentraient pas en conflit, l’épreuve du 7 janvier 2015 matin (qui commençait à 8 h, ce qui m’imposait de prendre un train plus tôt[c]) était celle de l’histoire et de l’épistémologie de la géographie, une des cinq épreuves de cette session d’examens.

Ce partiel était le troisième des cinq de cette session[d]. Il s’agissait d’une dissertation répondant à la question :

« La géographie, science des lieux, des paysages, de l’espace, du territoire ? »

Le cours d’histoire et d’épistémologie de la géographie (dispensé par le département de géographie de l’université et ouvert aussi aux étudiants de licence d’histoire) se composait de neuf chapitres :

  1. la sociologie des sciences ;
  2. de la scientificité des sciences humaines ;
  3. pourquoi faire une histoire de la géographie ;
  4. l’histoire de la géographie du XIXe siècle jusqu’à Vidal de la Blache ;
  5. l’histoire de la notion de région ;
  6. la géographie physique ;
  7. la notion d’aménagement du territoire ;
  8. de la combinaison à l’analyse systémique ;
  9. la géographie humaine et la post-modernité.

J’obtiendrai, un mois et demi après l’examen, la note de 8/20, pour une moyenne semestrielle de 9,8/20 qui ne permettra pas de valider le semestre, mais la moyenne annuelle de 10,64/20, qui valide l’année, me dispensera de la deuxième session pour cette année. Mais pas pour la deuxième année de licence, où les notes seront moins bonnes, et dont j’échouerai à valider cette année (ce qui me vaudra un redoublement).

Je n’apprendrai l’événement qu’à… 15 heures

À l’époque, pas d’Internet ni de réseaux sociaux pour être tenu au courant. Mon téléphone (un BlackBerry Curve 8520) et mon forfait ne me permettaient pas de naviguer sur Internet, pas même en 3G (et encore moins la 4G). Et je ne pouvais accéder à Internet ; c’est sur une radio locale que j’apprendrai l’horreur.

J’aurai pu apprendre plus tôt cet événement, si j’avais un forfait et un téléphone compatible avec au moins la 3G. Mais ma priorité était les révisions pour l’examen du lendemain sur la France.

Les chaînes de télévision ont bousculé leurs programmes et ajouté un bandeau noir comme à chaque événement tragique. Et le lendemain, la presse parlera exclusivement de cet attentat. La Montagne titrait « La presse assassinée » ; L’Équipe : « Liberté 0 - Barbarie 12 ».

Le lendemain, en attendant le train de 6 h 37 qui a été annoncé supprimé pour cause de panne, avec report sur le train de 7 h 02 (qui desservira la quasi-intégralité des gares jusqu’à Brioude, et sans renfort de capacité, avec un train plus que surchargé), ce qui ne m’empêchera pas de commencer l’examen à l’heure, à huit heures précises.

Vu le contexte, il était sans doute déjà mal venu de continuer à se souhaiter la bonne année.


  1. C’est grâce à l’application d’une demande de régime spécial, approuvée par l’université en raison de mon handicap, que j’ai pu suivre les cours de troisième année au détriment de la deuxième année, où trois unités d’enseignement n’ont pu être validées au cours de l’année universitaire 2013-2014.
  2. L’université privilégie de suivre les cours de deuxième année au détriment de la troisième année.
  3. Le train de 7 h 02, partant de Vichy moins d’une heure avant le début de l’épreuve (compter un quart d’heure de plus de marche entre la gare et la faculté de lettres) étant un peu juste, j’ai dû emprunter le train précédent partant à 6 h 37 ce 7 janvier 2015. Mais le lendemain, ce train est supprimé en raison d’une panne ce qui m’oblige à prendre le train suivant (plus de détails ci-dessus).
  4. Les autres examens étant (pas toujours dans l’ordre chronologique) :
    • UE 30 Analyser l’espace des sociétés (3e tentative),
    • UE 32 Biogéographie (3e tentative),
    • UE 34 Paysages (3e tentative),
    • UE 51 La France (8 janvier 2015).

samedi 6 janvier 2024

La difficile fiabilisation des données cartographiques. Épisode 1 : quand il a fallu batailler pour pouvoir enfin tracer une nouvelle route

Quand on veut chercher un lieu sur un site de cartographie, il faut s’assurer de son emplacement correct, avec le maximum d’informations nécessaires telles que l’adresse, le numéro de téléphone ou bien les horaires d’ouverture. Quand on veut calculer un itinéraire, c’est le plus rapide ou le plus court que l’on souhaite choisir. Mais il arrive souvent que les données soient incorrectes ; c’est aux utilisateurs de tenter de corriger la carte, sous réserve que les images satellites dont sont souvent basés l’emplacement des routes et des lieux soit suffisamment à jour.

Début de rédaction le 6 janvier 2024.

Premier épisode : les sites de cartographie grand public (Google Maps sans oublier ses concurrents)

L’un des plus grands sites de cartographie s’appelle Google Maps. Lancé en 2005 aux États-Unis et en 2006 en France, il est complété en 2007 par un service de visualisation panoramique des rues appelé Google Street View, arrivé en France au milieu de l’année 2008, en suivant le tracé du Tour de France (dont une partie de l’agglomération de Vichy a pu profiter)[a]. Les données cartographiques étaient principalement fournies, en France, par le fournisseur TeleAtlas ; il n’était alors pas possible de soumettre directement un problème de carte[b]. Depuis juin 2011, les données cartographiques sont sous droit d’auteur de Google, et ne dépendent donc plus d’un prestataire extérieur.

