dimanche 29 décembre 2024

Rétrospective 2024 : les routes (deuxième partie)

Après les grands projets routiers, la deuxième partie de la rétrospective 2024 sur les routes concerne principalement les politiques de circulation routière à Vichy ainsi que les modifications survenues sur certaines rues (chaussée, mais aussi nommage).

Début de rédaction le 24 décembre 2024.

Deuxième partie : état des lieux des nouveautés, des rénovations… à Vichy (et aussi en agglomération)

Vichy : s’habituer à rouler moins vite pour plus de sécurité

Zone 30 partout, sauf exceptions

Le 2 octobre 2023, la ville de Vichy présente un « plan piéton » mettant l’accent sur les mobilités douces, avec cinq grands axes et trente-cinq mesures. Parmi celles-ci, l’apaisement de la circulation en abaissant la limitation de vitesse générale à 30 km/h, à l’exception de certains grands axes[1].

Le passage généralisé à 30 km/h permet une amélioration de la sécurité routière, grâce notamment au champ de vision plus large, et met enfin un terme aux inepties ou aberrations rencontrées dans certains quartiers (on a connu, par exemple, une fin de zone 30 juste avant une école) ou à des périmètres limités pour un aménagement particulier (avenue de Lyon, avec un aménagement cyclable en voie partagée).

En mars 2024, la ville a donc ajouté des panneaux de zone 30 en-dessous du panneau d’entrée d’agglomération[a]. Ce qui, dès le départ, pouvait entraîner une confusion de la part des automobilistes qui doivent subitement baisser leur vitesse sur certains grands axes, dont des dérogations ont été fixées par un arrêté municipal du 28 février. Pour marquer la différence entre ces deux limitations, des marquages au sol « 50 » ont été ajoutés sur une liste limitée d’axes (avenue Poincaré, boulevard de l’Hôpital, allée des Ailes, avenue de Gramont…) ou « 30 » pour marquer l’entrée dans la zone 30 globale. Bien évidemment, les rares zones de rencontre[b] et les sections avec une limitation ponctuelle à 20 km/h (ou moins) font exception.

Entrée de Vichy à la sortie du pont Jacques-Chirac 2024-09-01
Sortie du pont Jacques-Chirac (ou pont de Bellerive ou pont Aristide-Briand), 1er septembre 2024. Les conducteurs entrent dans la ville avec une signalisation minimale, restreinte au panneau d’entrée d’agglomération, au panneau de zone 30 (qui n’est pas neuf, mais fabriqué en… 2006) et du panneau Ville fleurie version 4 fleurs, mais toutefois très insuffisante car la signalisation de repérage est très pauvre (voir plus loin), surtout depuis la rénovation de cette entrée de ville il y a tout juste cinq ans (fin 2019) : sur quelle route circule-t-on et où va-t-on à gauche ? tout droit ? (source)
Entrée de Vichy (et de zone 30) et sortie d'Abrest par la route en provenance de Thiers 2024-03-24
Avenue Poincaré, 24 mars 2024. Le marquage au sol 50 signifie que, malgré le panneau de zone 30, la circulation sur cet axe majeur reste limitée à 50 km/h. La signalisation de repérage, sur cet axe rénové en 2022, est là aussi très insuffisante. (source)

Les rénovations de ces deux axes (avenue Aristide-Briand en 2019 et avenue Poincaré en 2022) sont complétés par des aménagements cyclables, conformément aux dispositions légales, ce qui contraint parfois la ville à réduire le stationnement (parfois en le supprimant totalement du côté où la piste cyclable a été créée).

