lundi 30 décembre 2019

10 ans d’aménagements routiers et urbains à Vichy : la rétrospective express

La décennie 2010-2019 se termine, et il est temps de faire un bilan express de ce qui a été réalisé durant cette période. Dans ce billet : les aménagements routiers et urbains.

Les années 2010 auront été marquées, dans l’agglomération vichyssoise, par des aménagements qui auront transformé la vie d’un quartier, d’une commune, voire de toute l’agglomération.

Aménagements routiers : une agglomération enfin désenclavée

L’agglomération a longtemps été décriée comme l’une des plus mal desservies, car situées à l’écart d’axes routiers de type voie rapide (autoroute). Chose enfin faite depuis le 12 janvier 2015, où l’autoroute A 719 a enfin été prolongée de Gannat vers Vichy (plus précisément à Espinasse-Vozelle). Ce prolongement, réalisé par la société d’autoroutes APRR, a coûté 100 millions d’euros.
A719 depuis le pont de la D 279 au sud de Vendat (vers Gannat) (5 mars 2016)
Entre Vendat et Espinasse-Vozelle, 5 mars 2016. L’autoroute A719 a été mise en service au début de l’année 2015 et permet enfin de donner une « véritable adresse autoroutière » à l’agglomération, comme on disait à l’époque. Photo : Tabl-trai (CC-BY-SA 3.0), via Wikimedia Commons
On aurait bien aimé voir une autre nouvelle route ouvrir avant l’autoroute, mais les défenseurs de l’environnement (notamment les associations locales qui ont critiqué la déforestation d’une partie des forêts entourant l’agglomération, celles de Montpensier et de la Boucharde, ou encore la destruction non déclarée d’espèces protégées situées sur le tracé du contournement, bref, des manquements au dossier environnemental) avaient poussé à annuler la déclaration d’utilité publique datée de 2007 : le contournement sud-ouest de Vichy.
Traversant sept communes sur deux départements, cette nouvelle route, longue de plus de 18 km sans croiser de routes autrement que par des giratoires, a été mise en service le 2 février 2016, soit, donc, avec plusieurs années de retard. Ce chantier a coûté 76 millions d’euros au lieu des 62 millions initialement prévus. La route — nommée D 906, l’ancien tracé devenant la D 906E entre Saint-Yorre, Abrest et Vichy, mais aussi à Magnet et à Saint-Gérand-le-Puy — a été construite grâce à un partenariat public-privé, entre le département de l’Allier et une entreprise privée (ALLICSO).
Le contournement nord-ouest se fait toujours attendre. À l’heure actuelle, il n’en est qu’au stade de projet.
Enfin, un projet censé améliorer les flux internes dans le cœur de l’agglomération, a ouvert par étapes : le boulevard Est. Composé de voies nouvelles (nommées avenue de la Liberté), il est construit par la communauté d’agglomération de Vichy Val d’Allier (puis Vichy Communauté) en trois étapes :
  • la première tranche, reliant l’avenue de Vichy (D 2209), à Cusset, au centre hospitalier Jacques-Lacarin, à Vichy, avec prolongement de la rue de Bordeaux — mise en service le 20 décembre 2013 ;
  • la deuxième tranche, reliant l’avenue de Vichy au carrefour avec la rue des Bartins, le boulevard d’Alsace-Lorraine et l’avenue Gilbert-Roux, lequel devient un giratoire — mise en service le 16 juin 2017, il améliore la desserte de la zone commerciale des Peupliers à Cusset ;
  • la troisième tranche, reliant le giratoire précité à Creuzier-le-Vieux via le boulevard d’Alsace-Lorraine — mise en service prévue fin 2020, mais un giratoire a déjà été refait.
Tous ces aménagements sont complétés par une piste cyclable en revêtement béton.