L’imagerie satellite (encore faut-il qu’elle soit récente), une des possibilités pour cartographier de nouvelles routes pour Maps (avec Street View)

Jusqu’en 2013, une imagerie de faible qualité

L’imagerie satellite, sur Google Maps, provenait essentiellement de fournisseurs tels que DigitalGlobe, où lorsque j’ai commencé à utiliser ce service, la qualité de l’image avait une précision moindre (pour connaître les dates, il faut passer par Google Earth : elle datait de mars 2003). Ensuite, on a eu droit aux images fournies par l’IGN[c], datées de 2008. À cette époque, à Vichy, le quartier de la gare était en pleine restructuration, même si les deux giratoires de la place de la Gare étaient déjà présents.

6 janvier 2014 : une nouvelle image, plus précise, montre enfin les changements réalisés cinq ans plus tôt

Ce 6 janvier 2014 (soit dix ans jour pour jour avant la rédaction de cet article), une nouvelle imagerie satellite, plus précise que dans le reste du département, est disponible. Datée du 15 août 2013, elle permet (enfin) d’explorer les nouveautés des cinq dernières années :

Année Principales modifications
2008 Vichy : poursuite des travaux de l’esplanade du lac d’Allier et de la place de la Gare
2009 Vichy : fin des travaux de l’esplanade du lac d’Allier (mai) et du quartier de la Gare (juin) | Cusset : travaux autour de la cité scolaire Albert-Londres (phase 1 : halte routière) | Bellerive-sur-Allier : plan de circulation autour du collège Jean-Rostand et du COSEC (été) et aménagements de sécurité (fin d’année) | Abrest : début de la phase 2 du réaménagement de bourg
2010 Vichy : réaménagement de la rue de Paris (en partie) | Cusset : fin des travaux des alentours de la cité scolaire Albert-Londres | Bellerive-sur-Allier : réaménagement autour de la mairie | Abrest : fin de la phase 2 du réaménagement de bourg
2011 Vichy : fin du réaménagement de la rue de Paris
2012 Vichy : réaménagement du boulevard de la Résistance | Cusset : réaménagement du cours Tracy et début des travaux du boulevard urbain
2013 Vichy : début du réaménagement des berges d’Allier | Cusset : suite et fin des travaux du boulevard urbain, réaménagement du cours Arloing (fin en 2014)

À l’époque, un service additionnel à Google Maps, Google Map Maker, permettait de modifier la carte sous réserve que les modifications soient approuvées après discussion avec les modérateurs de confiance.

Une expérience délicate

Nouveau boulevard urbain : ça passe ou ça casse

Pour tracer la nouvelle route, qui se situe pour partie entre deux chemins existants (l’un à mettre en impasse et l’autre à transformer en chemin interdit à la circulation de tout véhicule), cela n’a pas été facile.

Précisons qu’il est désormais impossible de reconstituer les conversations, seules les réponses sont encore disponibles dans les courriers reçus.

Pour créer le premier tronçon du boulevard urbain, entre l’avenue de Vichy (D 2209) et le boulevard Denière, il a fallu :

  • modifier le tracé de la départementale (effectif depuis novembre 2012, mais qui a eu beaucoup de mal à être concrétisé) ;
  • supprimer les segments du carrefour giratoire entre la rue de Vendée (côté Vichy), la rue de Bourgogne (côté Vichy) et le boulevard du 8-Mai-1945 (côté Cusset) ;
  • transformer l’ancienne impasse Brivet (située dans le prolongement de la rue de Bordeaux) en la nouvelle rue de Bordeaux prolongée ;
  • créer les nouvelles voies en direction du centre hospitalier.

Au fur et à mesure des modifications effectuées et validées ou discutées par les « modérateurs de confiance », la nouvelle route apparaît progressivement sur la carte Google Maps. Comme je l’ai répété plusieurs fois dans cet article, il y a toujours une épine dans le projet de voir cette nouvelle route sur une carte, d’autant plus que je travaille en parallèle pour OpenStreetMap où ça passe sans problème… et sans GPS (plus de détails dans des articles qui seront publiés ultérieurement).

La menace d’une suppression de la nouvelle route planait… car pour créer une nouvelle route, il fallait des sources autorisées. Le site d’une collectivité, une source bien informée parmi d’autres, aurait bien pu servir pour un tracé exact, mais risque de ne pas passer, avec pour conséquence la non-reconnaissance d’une nouvelle route, jusqu’à ce 6 janvier 2014, où l’on a vu les délimitations de la nouvelle route.

Map Maker a également été utilisé pour fiabiliser (enfin) des modifications de tracé remontant parfois à la fin des années 2000, comme le collège Jean-Rostand à Bellerive-sur-Allier, qui a connu une profonde modification (tout comme la rue Jean-Ferlot) à l’été 2009 : ralentisseurs coussin lyonnais à foison, parkings…

Le service Google Map Maker a été suspendu en 2015 à la suite d’un vandalisme important, avant de fermer définitivement le 31 mars 2017 ; la modification de la carte est devenue de plus en plus difficile. Les fonctions de mise à jour de la carte ont depuis été intégrées à Google Maps.