Pour les cyclistes, un double-sens généralisé partout où c’est possible

Avec l’application de ce plan piéton, la ville obéit enfin à une disposition qui existe depuis 2008 dans le code de la route : toute rue (classée en zone 30 ou en zone de rencontre) à sens unique est à double sens pour les cyclistes, sauf indication contraire, qui ne se justifierait que par des panneaux ou un marquage au sol. Les premiers double-sens cyclables ont fait leur apparition au début des années 2010, notamment avec la création de l’itinéraire cyclable de la traversée de Vichy mi-2011. Cette disposition a un gros avantage : éviter de longs détours ou s’engager sur la route à contresens sans devoir descendre de son vélo (avec une vigilance accrue).

Rue Sainte-Cécile depuis la rue Clemenceau (Vichy) 2024-07-10
Rue Sainte-Cécile, 10 juillet 2024. Le double-sens cyclable n’est autorisé que depuis cette année sur cette rue rénovée en 2013 grâce à la signalisation verticale (panonceau M9v2 « sauf » + symbole d’un vélo) et horizontale. (source)

Mais certaines rues en sont dispensées, à cause de leurs caractéristiques : trop étroite (rue de Serbie pour prendre un exemple parmi d’autres), ou même trop pentue (rue des Jardins).

Rue Georges-Clemenceau depuis l'avenue Doumer, vers le nord (Vichy) 2024-07-10
Rue Georges-Clemenceau, 10 juillet 2024. Un simple panneau de sens interdit, sans son panonceau, et l’absence de marquage au sol suffisent à dispenser la rue d’un possible double-sens cyclable. Un cycliste ne pourra pas tenter de remonter cette rue[c] (noter l’affluence inhabituelle, il est 21 h 9). (source)

En complément de cette mesure, les cédez-le-passage cycliste au feu ont commencé à fleurir dès le mois de mai. Ils permettent, aux cyclistes et à eux seuls[d], de ne pas s’arrêter au feu rouge dans les directions données uniquement par le panonceau (si la flèche indique tourner à droite, il ne permet pas de continuer tout droit).

La dernière tendance ? Supprimer des feux de circulation

Ces dernières semaines, la ville de Vichy a essayé de… supprimer des feux de circulation et même renforcer la signalisation sur des anciennes priorités à droite, comme si le simple fait de céder le passage à droite ne suffisait pas.

Les nouveautés sur les rues et routes de Vichy (et ses environs) en 2024

Parc des Sources : quels changements ?

Au milieu de l’année 2024, l’espace principal du parc des Sources a été complètement transformé. Malgré un abattage d’arbres qui n’a pas plu à certains — association environnementale, dont même les médias nationaux en parlent, ou même un riverain qui a menacé de mort le maire —, cette zone, délimitée par la galerie couverte entre les rues du Parc à l’ouest, la rue Wilson à l’est, le hall des Sources au nord et le palais des congrès - opéra au sud, a été livré le 20 juin 2024, juste à temps pour le passage du relais de la flamme olympique le lendemain. En ce moment, les travaux se poursuivent avec la rénovation continue de la galerie couverte. Fin des travaux prévue à la fin de l’année 2025.

Les modifications liées à la rénovation du parc des Sources et de ses abords modifie profondément le plan de circulation, avec beaucoup de chaussées rénovées… et aussi de ralentisseurs. Ainsi, ont été rénovées, en totalité ou en partie, les rues suivantes : rue (photo du 3 août) et place (photo du 21 juillet) de la Source-de-l’Hôpital ; rues de Banville (photo du 21 juillet), du Casino (photo du 18 mai), Lucas (à hauteur du hall des Sources), du Parc (photo du 27 octobre), Wilson (deuxième rénovation, photo du 10 juillet)[e] ; avenue Thermale.

Pour la plupart de ces rues, le stationnement est réduit, réorganisé (changement de côté sur l’avenue Thermale) voire supprimé (rue de la Source-de-l’Hôpital). Et beaucoup de ralentisseurs ont été créés, notamment deux grands : un au sud du parc et un autre sur la place Victor-Hugo (quatre branches).

Lire aussi : « De nouveaux ralentisseurs autour du parc des Sources » (14 juin 2024)

2025 verra la piétonnisation des rues de Belgique et Prunelle pour lier le parc des Sources avec les parcs d’Allier.

