mardi 8 décembre 2020

TER en Auvergne : l’offre n’est pas près de revenir au niveau de 2012. Huit ans après, qu’en est-il ?

Il y a tout juste huit ans, le 8 décembre 2012, deux modifications ont bouleversé le transport collectif en Auvergne : côté TER, ce fut le dernier jour d’un service annuel marqué par l’entrée en vigueur du cadencement, ceci afin d’offrir une meilleure lisibilité des horaires sur certaines relations ; et l’on connaît la suite, moins glorieuse. Et le même jour, une nouveauté venait de faire son apparition à Clermont-Ferrand : les bus à haut niveau de service faisaient leur apparition sur la ligne B.

Pour certains trains, le dernier jour de leur circulation était le vendredi 7 décembre 2012. Et ces trains, on ne les a plus jamais revus. Purement et simplement supprimés. En cause ? La rénovation de la gare de Clermont-Ferrand, qui s’accompagne par une mise en accessibilité complète des quais et une rénovation complète du parvis. Des travaux qui se sont achevés entre 2015 et 2018 (inauguration à l’extérieur en janvier 2015 et à l’intérieur en mars 2018)[1].

Un train arrêté en gare de Vichy (8 novembre 2014)
Gare de Vichy, 8 novembre 2014. Un train arrêté à quai, matériel récent, ainsi que des voies neuves, tout semble normal. En fait, ce jour-ci, ce TER était exceptionnellement terminus dans la deuxième gare d’Auvergne en raison de travaux de maintenance plus au nord.
C’est justement en 2012, dans le cadre de travaux de maintenance courante (non liés au Plan Rail Auvergne), que les quatre voies où s’arrêtent les trains pouvant accueillir des voyageurs ont été rénovées. Et il a même existé un aller-retour terminus Vichy, mais qui n’aura perduré qu’un an.
Tabl-trai, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Une dégradation du service ferroviaire en Auvergne avec un retour en arrière difficile

Pour le service annuel 2012 (SA2012), la région Auvergne promettait 333 trains, contre 304 au SA2011. Soit une hausse de 10 %. Mais, très vite, le réseau va connaître des incidents, on se souviendra notamment que :

  • dès le début du SA2012, l’un des trains de la principale liaison (Clermont-Ferrand – Moulins via Vichy), le TER 874006 (origine Vic-le-Comte 16h16, Clermont 16h38/42, Vichy 17h13/14, Moulins 17h48) avait été assuré avec… un seul autorail, ce qui a provoqué la colère des voyageurs habituels du train, signifiant même le début de la fin pour les directs La Pardieu ↔ nord de Riom dont on s’en remettra difficilement : il devient 873618 au sud de Clermont-Ferrand et 873360 au nord. Les fois où j’ai dû emprunter le 873360, on entendait plus souvent l’annonce de l’arrivée du TER 873618 que celui du départ du TER 873360 avec ses gares desservies ;
  • un incendie en gare de Durtol, le 6 janvier 2012, a empêché les trains de marquer leur terminus, par conséquent, ils ont été supprimés ou même prolongés à Volvic (quid de leur fréquentation  ?)[2].

Sans parler des travaux interminables sur la ligne de Volvic causés par un accident mortel sur un chantier ferroviaire d’une ligne auvergnate près d’Aurillac et de malfaçons, ce qui a contraint à repousser à plusieurs reprises la réouverture de cette ligne avec huit mois de retard.

Vichy, la deuxième gare d'Auvergne par sa fréquentation, terminus de train… pour une saison seulement

Le passage au service annuel 2013 (depuis le 9 décembre 2012) aura donc connu des ravages. Avec 60 trains en moins, il est clair que l'offre s’est sérieusement dégradée pour la bonne cause. Les travaux dans la gare de Clermont-Ferrand ayant commencé quelques mois seulement après, on s’interrogeait sur le pourquoi d’une suppression anticipée, quand certains militaient pour l’ajout de trains. Sur les blogs officiels TER de l’époque[3] (qui ont dû disparaître), certains s’étaient résignés, même deux mois avant (en l’apprenant notamment lors des comités de ligne), de la suppression de leurs trains avec obligation de rabattement vers le train précédent ou suivant. Pour combler la suppression de ces trains, la desserte d’une halte par un train supprimé peut être ajoutée sur un autre train : par exemple, à la suite de la suppression du TER 873127 Gannat – Clermont-Ferrand qui arrivait vers 8 heures, un arrêt à Gerzat a été ajouté au TER 874123 Saint-Germain – Issoire, passant cinq minutes après. Ou encore, la capacité des trains est augmentée, soit en ayant recours aux rames réversibles, soit à une mise en unité multiple d’engins modernes[4].