Et chez les concurrents

Les concurrents ont peu suivi, d’autant plus que je me ne suis pas impliqué dans la mise à jour des données cartographiques des sites concurrents (Mappy, Michelin, Bing). Et je ne parlerai pas de Waze, qui permet d’éditer plus facilement la carte à condition d’avoir roulé dans une zone spécifique et d’avoir des droits d’édition suffisants. Pour cela, d’autres éditeurs ont pu parvenir à créer la nouvelle route (et dont je suis impliqué quotidiennement dans l’édition de la carte de ce GPS).

Dix ans plus tard, le boulevard urbain est complet, mais avec quelques défauts. Et il est possible que Google se soit inspiré des données de la carte de Waze, plus facile à modifier que la carte de Maps.

Et dans les autres zones ?

Dans la zone de Vichy, deux nouvelles mises à jour

La mise à jour de l’imagerie satellite de 2014 a permis de mettre enfin au jour les aménagements réalisés jusqu’au milieu de l’année 2013. À noter que j’avais, à l’époque, réalisé des cartes (sur Google Maps) montrant les changements dans l’agglomération de Vichy, avec un code couleur en fonction de la présence (vert si entièrement disponible, rouge si postérieur à l’image satellite). Une nouvelle mise à jour de l’image satellite survient en juin 2017, avec des photos du 8 avril 2017 (où l’on peut observer le tracé de l’autoroute A 719 prolongée, le contournement sud-ouest et la deuxième phase du boulevard urbain), puis quatre ans plus tard, en 2021, avec des photos de juillet 2020.

Côté fiabilité, on peut encore constater des erreurs flagrantes de placement de lieux. Aujourd’hui, l’hypermarché Carrefour de Cusset était placé… sur la rue même des Peupliers, à 200 mètres de là où il devait être. Ou encore le Buffalo Grill de Bellerive-sur-Allier, placé 400 mètres plus loin sur la route, malgré des modifications tout à fait légitimes mais qui semblent ignorées.

Montluçon, Moulins et Clermont-Ferrand… et ailleurs

Les deux autres principales agglomérations de l’Allier, Moulins et Montluçon, n’ont pas eu droit à cette nouveauté si tôt. Elles ont dû attendre… fin 2018 pour avoir des images à jour, en remplacement de celles de 2008. Quant à Clermont-Ferrand, elle a eu très tôt des images haute résolution, datées de septembre 2006, juste avant la mise en service du tramway. Le comble, aujourd’hui (et c’est toujours le cas), le prolongement du tramway aux Vergnes, effectif depuis le 14 décembre 2013, n’est toujours pas tracé sur Google Maps !

Dans un prochain épisode : la mise à jour de la carte sur OpenStreetMap


  1. J’en avais fait l’expérience en 2009 avec une route déclassée, qui a mis un an pour que la modification soit effective).
  2. Une partie de Cusset, de Vichy (dont la rue de Paris, rénovée depuis), le nord de Bellerive-sur-Allier, Charmeil et Saint-Rémy-en-Rollat.
  3. Institut géographique national, qui fournissait sur l’ensemble de la France (hors zones denses) des images aériennes dans toutes les zones de France y compris rurales.

mercredi 20 décembre 2023

Il y a 10 ans : un boulevard urbain permettait enfin de désenclaver le cœur de l’agglomération vichyssoise

Le 20 décembre 2013, un premier tronçon d’une nouvelle voie venait d’être inauguré à la frontière entre Vichy et Cusset (avec le prolongement d’une rue existante). Cette voie, s’apparentant à un boulevard urbain (localement appelé « boulevard Est »), marque une étape importante dans le désenclavement de l’agglomération vichyssoise, attendu depuis des dizaines d’années.

Début de rédaction le 19 décembre 2023. Publication le 20 décembre ; mise à jour le 21 décembre.

Boulevard urbain vers le nord angle 8 Mai 1945 130727
Entre Vichy (à gauche) et Cusset (à droite), 27 juillet 2013. Un an plus tôt, cette voie n’existait pas et était encore un vaste espace en herbe : a rue de Vendée (qui existe toujours) est devenue une voie en impasse, tandis que, côté Cusset, l’avenue de la Libération est devenue l’espace partagé piétons/cyclistes. Ce boulevard, qui marque la frontière entre les deux communes, et qui s’arrêtait à l’époque à hauteur de l’avenue de Vichy (D 2209), marque une étape importante dans le désenclavement de l’agglomération vichyssoise.
Tabl-trai, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Historique d’un projet qui a mis près de cinquante ans à voir le jour

Depuis les premiers projets de désenclavement, il aura fallu attendre quarante ans (!) pour que le cœur de l’agglomération de Vichy ait une desserte décente. Le premier schéma directeur routier, du 28 septembre 1973, prévoyait une pénétrante entre Vichy et Cusset. Et dans le même temps, des projets de l’autoroute Paris – Clermont-Ferrand comportaient des variantes passant au plus près de Nevers, Moulins et Vichy… mais l’autoroute passera finalement au plus près de Montluçon et Gannat.

Il faudra attendre les années 2000 pour que se dessinent quatre grands axes : une autoroute, deux contournements et un boulevard urbain.