Un nouveau parking à la place d’un terrain de jeux

Afin de pallier la suppression de places de stationnement autour du parc des Sources, notamment avec la piétonnisation de la rue du Casino (entre la rue de Banville et la place Victor-Hugo), et prochainement celles des rues Prunelle et de Belgique (pour renforcer le lien avec le parc Napoléon-III), la ville de Vichy a aménagé un parking d’une capacité de près de 100 places, au 16, boulevard Carnot. Le parking Carnot, bien signalé par rapport aux autres parkings existants, est payant[f].

Par ailleurs, un nouveau chemin, créé derrière le monument aux morts, square du Général-Leclerc, offre 26 places de stationnement supplémentaires. Enfin, de nouvelles places ont été créées rue Callou et boulevard des États-Unis[g], moyennant une mise en sens unique, mais sans double-sens cyclable.

De nouveaux noms de rue en mémoire de résistants

Cette année, de nouvelles dénominations de rue, principalement sur voirie déjà existante, rendent hommage à des résistants ou des figures de la Seconde Guerre mondiale.

Le  28 janvier, dans le cadre de la semaine mémorielle, une rue Étienne-Espinel (carte OSM) est nommée entre la rue Duchon et la rue de Vendée, du nom d’un buraliste installé boulevard Denière, distingué Juste parmi les nations, qui a sauvé une famille juive en 1944.

Le 26 août, dans le cadre du quatre-vingtième anniversaire de la libération de Vichy, certaines rues situées entre la place Charles-de-Gaulle et l’hôtel de ville changent de nom. Celles-ci portent le nom de : Alice Arteil (ex-rue Carnot), Hélène et Gaston Regnier, Marie-Jeanne Bouteille, Marie-Marcelle Viraud, Yvette Poucy et Yvonne Moreau. Un square Georges-Mandel est baptisé à l’est de la place Charles-de-Gaulle et un monument à la Résistance est dévoilé.

Les plaques de rue sont évidemment présentes aux extrémités, mais pourquoi n’en fait-on pas de même sur les axes majeurs ? Quand on voit, qu’à Vichy, l’avenue Poincaré ne compte qu’une seule plaque, et la rue de Thiers aucune, tout comme la place de la Gare ; le boulevard urbain entre Vichy et Cusset, dont les dernières sections ouvertes en 2021 et 2022 n’ont aucune plaque de rue ; à Bellerive-sur-Allier, les routes de Gannat et de Charmeil n’en ont même pas… Espérons que le tir sera corrigé en 2025.


Toutes les photos de cet article sont de l’auteur : Tabl-trai, sous licence CC BY-SA 4.0, et proviennent de Wikimedia Commons (accès à la source en cliquant sur « (source) »).

  1. La ville a, par ailleurs, chassé les panneaux Vichy Communauté qui avaient été posés seulement un an plus tôt, alors qu’ils sont toujours présents dans les autres communes de l’agglomération (ces panneaux avaient été remplacés six ans après la création de la structure intercommunale remplaçant Vichy Val d’Allier !).
  2. Les zones de rencontre, à Vichy, ne sont que deux et leur périmètre n’a pas évolué depuis février 2014 : d’abord sur une partie de la rue de Vendée (devant le supermarché Aldi) et sur la contre-allée du boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny.
  3. La seule fois où une inversion du sens de circulation a été effectuée (ce qui semble impossible), c’était le 21 juin 2024, lors du passage du relais de la flamme olympique. Le convoi, venant de la rue de la Source-de-l’Hôpital, remonte la rue Clemenceau (dans son intégralité) puis la rue de Paris (jusqu’à la place Louis-Lasteyras incluse) avant de terminer place de l’Hôtel-de-Ville.
  4. Les cyclistes, mais aussi les engins de déplacement personnel motorisés, sont également concernés.
  5. Le côté parc de la rue Wilson était encore propriété de l’État rendant impossible sa rénovation en 2017-2018 (la propriété du parc des Sources a été transféerée à la ville de Vichy en 2021).
  6. Payant du lundi au samedi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h ; durée maximale de stationnement 7 heures.
  7. Sur la section comprise entre, d’une part, l’avenue Pierre-Coulon et l’avenue Walter-Stucki, et d’autre part, l’avenue Victoria, l’avenue Thermale et la rue Callou.
  1. « Mobilité : Vichy adopte son plan piétons », sur le site de la ville de Vichy, 3 octobre 2023 (consulté le 25 décembre 2024).