Plus d’itinéraires cyclables

Autre grand changement dans le domaine routier, et cette fois-ci il concerne les modes doux : les itinéraires cyclables. On se souviendra qu’en juillet 2010, un de ces itinéraires a été créé, reliant le pont de Bellerive au stade aquatique, en empruntant des chemins nouvellement créés pour l’occasion, à l’écart notamment de la route départementale 2209, et que l’année suivante un autre itinéraire par le tour du plan d’eau avait été créé entre Bellerive-sur-Allier et Vichy, en plus d’un itinéraire traversant la ville de Vichy du nord-est vers le sud-ouest.
La mise en valeur des modes doux — tendance nationale — est accentuée notamment grâce aux efforts des municipalités, notamment la ville de Vichy, où les grands chantiers — notamment les berges d’Allier, en rive droite, réalisées en 2014, et la rive gauche en 2019 — ont considérablement donné une place aux cyclistes.
Parc Kennedy entrée nord 2015-08-18
Parc Kennedy (Vichy), 18 août 2015. Depuis le réaménagement des berges d’Allier en 2014 en rive droite, une meilleure place est accordée pour les cyclistes, qui peuvent circuler sur cette voie verte (panneau en petite taille tout de même), mais dont les piétons ont la priorité absolue. Photo : Tabl-trai (CC-BY-SA 3.0), via Wikimedia Commons 
Le département de l’Allier a balisé des itinéraires cyclables, sur l’ensemble de son département, entre Vichy et Randan (Puy-de-Dôme) via Hauterive, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Cusset, Lapalisse. Mais qui les emprunte ?

Un des chantiers majeurs de l’agglomération a été le réaménagement des berges d’Allier en rive gauche. Cinq ans après la rive droite, voici que la rive gauche est enfin réaménagée.
Berges Allier depuis pont, vers l'aval (Bellerive-sur-Allier) 2019-08-24
Bellerive-sur-Allier, 24 août 2019. Les berges de l’Allier ont été rénovées avec, au premier plan, le nouveau pont sur le Sarmon à quelques mètres de son point de confluence avec l’Allier. Photo : Tabl-trai [CC BY-SA 4.0], via Wikimedia Commons
Comme pour la rive droite, la rive gauche a droit à ses aménagements particuliers : points de vue dépassant de la rivière, bancs, poubelles (avec cendrier), beaucoup de places pour les cyclistes et même inscriptions au sol, ce chantier à plus de vingt millions d’euros avec une subvention importante de la région Auvergne-Rhône-Alpes a été inauguré le 5 octobre 2019 (initialement prévu le 27 juillet 2019 mais annulé à cause d’un coup de vent inattendu).
Et ce n’est pas tout, puisque l’agglomération prévoit d’étendre son réseau d’itinéraires cyclables.

En milieu urbain, des centres-bourgs rénovés, des rues mises en valeur

Les années 2010 auront été marquées par la mise en valeur par les communes de leurs centres-bourgs, afin de donner une nouvelle image.
À Vichy, ce qui se fait déjà depuis 1992 — trottoirs en dalles de béton et calcaire de Rocheret notamment — se poursuit. Au début de la décennie, les travaux de la rue de Paris (chantier à 5 millions d’euros, inauguration le 25 février 2011) ont permis de prolonger le centre-ville jusqu’à la gare. La rue Lucas, qui la prolonge, le sera au printemps 2019 (inauguration le 29 juin 2019) avec, enfin, un classement en zone 30, mais pas de double-sens cyclable, à contre-courant des recommandations.
Outre ces chantiers, on notera également la rue du Maréchal Foch (D 906, puis D 906E), inaugurée en juillet 2016, ou encore la rue du Président Wilson, trait d’union entre le cœur de ville commerçant et le parc des Sources, inaugurée le 23 juin 2018. Et en dehors du centre-ville, le boulevard de la Résistance (2012), le boulevard de l’Hôpital (2012, 2015 et 2017), la rue du Vernet (2012 et 2013) la contre-allée du boulevard du Maréchal de Lattre de Tassigny (début 2014, avec nouveaux espaces de stationnement et classement en zone de rencontre), l’allée Mesdames (début 2018), le boulevard Gambetta (2018-2019), et l’avenue Aristide Briand et sa nouvelle entrée de ville (travaux en cours, fin prévue hiver 2020)… évidemment, la liste n’est pas exhaustive.

Ces chantiers se caractérisent par une rénovation de la chaussée, des trottoirs mais aussi de l’éclairage public, où l’on en profite pour remplacer les anciennes ampoules incandescentes par des LED, moins consommatrices en énergie. On les retrouve sur tous les aménagements récents (sauf quelques rares exceptions), et c’est justement le choix radical qu’a fait la ville de Cusset pour remplacer quasiment tous les spots d’éclairage par des LED.