À l’époque, fin 2013 :

  • les travaux du prolongement de l’autoroute A 719 étaient en cours (14 km), avec une livraison prévue début 2015. L’autoroute débouche sur un carrefour giratoire récemment aménagé sur les D 2209 (Gannat – Vichy) et 215 (Espinasse-Vozelle) ;
  • ceux du contournement sud-ouest (18 km, partenariat public-privé avec le département de l’Allier) étaient suspendus depuis plus d’un an et demi en raison de manquements au niveau environnemental. La livraison, annoncée en 2011 puis 2014, a finalement lieu début 2016 ;
  • le contournement nord-ouest (6,5 km de voie nouvelle), encore à l’état de projet, qui permet de désaturer les D 2209 dans la traversée de Bellerive-sur-Allier (Champ-Roubeau) et 6 (Charmeil). En phase d’enquête publique, le projet va (à la date de publication de cet article) prochainement être déclaré d’utilité publique, avec une mise en service prévue après 2025 si le projet se réalise ;
  • un boulevard urbain pour améliorer la desserte interne de l’agglomération, porté par Vichy Val d’Allier (en plusieurs étapes).

Un boulevard urbain construit en quatre temps à la frontière entre Vichy et Cusset

Mis en service en quatre étapes de 2013 à 2022, le boulevard permet une meilleure desserte interne de l’agglomération : hôpital, lycées publics, zone commerciale des Graves, puis Creuzier-le-Vieux et les quartiers sud de Vichy.

La construction, l’aménagement, l’entretien et la gestion de cet axe sont à la charge de la communauté d’agglomération Vichy Val d’Allier (pour la première tranche, puis la deuxième en 2016) puis Vichy Communauté à partir de 2017 (suite de la deuxième tranche, puis troisième tranche Nord et sud).

Plusieurs millions d’euros ont été investis pour que le territoire dispose enfin d'une desserte digne de ce nom (en plus de l'autoroute et des contournements).

Tranche 1 : 1,7 km de nouvelle voie pour mieux desservir l’hôpital et les lycées publics

Les travaux du boulevard urbain commencent dès la rentrée 2012 avec une modification du tracé de la D 2209 à la limite entre Vichy et Cusset. Une nouvelle route se dessine entre la rue de Vendée et une voie d'accès interdite à toute circulation, près du lycée Albert-Londres, côté filières professionnelles. Les plans du chantier, présentés à l'époque en 2010[a], prévoient la suppression du carrefour giratoire avec le boulevard du 8-Mai-1945[b] pour le transformer en carrefour à feux.

Au-delà, vers la rue de Vendée, une nouvelle route est tracée en direction de l’hôpital, tandis que la rue de Bordeaux est prolongée. L’objectif est de rediriger la circulation vers le nouveau boulevard urbain au lieu du boulevard Denière, lequel passe à sens unique avec un sens sud-nord réservé aux bus et à eux seuls, trois jours après la mise en service de la nouvelle voie.

La première partie de ce boulevard est inaugurée à la circulation le 20 décembre 2013. Lors de l’inauguration, cette nouvelle voie était « fondamentale » pour Claude Malhuret, maire (UMP) de Vichy, une « nécessité » pour Pascale Semet, maire (PCF) de Cusset et « un maillon extrêmement structurant » dans l’agglomération, pour Jean-Michel Guerre, son président (PS)[1].

Un boulevard nommé… avenue, les propositions de personnalités récemment décédées (locales ou mondialement connues) écartées

La route n’a de boulevard que le nom du projet, puisque les municipalités de Vichy et de Cusset ont choisi de l’appeler… avenue. Plusieurs propositions de noms ont filtré mais ont été rejetées, car affectées à une autre structure. Les personnalités (locales ou mondialement connues) ont été écartées. La Montagne cite notamment :

  • l’hommage aux 80 parlementaires, car la ville de Bellerive-sur-Allier a inauguré un square en présence de Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, le 10 juillet 2013 ;
  • René Bardet (1936-2013), maire (PCF) de Cusset décédé en cours de mandat et président de la communauté d’agglomération Vichy Val d’Allier de 2001 à 2008, mais ce nom a été donné au pôle d’activités tertiaires en mai 2013 ;
  • Stéphane Hessel (1917-2013), diplomate français d’origine allemande ; Albert Jacquard (1925-2013), généticien français ; et Nelson Mandela (1918-2013), ancien président de la République d’Afrique du Sud, trois propositions évoquées en conseil communautaire de Vichy Val d’Allier mais rejetées par les deux communes qui ne souhaitaient pas donner de noms de personnalités à leurs nouvelles rues[c] ;
  • l’avenue de la Libération[d], proposition de Cusset arrivée après celle de Vichy (qui n’avait pas de rue de la Libération), retenue : avenue de la Liberté, d’autant plus que la signalisation avait déjà été commandée[2].

En pratique : un nouvel axe victime de son succès

Le boulevard urbain est censé améliorer la circulation entre Vichy et Cusset, mais les embouteillages persistent surtout aux heures de pointe. La circulation est régulée par des feux, plus pratiques à cet endroit qu’un carrefour giratoire[e]. L’intersection entre les rues de Bordeaux prolongée, de Bourgogne (côté Vichy), de l’avenue de la Liberté et du boulevard du 8-Mai-1945 (côté Cusset) est à branches multiples.

Niveau signalisation, on regrette le non-respect des recommandations concernant l’ordre des mentions. Thiers et Le Puy sont toujours indiqués dans cet ordre, tout comme Abrest et Saint-Yorre. Seule bonne nouvelle, Abrest est de mieux en mieux signalée, même si ce n’est toujours pas le cas au-delà du projet. La route passant à cheval sur les deux communes, il n’y a pas toujours de panneau indiquant le passage de Vichy à Cusset et inversement.

