mercredi 5 août 2020

Rue Clemenceau piétonne : et les cyclistes alors ?

Ce matin, je viens d’apprendre que la ville de Vichy annonce la piétonnisation (partielle) de la rue Georges-Clemenceau. Cette rue commerçante, qui relie le carrefour des Quatre-Chemins à la place Victor-Hugo, longue de 320 m, est très prisée le week-end. (Mise à jour au 6 août, voir plus bas)
Rue Georges Clemenceau (Vichy) 2020-02-15
Début de la rue Georges-Clemenceau, 15 février 2020. Caractérisée par des trottoirs en calcaire de Rocheret, une chaussée étroite et un éclairage public très récent, cette rue est très fréquentée notamment les week-ends, et surtout le dimanche.
Photo :Tabl-trai / CC BY-SA, via Wikimedia Commons
La rue Georges-Clemenceau, dont sa rénovation remonte à 1992 (difficile encore de trouver des preuves, que ce soit en matière de signalisation notamment), est l’un des principaux axes commerçants de la ville de Vichy, où l’on retrouve une panoplie de commerces ouverts le dimanche après-midi (à l’exclusion des banques et des pharmacies).
Caractérisée (outre une chaussée très ancienne) par des trottoirs en calcaire de Rocheret, archétype des rues piétonnes du centre-ville (jusqu’à la gare, tout comme la rue de Paris rénovée en 2010, la rue Foch en 2016, la rue Wilson en 2018 et la rue Lucas en 2019), la rue a bénéficié très récemment d’un éclairage public rénové. L’époque des candélabres inclinés est révolue, place à un éclairage plus économe en énergie avec trois modules LED (deux orientés vers la chaussée et un vers le trottoir) et un éclairage central aux couleurs variées (mais pourquoi la ville a-t-elle fait cela : par hasard ?).
Rue Georges Clemenceau de nuit et un des candélabres émettant une couleur verte
Rue Georges Clemenceau à hauteur de Monoprix, vers le nord, 14 juillet 2020, 22:29:31. Pour la première fois en été, la rue se pare d’un éclairage faisant apparaître la nouvelle identité visuelle de la ville. Cette soirée-là, habituellement festive, il devait y avoir le traditionnel feu d’artifice en bord d’Allier. Mais crise sanitaire oblige, il est reporté (pour l’instant) à une date encore indéterminée.
L’occasion de penser — il n’y a pas un piéton à part moi — : et si on retirait les voitures stationnées pour rendre la rue piétonne ?
Photo personnelle.
La décision de la ville de rendre piétonne la rue.
Le 5 août 2020, la ville de Vichy a pris une décision dont je ne m’y attendais pas : rendre la rue Clemenceau piétonne. Compte tenu du contexte sanitaire actuel qui risque de s’aggraver, afin « de permettre une meilleure déambulation des personnes [et] faciliter le respect de la distanciation physique », il a été nécessaire d’interdire la circulation et le stationnement des véhicules sur cette rue, entre le samedi à 6 h et le dimanche à 20 h.
Les bus sont également concernés : la ligne A qui passe habituellement par la rue Clemenceau en direction de Cusset verra son itinéraire modifié et zappera le passage par cette rue. En conséquence, les arrêts situés entre le marché couvert et la gare [1] ne seront plus desservis le week-end [2].

En mars 2019, le journal La Montagne [3] se posait la question d’une éventuelle piétonnisation de la rue. Une commerçante, citée dans l’article, parlait d’une expérience non concluante de piétonnisation. D’autres y voyaient un avis mitigé. La municipalité peut envisager une piétonnisation de la rue, après avoir réalisé une étude sur les flux de circulation.

Et les cyclistes dans tout ça ? Quelle signalisation sera mise en place ? Le communiqué ne prévoit rien pour les cyclistes, qui seront contraints de poser pied à terre sur cette rue où l’instauration d’un double-sens cyclable est impossible compte tenu de la largeur de la chaussée, comme pour les rues Wilson et Lucas qui auraient dû en avoir un. Et pourtant, en zone 30, le DSC est la règle. Pourquoi une telle opposition ?

Le panneau B54 « aire piétonne », un panneau qui accorde une tolérance aux cyclistes. En 2008, le panneau B54 « entrée d’aire piétonne » a été créé. Dans la catégorie des panneaux de prescription zonale, et employé seul [4], ce panneau aurait autorisé les cyclistes à circuler, mais à l’allure du pas. Mais la ville a préféré, comme pour les autres rues piétonnes (même celles récemment rénovées, comme la rue Sornin en 2019), utiliser des panneaux B0 « circulation interdite » et B6a1 « stationnement interdit » pour condamner la circulation des cyclistes et les contraindre à poser pied à terre. Qu’en sera-t-il ? Verdict quand je pourrai aller sur place.

La prescription court jusqu’au 30 août.
Mise à jour : une équipe de France 3 Auvergne est allée sur place, avec pour invitée la première adjointe au maire pour expliquer les raisons de la piétonnisation de la rue [5]. La Montagne est allé à la rencontre de commerçants qui approuvent cette décision. Pour certains, interrogés par le journal, elle est justifiée par l’affluence importante, mais pour l’un d’entre eux, cela risque de provoquer un effet négatif.
Dans un prochain billet : des photos de la rue viendront.