Rétrospective 2024 : les routes (première partie)

L’année 2024 se termine et il est temps de faire une rétrospective des événements survenus dans l’agglomération de Vichy (sans oublier les autres territoires). Dans ce premier numéro : les routes et rues, marquées notamment par l’abaissement de la limitation de vitesse à 30 km/h dans les rues de Vichy.

Au départ, l’idée d’une rétrospective chronologique mensuelle avait été prévue, mais j’ai abandonné au profit d’une chronologie thématique.

Début de rédaction le 21 décembre 2024 ; publication au plus tard le 31 décembre.

Première partie : Grands projets routiers, aménagements cyclables et entrées de ville

  • Contournement nord-ouest : après l’enquête publique, le dossier semble au point mort mais l’urgence pèse encore (1re partie)
  • Des limites d’agglomération modifiées qui lient enfin (presque) les deux rives de l’Allier, entre Bellerive-sur-Allier et Vichy (1re partie)
  • Plus lentement pour plus de sécurité : la ville de Vichy passe à 30 km/h et accentue la priorité aux piétons (et met en œuvre des mesures pratiques pour les cyclistes)
  • Rénovation d’entrées de ville ou d’agglomération : rue Henri-Cureyras à Cusset, avenues de Vichy à Bellerive-sur-Allier et Saint-Yorre (1re partie)
  • Rénovation du parc des Sources et de ses abords : moins de stationnement et plus de ralentisseurs, et plus de place aux piétons (rue Wilson, rue du Casino, rue de Banville, avenue Thermale, etc.)
  • Politique cyclable : des pistes cyclables supplémentaires, même jusqu’aux contreforts de la montagne (1re partie)
  • Nouveaux noms de rues : en l’honneur, surtout, de résistants à Vichy
  • Plaques de rue : du nouveau à Abrest, mais rien sur les grands axes ?

Grands projets routiers (et cyclables aussi)

Contournement nord-ouest : une enquête publique et puis plus rien ?

Fin 2022 et début 2023, une enquête publique relative à l’aménagement du contournement nord-ouest de Vichy a mobilisé plusieurs centaines de participants, mais depuis, on attend toujours le décret déclarant d’utilité publique ce projet, malgré un avis défavorable de la commission d’enquête en février. Il s’agit d’une route de 6,3 km de long[a] partant de l’autoroute A 719, mise en service il y a bientôt dix ans, et qui débouche sur le giratoire avec les départementales 6 (vers Montluçon) et 67 (vers Mâcon), sur le territoire communal de Saint-Rémy-en-Rollat. Un espoir pour les habitants de Charmeil, peuplée de près de mille habitants traversée par une quantité innombrable de poids lourds. Sauf que l’opposition, notamment EELV, dénonce un projet obsolète avec des zones humides impactées.

Pour rappel, la DREAL communique sur ce projet, d’un montant de 70 millions d’euros (TTC, valeur 2017), qui devrait (ou plutôt devait) être mis en service en 2025, et rappelle les objectifs de cette liaison censée désenclaver un territoire qui a longtemps été mis de côté : finalisation de la desserte de l’agglomération de Vichy, renforcement du développement économique (les zones d’activité du Davayat et des Bâts, à Saint-Rémy-en-Rollat, la zone commerciale de Charmeil et surtout revitalisation de la zone d’activité de Montpertuis) mais aussi délestage de la RD 6 notamment dans la traversée de Charmeil[1].