L’aménagement est systématiquement doublé par une piste cyclable, signalée avec des panneaux B22a : la piste cyclable est donc obligatoire, tout comme celle de l’avenue du Général-Leclerc (D 259, Cusset), alors que celle du boulevard du 8-Mai-1945, aménagée en 2009 et 2010, est conseillée et réservée aux cycles, et signalée par un panneau C113.

Piste cyclable longeant l'avenue de la Liberté (Cusset) - Angle avec la piste cyclable longeant le lycée Albert-Londres 2022-04-02
Avenue de la Liberté (côté Cusset), juste après l’intersection avec la piste cyclable du boulevard du 8-Mai-1945, 2 avril 2022. Tout le long du linéaire, une piste cyclable est créée.
Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Boulevard urbain - CLP au croisement avec la rue de Châteaudun (Vichy) 2022-06-18
Avenue de la Liberté au croisement avec la rue de Châteaudun (sur le territoire communal de Vichy), 18 juin 2022. À chaque croisement avec une rue, les régimes de priorité ont été modifiés en conséquence, avec des panneaux STOP. Les cyclistes doivent, eux, céder le passage. Mais les marquages au sol sont souvent absents et seuls ceux pour piétons assurent la continuité du linéaire.
Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

En revanche, aux carrefours à feux, la traversée n’est possible qu’en fonction du feu piétons. Les cyclistes doivent, en plus de céder le passage (on retrouve parfois des signaux… à gauche), s’engagent lorsque le feu est vert. On créait même des aberrations en forçant l’emprunt du boulevard urbain au lieu du boulevard Denière, qui était direct.

Pour la deuxième tranche, qui était le prolongement au nord de l’avenue de Vichy jusqu’à la zone commerciale des Graves, on prévoyait une ouverture en 2020… cela sera fait trois ans plus tôt, plus précisément le 16 juin 2017. Le boulevard connaîtra un troisième prolongement jusqu’à Creuzier-le-Vieux en 2021 (en croisant la route de Charmeil (D 27) par un carrefour giratoire), puis jusqu’au quartier des Garets en 2022 (avec une rénovation de la rue des Iris en 2021 et de l’avenue de Gérardmer — devenue depuis avenue du Colonel-Arnaud-Beltrame — en 2023), et bientôt la partie haute de la rue du Vernet, avec une continuité cyclable du nord au sud, entre Creuzier-le-Vieux et la côte Saint-Amand (dont on verra l’aménagement final début 2024).

En revanche, pour les imageries aériennes et la cartographie des nouvelles voies, il a parfois fallu attendre plusieurs semaines, voire des années. Et sur les cartes, cela a été difficile à mettre en œuvre (à suivre en détails dans un article à venir le mois prochain). Si, sur Google Maps, il n’a pas fallu attendre longtemps (moins d’un mois plus tard, une image d’août 2013 était déjà disponible), sur OpenStreetMap, il a fallu attendre… l’été 2017 (!) pour fiabiliser les relevés terrain (effectués alors sans GPS) alors que la deuxième tranche était déjà ouverte…

Ressources

ainsi que des documents rédigés en 2013 sur le boulevard ou les routes le croisant :


  1. Le carrefour giratoire entre la rue de Vendée, la rue de Bourgogne et le boulevard du 8-Mai-1945 avait été rénové en même temps que ce dernier axe cité en 2010, à l’occasion de la rénovation des abords de la cité scolaire Albert-Londres.
  2. Il existait, à l’extrémité nord du projet, une maison du projet, bâtiment aujourd’hui disparu à la suite du prolongement du boulevard, livré en juin 2017.
  3. La ville de Vichy baptisera au nom du colonel Arnaud Beltrame l’avenue de Gérardmer en 2021 ; de Jacques Chirac le pont Aristide-Briand ou pont de Bellerive en 2022 (avec effet au 26 avril 2023) ; et prochainement, au nom de Samuel Paty le nom de la rue Neuve.
  4. Jusqu’à début 2013, il s’agissait d’une voie réservée aux bus desservant le lycée professionnel Albert-Londres, dont l’utilité a été réduite à la suite de la création de la halte routière située juste après l’entrée principale du lycée Albert-Londres (filières générales et technologiques), en 2009. Voilà à quoi ressemblait le boulevard le 10 juin 2011 (photo Wikimedia Commons, licence CC-BY-SA 3.0).
  5. Situation inverse lors de la deuxième phase en 2017, où l’intersection entre : le boulevard d’Alsace-Lorraine au nord, l’avenue Gilbert-Roux à l’est, l’avenue de la Liberté au sud et la rue des Bartins à l’ouest (le boulevard des Graves a été mis en impasse avec sens uniques), qui était un carrefour à feux, est devenu un carrefour giratoire.
  1. « L’avenue de La Liberté (boulevard urbain) a été inaugurée », La Montagne, 20 décembre 2013 (consulté le 19 décembre 2023).
  2. Laurent Bernard, « Comment les maires de Vichy et de Cusset sont arrivés à Liberté », La Montagne, 20 décembre 2013 (consulté le 19 décembre 2023).

jeudi 14 décembre 2023

Il y a 10 ans… le tramway de Clermont-Ferrand est prolongé aux Vergnes

Il y a dix ans, le 14 décembre 2013, la ligne A du tramway de Clermont-Ferrand était prolongée de Champratel aux Vergnes, avec trois stations supplémentaires dans des quartiers en développement.

L’avant-veille, le 12 décembre 2013, je profitais d’une absence ou d’un report de cours[a] à la faculté pour profiter des derniers instants du tramway qui effectuait son terminus à la station Champratel, au nord de Clermont-Ferrand. Je le prenais depuis la station Universités[b] jusqu’au terminus.