Une rame réversible et sa locomotive diesel en gare de Vic-le-Comte (20 août 2015)
Gare de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme), 20 août 2015. Distante de 18 km de Clermont-Ferrand par le rail, la gare de Vic-le-Comte, située dans le quartier de Longues, à 4 km au nord-ouest du centre-ville, bénéficie d’une desserte bien plus importante que Riom, pourtant bien plus proche. C’est à se demander si on avait vraiment besoin d’autant de trains.
Les rames réversibles régionales, locomotive toujours orientée vers le sud, avaient l’avantage d’être plus capacitaires qu’un seul AGC, l’accessibilité et la vitesse en moins (plancher haut, et 140 km/h contre 160). Elles ont officié jusqu’au milieu de l’année 2017, avant d’être remplacées par les nouvelles rames Régiolis.
Tabl-trai, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Outre la modification du direct Paris Clermont, décalé de 17h à 18h (ce qui a provoqué là encore la colère des élus), et la limitation du Cévenol à Nîmes au lieu de Marseille, plus la suppression des 4580/1 et 4480/1 Bordeaux – Lyon (qui permettaient aux Montluçonnais et Commentryens de bénéficier d’un train supplémentaire avec changement à Gannat), c’est le système de diamétralisation autour de l’étoile clermontoise qui tombe à l’eau.

Si les deux allers Moulins – Brioude subsistent, ce n’est pas le cas de la moitié des trains Moulins – Vic-le-Comte qui sont tout simplement limités à Clermont-Ferrand avec correspondance obligatoire. Les usagers les plus révoltés sont ceux qui font la liaison La Pardieu – nord de Riom à 17 heures, le départ de 17h03 étant supprimé, le rabattement sur le 17h08 est le seul possible (le précédent est à 16h31 et, bien qu’assuré avec le même matériel, il n’est pas considéré comme direct) et impose une attente de… 30 minutes[5] pour attendre le train suivant, partant à 17h42[6]. À l’occasion de l’ouverture de la halte de Aulnat Aéroport le 11 décembre 2011, on nous promettait beaucoup de relations diamétrales entre le nord et le sud, mais aussi entre l’est et ouest de la capitale auvergnate ; depuis 2016, l’OD (origine-destination) Thiers – Volvic n’existe déjà plus.

Pour rentrer plus tôt, il existe une solution alternative (que je pratique depuis plus d’un an) : quittant mon travail à 16h30, le prochain train ayant à 17h08, il ne me permettra même pas d'arriver à 18h à la maison ; je dois donc prendre un bus + marche à pied + train vers Vichy (qui était direct depuis la Pardieu en 2012…)

Qu’en est-il actuellement ?

Huit ans après, la situation des relations « passe Clermont » a très peu évolué. Il n’y a toujours pas de directs La Pardieu – nord de Riom entre 16h et 18h (contre théoriquement 3 en 2012), en revanche, un Vic-le-Comte > Saint-Germain-des-Fossés a bien été prolongé à Moulins en 2016 (et un Issoire > Moulins dépuis 2015 tôt le matin). Mais il part après 18 heures.

Vichy, deuxième gare d’Auvergne, qui avait un statut de gare terminus pendant un an avec un renfort en heure de pointe (un autorail[7]), l'a perdu (ce qui serait un cas rare en France : plus d’un million de voyageurs et terminus d’aucun train). Il est donc désormais exceptionnel d'entendre une annonce : Vous êtes arrivés à Vichy. Terminus du train.

Sur la ligne de Thiers, les terminus partiels Vertaizon et Pont de Dore, créés pour le SA2012, ont été supprimés l'année suivante alors que les horaires n'ont pas changé, c'était l'époque où il existait encore des trains allant à Saint-Étienne. Les horaires ont été modifiés en 2014 au vu de la dégradation de la partie interrégionale au-delà de Thiers et l'on supprime au fil des mois, et définitivement, des trains en direction de la préfecture de la Loire. Le terminus Vertaizon a été restauré pour 2020... une bonne nouvelle.

Au fil du temps, pas d'évolutions.