L’association Vichy Climat Environnement rappelle l’existence d’une solution alternative à la réalisation du contournement nord-ouest : la RCEA (route Centre-Europe Atlantique), transformée au début des années 2020 en autoroute A 79 (et pendant les travaux de transformation, les routes traversant l’agglomération — D 2209, D 6 et D 67 — ont été un des itinéraires de délestage… ajoutant des nuisances supplémentaires)[2].

Mais pendant ce temps, la D 6, entre Charmeil et Bellerive-sur-Allier a connu une modification importante.

Et maintenant, de plus en plus de pistes cyclables

Après la section comprise entre le rond-point de l’Europe et le CREPS en 2023 (rénovation de la chaussée en juillet 2023 par le département), la communauté d’agglomération Vichy Communauté a aménagé une piste cyclable jusqu’à Charmeil (inaugurée en décembre 2023) pour permettre (enfin) de relier les deux villes en toute sécurité (avec une modification, également, des limites d’agglomération, voir ci-après).

Entrée de Bellerive-sur-Allier et sortie de Charmeil par la D 6 2024-08-10
Entrée de Bellerive-sur-Allier, 10 août 2024. Après la réalisation de la piste cyclable par la communauté d’agglomération en 2023 (dans les emprises de la route), le département de l’Allier a rénové la chaussée de cette route, toujours classée à grande circulation, en avril dernier. Mais le trafic de transit reste toujours important en semaine. Nouveauté importante : la continuité d’agglomération entre Charmeil et Bellerive-sur-Allier depuis février.
Photo : Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Et la création de pistes cyclables continue, avec les rénovations successives : rue du Vernet, à Vichy ; avenue de Vichy, à Bellerive-sur-Allier et à Saint-Yorre (voir ci-après) ; rue de la Barge, à Cusset. Des travaux sont en cours pour la création d’une piste cyclable sur la rue de la Côte-Saint-Amand jusqu’au Vernet, commune située bien plus en hauteur.

Cette année, la section de la rue du Vernet comprise entre, d’une part, l’avenue du Colonel-Arnaud-Beltrame et la rue des Saules, et d’autre part, la rue de la Côte-Saint-Amand, qui avait déjà été rénovée en 2013, subit une nouvelle opération de rénovation de la chaussée, des trottoirs et de l’éclairage public, dont le côté change, pour éclairer la piste cyclable tracée dans le prolongement de l’avenue précitée (rénovée en 2023) desservant la gendarmerie. Et comprend même un ralentisseur à l’intersection avec l’avenue de Bellevue ; les arrêts de bus ne sont évidemment pas oubliés avec leur mise en accessibilité par une (légère) surélévation du quai.

Enfin, à Cusset, le résultat d’un nouveau plan de circulation à l’est du centre-ville a permis la création, à l’économie, d’une bande cyclable bidirectionnelle sur la rue de la Barge (photo du 2 novembre 2024) et une partie de la route de Ferrières (D 995), s’accompagnant d’une mise à sens unique des rues où l’aménagement est créé, ainsi que d’autres rues de desserte fine et parfois une inversion du sens de circulation (mais on regrette l’absence de double-sens cyclable, qui est la règle sur ces rues qui viennent pourtant d’être classées en zone 30). On circule désormais uniquement dans le sens Cusset vers Ferrières ; dans l’autre sens, il faut emprunter l’avenue de Verdun et le boulevard du Gravier pour regagner le centre-ville.