En périphérie, notons le réaménagement intégral de la place Victor-Hugo à Cusset, deux ans après celui du boulevard du Général-de-Gaulle (s’en est suivi un plan de circulation). Plus de place pour les piétons (si ce n’est l’inconvénient majeur pour les cyclistes de ne pas trouver davantage de places, ni de possibilité de circuler partout) et un stationnement automobile poussé vers l’extérieur, ces travaux d’un coût de près de deux millions d’euros marquent une nouvelle ère pour la cinquième ville de l’Allier.
Place Victor Hugo rénovée (Cusset) 2019-02-10
Place Victor Hugo (Cusset), 10 février 2019. Fini le stationnement dans la place (mais il est toujours possible de se garer côté place, à condition d’apposer un disque de stationnement). Le lieu est désormais un endroit où l’on peut organiser les manifestations en limitant au maximum les neutralisations de la chaussée (marché de Noël, rendez-vous alimentaires, et depuis 2015, le festival médiéval Les Flamboyantes). Photo : Tabl-trai [CC BY-SA 4.0], via Wikimedia Commons
La place Victor-Hugo est inaugurée le 27 novembre 2018, en même temps que le pôle d’échanges intermodal secondaire.
Cette décennie aura également été marquée par le réaménagement complet du quartier de Presles, entre la D 2209 incluse (avenue de Vichy rénovée) et la rivière Sichon, où le tracé de l’allée Mesdames aura été modifié, sur une section en zone 30 — qui l’était déjà avant les travaux —, et où deux nouveaux ponts ont été construits, un pour rejoindre la rue de Darcins par la rue du Moulin de Presle, et une passerelle pour rejoindre la zone commerciale toute proche. D’un coût de près de vingt millions d’euros, ces travaux ont été inaugurés le 6 décembre 2019.
On notera également qu’à Cusset, ont été réalisés :
  • la rénovation partielle du boulevard du 8-Mai-1945 et d’une partie du passage du Quercy, dans le cadre des travaux des alentours de la cité scolaire Albert-Londres (nouveau nom du lycée de Presles depuis 2011). Si la phase 1 (création d’une halte routière et d’une partie de la piste cyclable) avait été réalisée en 2009, la phase 2 concernait la création d’un parking de 26 places, de la réfection de deux giratoires (l’un d’eux sera supprimé avec la phase 1 du boulevard urbain) et le prolongement de la piste cyclable ;
  • la rénovation des cours Tracy (2012) et Arloing (2013-2014), avec la suppression des platanes qui présentaient « un état phytosanitaire dégradé ». Le cours Lafayette, prévu aussi, n’a pas été rénové.

Et dans les autres communes ? Les communes périphériques ont aussi eu droit à leurs aménagements. En voici une liste non exhaustive :
  • Bellerive-sur-Allier
    • en 2010, l’aménagement de l’esplanade François Mitterrand (inauguré en novembre 2011)
    • en 2013, création d’une médiathèque (Ferme modèle)
    • en 2017 et 2018, la rénovation de l’entrée de ville par la route de Gannat et Champ Roubeau (D 2209), avec d’abord la rénovation de l’éclairage public, puis la chaussée et les trottoirs
  • Abrest
    • en 2010, la fin des travaux d’aménagement de bourg au droit de la mairie, avec les conséquences que l’on connaît, toujours pas d’amélioration du trafic sur la D 906 (devenue D 906E en 2016 après l’ouverture du contournement)
    • en 2015, création d’un giratoire dans le quartier des Biernets, entre la route de Quinssat et de la Croux
    • en 2018, réalisation d’une voie verte le long de la rivière Allier, en rive droite
  • Billy
    • en 2019, aménagement (tant attendu) de la traversée par la route nationale 209
  • Creuzier-le-Vieux
    • en 2018, aménagement de la rue de Vichy (D 258)
    • en 2019, aménagement de la place des Guinards (D 258)
  • Hauterive
    • en 2010, aménagement de la rue de la Mairie
  • Saint-Germain-des-Fossés
    • en 2010-2011, nouvelle place de la Libération
    • en 2013, réaménagement de la route de Lapalisse (D 52) où l’on doit circuler péniblement à 30 km/h
  • Saint-Rémy-en-Rollat
    • aménagement de bourg (2016 à 2018), impactant aussi l’axe principal
  • Saint-Yorre
    • aménagement de bourg en trois phases (2011, 2014 et 2016)
  • Serbannes
    • aménagement de bourg (2016)
  • Le Vernet
    • phase 2 de l’aménagement de bourg (2013), avec la rue de Cusset (D 175)

Sources : certaines de ces informations sont issues de la presse locale (La Montagne notamment), des réseaux sociaux ou de connaissances personnelles.