Chaque fin d'année on attend les nouveaux horaires, et on est déçus de ne pas voir d'améliorations horaires ou de desserte. En scrutant les fiches horaires des lignes 14 (Clermont Moulins) et 80 (Clermont-Ferrand – Brioude), et plus précisément la ligne Riom de cette dernière fiche, le nombre de directs est toujours aussi peu élevé. Pourquoi ? Et pourquoi autour de Lyon ou de Grenoble (pour rester dans la même région) les relations diamétrales fonctionnent bien (je pense à Saint-Étienne – Ambérieu ou encore Gières – Moirans) et pas à Clermont-Ferrand ?

Pour le SA2021, à l’heure où j’écris ces lignes (8 décembre 2020 à 22h), les horaires pour les lignes 14 et 80 sont encore à l’état de projet, en attente de validation par SNCF Réseau, gestionnaire des infrastructures, et ce bien que les fiches horaires ont été publiées sur le site TER.

Et pendant ce temps, côté bus…

Ce 8 décembre 2012, soit 8 ans jour pour jour, a été marqué à Clermont-Ferrand, par l’entrée en service des bus à haut niveau de service Irisbus Crealis Neo 18 sur la ligne B, reliant Royat (Place Allard) au stade Marcel Michelin via Jaude et la gare SNCF.


[1] Article Gare de Clermont-Ferrand de Wikipédia en français (auteurs) – Contenu soumis à la licence CC-BY-SA.

[2] En 2012, la FNAUT Auvergne avait réalisé une étude sur les relations ferroviaires en Auvergne, montrant beaucoup de faiblesses sur les relations non électrifiées de l’étoile clermontoise et les correspondances.

[3] Les blogs Clermont-Ferrand – Moulins (mais également Clermont-Ferrand – Montluçon et Clermont-Ferrand – Thiers), qui n'existent plus, assuraient un lien entre la SNCF et ses voyageurs sur la ligne. Depuis 2019, un seul blog unit les lignes autour de Clermont-Ferrand.

[4] D'après un article de La Montagne :Moins de trains mais plus de rames, solution proposée par la direction marketing de la SNCF. Le matériel de l'époque était :AGC X 76500, autorails X 73500 ou rames réversibles régionales + locomotive diesel BB 67400, du 100 % thermique vu qu'il n'existait qu'une seule relation électrifiée.

[5] Il existe, au milieu, un Intercités, mais la possibilité de les emprunter gratuitement a été abandonnée pour cause de modèle économique différent  (refsou).

[6] Assuré avec du matériel roulant TER Bourgogne, et pourtant, en 2012, il était origine Vic-le-Comte...

[7] TER 873404 Clermont 17h21 – Vichy 17h53 (arrivée voie C à Vichy, ou voie D le vendredi), retour 18h02‐18h34.

samedi 5 décembre 2020

Brèves du 5 décembre 2020

Ce 5 décembre aura été marqué par plusieurs événements : un Téléthon perturbé pour la quatrième année consécutive, occulté par un autre événement perturbateur (décès de Johnny en 2017, gilets jaunes en 2018, grèves en 2019 et cette année un virus, d’après ce que j’ai pu lire hier dans Le Parisien / Aujourd’hui en France) ; des chiffres dont je n’entends plus parler, ceux de la circulation du virus en France et plus particulièrement en Auvergne (simplement parce que le nombre de cas diminue), et aussi, dans le rétro, une nouveauté qui aura mis du mal à être concrétisée.

Et le confinement alors ?

Alors que la France est toujours confinée, et que pour sortir, il faut une attestation de déplacement dérogatoire, cela n’a pas empêché une affluence aussi exceptionnelle un après-midi, sans les bars qui sont évidemment fermés pour encore un mois et demi.

Début de la rue Lucas, 5 décembre 2020, 15 heures 51 minutes et 38 secondes. Une voiture (fort probablement une Peugeot 407) laisse passer les piétons s’engageant sur le passage piétons, non matérialisé, et surélevé avec un ralentisseur, malgré le feu rouge (cherchez l’erreur).
Photographie personnelle, retouchée (visages floutés).

Les aménagements intègrent surtout des ralentisseurs non seulement pour faire ralentir les automobilistes, mais surtout pour rendre des cheminements accessibles aux piétons. Sur cet exemple, le début de la rue Lucas, réaménagé en avril 2019, avec une zone 30, comprend une traversée sans aucun marquage au sol (traduisant une liberté pour les piétons, mais aussi pour les serveurs des bars Le Morny, Saintonge et Joséphine)… mais toujours un feu de circulation, ce qui signifie que l’on peut traverser n’importe où… et n’importe quand, même au feu rouge.