Réaménagements d’entrées de ville

Cusset : Rue Henri-Cureyras

Plus tôt dans l’année, la rue Henri-Cureyras (D 2209) a été rénovée, en conservant bien évidemment l’aménagement cyclable qui se retrouve entièrement sur un trottoir avec un revêtement en béton désactivé. On passe à de la bande cyclable bidirectionnelle (qui, un temps, s’était subitement arrêtée à une intersection avec une rue que les cyclistes ne pouvaient pas prendre) à une piste cyclable sur trottoir. Ce réaménagement traduit le sens définitif de circulation de cette rue, du nord vers le sud, depuis le 20 mai 2016. Pendant quatre ans, cette rue était la sortie, et elle était en double sens jusqu'en 2011. À noter aussi son classement en zone 30, mais avec un périmètre toujours aussi mal défini puisque la fin de zone 30 n’est pas signalée… et la création d’un ralentisseur à l’intersection avec la rue de Bodesson (juste après un arrêt de bus au quai très court) remplaçant un carrefour à feux longtemps resté hors service.

Début de la piste cyclable obligatoire sur trottoir sur la rue Henri-Cureyras (Cusset) 2024-05-25
Rue Henri-Cureyras (Cusset), 25 mai 2024. En attendant le marquage au sol qui sera réalisé sur le trottoir, la piste cyclable, déjà signalée (obligatoire), est praticable dans les deux sens. En 2022, il n’y avait aucune séparation entre la bande cyclable bidirectionnelle (qui aurait été une piste cyclable si un véritable séparateur existait tout le long) et la chaussée, et le plus étrange, c’était les cyclistes qui se retrouvaient à circuler à gauche des automobilistes…
Photo : Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

La ville va rénover, l’année prochaine, la rue Jean-Baptiste-Bru (D 186), elle aussi gérée par le département.

Bellerive-sur-Allier : Avenue de Vichy (et une partie de l’avenue de la République)

Pour affirmer sa vocation résidentielle, la ville de Bellerive-sur-Allier a rénové, cette année, l’intégralité de l’avenue de Vichy (D 2209). En cette fin d’année, les travaux sont quasiment terminés. Chaussée, trottoirs et éclairage public ont été rénovés et une piste cyclable séparée de la chaussée (au lieu d’une bande cyclable) a également été créée, permettant la connexion avec les itinéraires cyclables déjà existants (tour du plan d’eau, stade aquatique d’une part, et près du rond-point de la République d’autre part).

Avenue de Vichy (Bellerive-sur-Allier), lignes discontinues vers Gannat 2024-12-07
Avenue de Vichy, 7 décembre 2024. Le stationnement s’est encore réduit avec la création d’une piste cyclable parallèle à l’avenue, dont les lignes discontinues de type T1 ne sembleraient pas inciter à respecter la limitation de vitesse à 50 km/h.
Photo : Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

La création de cette piste cyclable réduit d’autant plus le stationnement puisqu’il n’est plus possible des deux côtés, mais d’un seul côté alternativement.

Un giratoire pour (enfin !) aller directement au McDo. Signalons la réalisation d’un mini-carrefour giratoire à cinq branches, qui dessert : l’avenue de Vichy (deux branches), la rue Maurice-Chalus (D 443, vers Aigueperse et l’hôtel de ville), mais aussi un accès à une concession automobile et au restaurant McDonald’s (et aussi au Buffalo Grill, où un nouvel accès commun a été créé). Cela met fin à une ineptie qui existait depuis la création du restaurant au M jaune, fin 2006, avec l’impossibilité de rejoindre directement depuis le rond-point de Boussange (il fallait alors passer par le parking du restaurant voisin Buffalo Grill, rénové cette année).

Enfin, une portion de l’avenue de la République est incluse dans ce réaménagement. La section située dans le prolongement de l’avenue de Vichy, reliant l’avenue Jean-Jaurès (D 984) au rond-point de la République, a elle aussi été réaménagée avec, surprise, la disparition du ralentisseur qui existait depuis fin 2009. La piste cyclable parallèle est connectée avec celle, déjà existante, de la rue de la Perche.