Translohr STE4 n°02 T2C Stade Gabriel Montpied
Une rame de tramway approchant de la station Stade Gabriel Montpied, le 21 février 2015.
Florian Fèvre (Mobilys), CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Entre-temps, il y a eu un vendredi 13, et le lendemain, la mise en service du prolongement aux Vergnes.

Le prolongement aux Vergnes correspond au parcours actuel de la ligne de tramway

Évolutions du parcours

La ligne de tramway de l’agglomération clermontoise est mise en service le 13 novembre 2006, d’abord entre les stations Champratel et le CHU Gabriel Montpied. Elle dessert notamment les quartiers Croix de Neyrat, Les Vignes, Les Pistes, le musée d'art Roger Quilliot, le stade Marcel Michelin, la place du 1er-Mai, les Carmes (en passant à proximité du siège de Michelin au lieu de la gare SNCF), la place Delille, Jaude, la maison de la Culture, les facultés de droit et de lettres (station Universités), jusqu'au quartier Saint-Jacques à hauteur du CHU Gabriel Montpied.

Cela s’accompagne, trois semaines plus tard (le 4 décembre 2006), par la refonte totale du reseau de bus T2C, avec la ligne B (1er Mai ↔ Royat Place Allard) et un nouveau système de numérotation des lignes, en particulier les lignes 2x qui sont des lignes de rabattement assurant une correspondance avec le tramway.

Le 27 août 2007, la ligne A est prolongée à La Pardieu Gare et dessert désormais le campus des Cézeaux et le lycée Lafayette. En conséquence la ligne 22 qui allait jusqu'au CHU Gabriel Montpied voit son tracé réduit au lycée Lafayette.

A chaque prolongement, une adaptation du réseau de bus

Chaque prolongement de la ligne de tramway conduit, dans les jours qui suivent, à une modification du réseau de bus.

On se souvient que, à la suite de la mise en service du tramway en 2006, le réseau avait été complètement modifié, et l’année suivante, les lignes périurbaines avaient été intégrées dans le réseau (pour Châteaugay, Sayat, Le Cendre, Lempdes et Pont-du-Château).

Le nouveau réseau de bus T2C est modifié le 12 janvier 2014 avec les modifications suivantes :

  • transformation de la ligne 6 en ligne C, avec des bus Irisbus Crealis Néo (à haut niveau de service comme sur la ligne B, ces bus remplaçant les Agora L, aujourd’hui tous retirés du service). Cette ligne voit aussi son parcours modifié, se terminant à l'arrêt Tamaris (rue Canrobert, à Clermont-Ferrand) et ne dessert donc plus Durtol, dont la desserte a été récupérée par la ligne 10 (et par la ligne 5 les dimanches et jours fériés impliquant donc une correspondance à Chamalières) ;
  • modification des lignes 3 (qui ne va plus à Cébazat au profit de la ligne 21 modifiée), 5 (qui récupère, les dimanches et jours fériés, la desserte de Durtol), 10 (qui récupère la desserte de Durtol) et 21 (abandon du service de soirée entre La Plaine et le musée d’art Roger Quilliot ;
  • création de la ligne 24 reliant Champratel à Blanzat via Cébazat.

Voir le tracé sur OpenStreetMap

Pour l’anecdote, le prolongement de la ligne de tramway n’est toujours pas présent sur Google Maps… J’ai informé le forum Google Maps pour discuter des potentialités de modification de la carte, mais rien n’y a fait. Actuellement, les stations sont présentes, mais pas les voies.

Un autre 14 décembre, une paralysie qui a beau toucher toute l’Auvergne (Clermont-Ferrand, Le Puy-en-Velay… mais pas Vichy)

Il y a 15 ans, le 14 décembre 2008, un important épisode neigeux paralysait la ville de Clermont-Ferrand, dont le tramway. Le site Infoclimat relevait 60 cm de neige à Mende, 30 cm au Puy-en-Velay, 13 cm à Aurillac et 10 cm à Clermont-Ferrand ; mais rien à Vichy ou Moulins, alors que Météo-France avait placé tous les départements auvergnats en vigilance orange, dont l’Allier… pour rien finalement.

Je me retrouvais dans l’impossibilité de rejoindre mon lycée en autocar, car même si dans l’Allier les transports scolaires n’étaient pas suspendus, il en était tout autre dans le Puy-de-Dôme. Et je montais dans un autocar qui dépendait d’une société de transport basée dans le Puy-de-Dôme, qui n’a donc pu assurer son service.

Et au même moment, le Clermont-Paris à 200 km/h. Ce jour-là était marqué par une révolution dans le chemin de fer : les premières circulations commerciales à 200 km/h entre Paris et Clermont-Ferrand, permises par des améliorations de la voie et des passages à niveau supprimés entre Saincaize et Saint-Germain-des-Fossés, qui ne profitent pas aux TER mais aux trains Corail Téoz, avec un temps de parcours réduit à moins de trois heures (2 h 59 pour être précis) pour le train direct.


  1. UE 34 Paysages 
  2. La station Universités était à quelques centaines de mètres de la faculté de lettres de l'université Blaise-Pascal (mais plus proche de la faculté de droit de l'université d'Auvergne).

jeudi 30 novembre 2023

Lidl Vichy Poincaré, sept ans après l’ouverture du nouveau magasin

Le 30 novembre 2016, Lidl ouvrait un nouveau supermarché avenue Poincaré (D 906E, ex-D 906), au sud de Vichy.