Les bars étant fermés pour encore longtemps, on a eu droit à une exposition de véhicules sur le parvis (très encombré !) de trois Fiat 500 électriques sortis de la concession de Charmeil.

Restauration rapide : quand achèterai-je des choses chez eux ?

Cette année, j’ai rechigné à fréquenter un fast-food. Non pas à cause des mauvaises conséquences sur la santé, mais pourquoi n’y vais-je plus : volonté personnelle, manque de temps, il y a une certaine raison. Parce qu’en semaine, le midi, je vais toujours au restaurant inter-entreprises, de ce fait, seule ma carte prépayée et rechargeable est utilisée, ma carte bancaire ne servant pas en semaine sauf en cas de compte débiteur.

En 2020, je ne me serai rendu (à ce jour, 5 décembre) que quatre (4) fois dans une chaîne de restauration rapide (en excluant les sandwicheries et les restaurants indépendants proposant burgers, kebabs, tacos, etc.) : deux fois dans un Burger King (les 11 juillet et 11 octobre), deux fois dans un KFC (les 8 mars et 13 juillet), et toujours pas dans un McDonald’s (mon dernier achat remonte au… 21 septembre 2019, soit 441 jours).

Sans parler des concepts que je n’ai toujours pas testés (tacos, gaufres, poulet frit alternatif  la chaîne KFC n’est pas implantée à Vichy — ou encore bagel+frites de BCHEF). On se souviendra qu’il y a un an, jour pour jour, le restaurant Au Bureau avait ouvert sur le site de l’ancien casino des Quatre Chemins, qui, sur Google Maps… est encore ouvert malgré sa fermeture définitive fin 2015.

Sur les routes

Dans le rétro : le 5 décembre 2005, un décret « relatif à la consistance du réseau routier national » (lien vers la version initiale) scellait le sort de certaines routes dont on connaît leur avenir : leur transfert aux départements. Dans l’Allier, on se souvient que les routes nationales 7 (Paris – Moulins – Roanne – Lyon et au-delà vers la Côte d’Azur), 79 (Montmarault – Mâcon), 145 (Bellac – Guéret – Montluçon) et 209 (Gannat – Vichy – Varennes-sur-Allier) allaient survivre, pas les routes nationales 9 (Moulins – Gannat – Clermont-Ferrand), 144 (Riom – Montluçon – Bourges) et 371 (Montluçon – Montmarault).

Actuellement, seules les routes nationales 7, 145 et 209 devraient survivre. Pour la N 209, il ne subsiste plus que le tronçon entre Creuzier-le-Neuf et Varennes-sur-Allier, quant à la N 79, elle est en voie de transformation en autoroute.

Et certains départements n’ont plus du tout de routes nationales, comme le Loiret ou les Alpes-Maritimes, ou plus proche de nous, dans le Puy-de-Dôme (mis à par un kilomètre de N 89 dans le prolongement de l’autoroute A 711 — et prolongé ensuite par la route métropolitaine 766 —, mais existe-t-il toujours sous ce nom de RN ?)

Plus près de nous, il y a cinq ans jour pour jour, j’allais sur le tracé du contournement sud-ouest, alors prêt pour l’ouverture, et après avoir découvert le nouveau numéro de la route (D 906), c’est l’ancien tracé qui change logiquement de nom : les 14 kilomètres de route traversant Saint-Yorre, Abrest, Vichy, mais aussi Magnet et Saint-Gérand-le-Puy s’appellent désormais D 906E.

La route départementale 906E en direction de Vichy avec un panneau à droite (5 décembre 2015)
Saint-Yorre, 5 décembre 2015. La route traversant ces trois communes sur le panneau, de Vichy à Saint-Yorre, vient de changer de numéro.
Tabl-trai, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Mais sur cette route, il faudra attendre près d’un mois pour que les bornes kilométriques soient remplacées, et… un an pour les cartouches, et pas partout sur la route. À Abrest, il n’y a toujours pas ces cartouches au-dessus de l’entrée de ville, et ce n’est pas près de changer.

On a déjà tout préparé chez moi…

et je n’ai toujours pas de calendrier de l’Avent. Simplement parce que je n’ai pas pu en avoir à temps. Si tel est le cas, et si on en trouve encore, devrai-je manger deux chocolats pour rattraper les jours manqués ou… renoncer ?