Début de rédaction : 29 novembre 2023.

Avis important : le contenu de ce qui va suivre relève d’une expérience personnelle et n’a en aucun cas pour but de promouvoir le magasin.

Supermarché situé le plus au sud de Vichy en bordure d’un axe majeur, il est l’un des quatre magasins de cette enseigne allemande installé dans l’agglomération (il en existe un autre au nord, rue des Bartins, un troisième à Bellerive-sur-Allier, rue du Stade, et un quatrième à Charmeil, ces deux derniers ayant ouvert en 2009), et le plus souvent, installé à proximité d’un concurrent généraliste (E.Leclerc, Carrefour, etc.).

C’est un des magasins que je fréquente souvent, situé à 2,5 km de chez moi, pour les prix et la proximité, avec un gros revers, la qualité de l’aménagement autour de la route.

Lidl Vichy Poincaré
1. Façade du magasin Lidl de Vichy (Poincaré), le 6 juillet 2020.
TCY, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Un nouveau magasin ? Non, un magasin plus grand

Pas de concurrents dans un rayon de 500 mètres

Il n’y a, autour de ce magasin, aucune enseigne concurrente (supermarché ou hypermarché) implantée dans un rayon de 500 mètres. Les magasins les plus proches étaient, à l’époque :

Enseigne discount Distance ortho. Distance route Enseigne généraliste Distance ortho. Distance route
Lidl
(Bellerive-sur-Allier, rue du Stade)
1,55 km 3,3 km E.Leclerc
(Bellerive-sur-Allier)
1,7 km 3,2 km
Aldi
(Vichy, rue de Vendée)[a]
1,75 km 2,0 km Carrefour
(Cusset)
2,4 km 2,7 km
Leader Price
(Bellerive-sur-Allier)[b]
1,8 km 3,1 km Casino
(Cusset)
2,65 km 4,2 km
Leader Price
(Vichy, Les Romains)[c]
1,95 km 2,3 km Carrefour Market
(Cusset)
2,75 km 3,6 km
Lidl
(Vichy, Les Bartins)
2,5 km 3,3 km Cora
(Vichy)
3,8 km 4,8 km
Lidl
(Charmeil)
5,8 km 7,9 km Carrefour Market
(Saint-Yorre)
7,25 km 7,7 km

Distance entre l’entrée principale du Lidl Vichy Poincaré et l’entrée principale des magasins concurrents (hors supérettes). Hors considérations de zone de chalandise et absurdités éventuelles. Distances calculées avec Google Maps le 30 novembre 2023.

À noter que depuis janvier 2021, un supermarché Intermarché a ouvert ses portes à 650 m du Lidl.

Construire un nouveau magasin, refaire un parking et détruire une station de lavage

Pour construire une nouvelle surface de vente supérieure à 1 000 m2, il faut un avis favorable de la commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) du département dont dépend la commune d’implantation du magasin. Le nouveau Lidl s’étendant sur 2 280 m2, la CDAC s’est prononcée sur ce dossier et a donné son accord le 15 décembre 2015.

La construction du nouveau magasin s’étale sur toute l’année 2016 ; en attendant, les clients font leurs courses dans le bâtiment situé au sud. La station de lavage, construite en 2011, est démolie.

Durant les mois d’octobre et de novembre 2016, la circulation et le stationnement autour du magasin sont rendus difficiles ; c’est la période transitoire. En 2013, on comptait 102 places de stationnement, dont 4 pour les personnes à mobilité réduite et 2 pour les familles avec enfants, et perpendiculaires à l’entrée principale du magasin[d]. En 2017, on compte désormais 134 places, dont seulement 3 pour les personnes à mobilité réduite, mais aussi 3 places pour les familles avec enfants et, déjà, deux places pour les véhicules électriques[e].

Le magasin ouvre ses portes le 30 novembre 2016, avec un investissement de plus de 4 millions d’euros. Le journal La Montagne[1] écrivait, pour qualifier le nouveau magasin Lidl (mais aussi le supermarché Aldi de la rue de Vendée), « des grandes baies vitrées, des espaces d’achat plus aérés, plus lumineux », en tournant la page du hard-discount.

De nouveaux accès… le déconnectant un peu plus de la route

Des nouveautés décourageantes ?

La création du nouveau parking et de la nouvelle grande surface s’accompagne évidemment de nouveaux accès. L’accès principal, élargi à 9 mètres, reste à sens unique (le feu tricolore a même été déplacé avant l’intersection avec la rue des Jardins, à l’époque à double sens). Un accès nord est créé, à double sens, au sud de la station-service, mais la visibilité est gâchée par un panneau publicitaire, ce qui oblige à s’avancer après le panneau STOP. Et nous verrons, un peu plus loin dans cet article, que le réaménagement de l’avenue Poincaré, en 2022, aggravera la situation.

Au sud, la sortie, bien qu'élargie à 13 mètres… reste à sens unique. Pourquoi élargir cette sortie si l’on sait que l’on n’a pas le droit d’entrer ? Cela crée des aberrations des usagers eux-mêmes, qui pour tourner à gauche doivent s’arrêter hors de la ligne de STOP.

Fausse entrée sud Lidl Vichy Poincaré 2022-09-24
2. Fausse entrée, le 24 septembre 2022. Cela a beau être un nouvel accès, grâce au double sens… mais un panneau de sens interdit mal orienté peut induire en erreur les usagers.
Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

En 2022, l’avenue Poincaré réaménagée isole le parking de la route : n’était-ce pas mieux avant ?

En 2022, l’avenue Poincaré est rénovée et les défauts présents depuis l’ouverture du nouveau magasin persistent. Les lignes de STOP restent derrière le trottoir, en béton désactivé, ce qui n’améliore pas la situation. En revanche, le panneau publicitaire qui gâchait la vue à la sortie nord est déplacé entre l’intersection avec la rue des Jardins et l’entrée principale.

Sur l’avenue même, la voie de tourne-à-gauche a été supprimée ce qui accentue encore plus son isolement. Le trottoir ne peut pas être considéré comme traversant car le passage n’est pas matérialisé, ni surélevé contrairement au trottoir opposé et la vitesse n’est pas abaissée à 30 km/h. Un simple panneau de priorité à droite (qui concerne la rue des Jardins) a été placé sur un mât d’éclairage public LED en remplacement du carrefour à feux supprimé. Depuis octobre 2023, ce mât accueille deux caméras de vidéoprotection avec vidéo-verbalisation : gare aux refus de priorité…

Avenue Poincaré (Vichy) - Plus de tourne-à-gauche et panneau priorité à droite rue des Jardins 2022-09-24
3. Juste avant l’intersection avec la rue des Jardins, le 24 septembre 2022. L’accès au supermarché Lidl est à gauche, entre l’enseigne et le panneau publicitaire. Le feu de circulation a été supprimé et le réaménagement a tout remis à plat, sans concertation, le plan de circulation. L’absence de tourne-à-gauche peut être pénalisant. Quant à la priorité à droite avec la rue (qui était encore à double sens le jour où la photo a été prise), elle n’est pas du tout respectée (et gare aux deux caméras de vidéoprotection installées un an plus tard). Sans parler des transports en commun totalement oubliés.
Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Pour l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, on a eu la bonne idée d’un cheminement vers le passage piétons (il en existait même avant 2016) avec une rampe entre la route et le parking du magasin. Parfaitement aligné, le réaménagement de l’avenue n’a pas conservé cette particularité : pourquoi avoir légèrement déplacé le passage piétons ?

Débouché de la rue des Jardins sur l'avenue Poincaré (Vichy) 2022-08-28
4. Débouché de la rue des Jardins sur l’avenue Poincaré, le 28 août 2022. Le supermarché Lidl est en arrière-plan. Les usagers venant de la rue des Jardins (en forte pente, à l’époque à double sens) devront céder le passage aux piétons (et aux cyclistes) avant de s’engager. Noter, à droite, le passage piétons qui n’est désormais plus aligné avec la rampe d’accès au parking du supermarché : pourquoi avoir fait ça ?
Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Des transports en commun totalement absents

Signalons l’absence totale de desserte par les transports en commun de ce supermarché. Même s’il existait un arrêt de bus, abandonné à la rentrée 2010, il n’est pas concevable qu’une zone commerciale (fut-elle constituée d'un supermarché et d’un magasin de piscines) ne soit pas desservie par une ligne de bus régulière. Rappelons que sur l’avenue, seul un arrêt de bus subsiste et il est dépourvu de toute signalisation, qui plus est desservi uniquement dans le sens sud-nord.

C’est dommage d’en arriver là alors qu’il suffisait de quelques adaptations pour éviter à ces aberrations : créer une avancée sur la chaussée pour une meilleure visibilité quitte à remplacer le béton désactivé par une chaussée en bitume avec un passage piétons. En revanche, créer une voie de tourne-à-gauche (comme sur la photo 3) impliquerait la suppression de places de stationnement, et créer des arrêts de bus pour un retour d’une ligne de transport urbain (cette fois-ci dans les deux sens) nécessiterait aussi ce même problème (avec un quai sur la piste cyclable).

Mon avis

On a aimé : le choix des produits (sans rentrer dans les détails), la possibilité pour les cyclistes de garer leur vélo et les places pour véhicules électriques déjà présentes dès l’aménagement du nouveau parking, l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.
On n’a pas aimé : les accès au parking déconnectés d’une route principale (en 2016) et assez mal réaménagée (en 2022), des transports en commun absents.

  1. Ce supermarché concurrent a été rénové et le nouveau magasin a ouvert le même jour que Lidl, mais il a fallu détruire l’ancienne surface de vente pour reconstruire sur le même site (et aussi un nouveau parking, mais pas en libre accès).
  2. À la suite du rachat de Leader Price par Aldi (même si la marque existe toujours et ses produits sont vendus dans les magasins du groupe Casino), ce magasin est devenu un Aldi le 10 avril 2021. On notera que juste avant ce Lidl, un panneau publicitaire pour ce concurrent, implanté dans une propriété privée, indique le supermarché de Bellerive-sur-Allier, plus éloigné que celui de Vichy…
  3. Contrairement au magasin de Bellerive-sur-Allier, ce magasin a définitivement fermé ses portes en 2021, en raison de sa trop grande proximité avec un Aldi existant.
  4. Sans compter les grugeurs, probablement des riverains, qui stationnaient sur les zébras à l’entrée du parking.
  5. En 2023, déjà huit places pour les véhicules électriques ont été aménagées, les six dernières l’ont été par transformation de places classiques.
  1. Matthieu Perrinaud, « Le discount monte en puissance Vichy, la preuve par trois », La Montagne, 2 décembre 2016 (consulté le 30 novembre 2023).