Saint-Yorre : Avenue de Vichy

Après une première phase, en 2022, marquée par la création de deux carrefours giratoires (dont un ovale avec la rue des Petits-Bois et une voie d’accès à la maison de santé, et un autre, normal, avec la rue du Commandant-Romon), l’avenue de Vichy, qui fait partie de la route départementale 906E, est également en cours de réaménagement. Les travaux sont provisoirement interrompus, mais laissent deviner la présence de deux nouveaux ralentisseurs à des intersections, une avec la rue des Fiats, une autre avec l’avenue des Sources (D 121E) avec les panneaux déjà en place et une nouvelle limitation de vitesse (ponctuelle) à 30 km/h. La piste cyclable, dont une partie a déjà été créée, va être étendue jusqu’à la limite nord d’agglomération.

La fin des travaux est prévue mi-2025, ce qui offrira à l’entrée nord de Saint-Yorre une vocation urbaine (le plan des travaux est même affiché publiquement).

Dans la deuxième partie : la ville de Vichy abaisse la limitation de vitesse à 30 km/h sur la quasi-totalité de ses rues, pour accroître la place des piétons et des cyclistes ; de nouveaux noms de rue en l’honneur de la mémoire de la cité thermale.


Toutes les photos de cet article sont de l’auteur : Tabl-trai, sous licence CC BY-SA 4.0, et proviennent de Wikimedia Commons (accès à la source en cliquant sur « (source) »).

  1. La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Auvergne-Rhône-Alpes (DREAL) parle de 12 km, car il inclut la D 67 déjà existante (construite par le département dans la deuxième moitié des années 1990) et qui doit être requalifiée (on parle d’un classement dans le domaine routier national). Cependant, la loi 3DS de 2022 avait prévu, d’abord dès le 1er janvier 2024, le transfert de la gestion de la route nationale 209 (et de la route départementale 67 à reclasser) à… la région Auvergne-Rhône-Alpes.
  1. « Présentation du projet », sur le site de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, 10 mai 2019 (consulté le 22 décembre 2024).
  2. « Le Contournement Nord-Ouest existe déjà ! », sur sauvons.org, Vichy Climat Environnement, 17 mars 2023 (consulté le 22 décembre 2024).

samedi 28 décembre 2024

Dans le rétro : 28 décembre 2004, la seule et unique fois où j’ai emprunté un TGV, au retour de vacances.

Il y a des uniques occasions, où, pour partir, on choisit le train.

Et par chance, là où j’habitais en 2004, à Salon-de-Provence, il y avait, à des dizaines de kilomètres, une gare desservie par la grande vitesse : soit Avignon TGV, soit Aix-en-Provence TGV.

TGV viaduc de l.Arc Aout 2001-f
Un TGV franchit le viaduc de l’Arc, près d’Aix-en-Provence, en août 2001.
Photo : Didier Duforest, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Alors qu’à l’aller, pour partir en vacances à Disneyland Paris, on a choisi l’avion entre Marseille et Paris-Orly avec la compagnie low-cost easyJet (qui, depuis, n’assure plus de vols entre ces deux aéroports) puis une navette vers un hôtel du parc Disneyland.

Lire aussi : « 16 décembre 2004, cela fera 20 ans jour pour jour que j’ai emprunté, pour la dernière fois, un avion. »

Après deux jours, parfois tourmentés, dans le complexe touristique de Disneyland Paris, on rentre voir de la famille à Clermont-Ferrand, avec le RER A entre les gares de Marne-la-Vallée - Chessy et Paris-Gare-de-Lyon, puis le Corail Téoz entre Paris-Gare-de-Lyon et Clermont-Ferrand.

Le 28 décembre 2004 — c’était donc il y a 20 ans jour pour jour —, on emprunte deux trains pour rentrer à la maison :

  • un train (probablement un TER), entre les gares de Clermont-Ferrand et de Lyon-Part-Dieu, qui rebroussait encore, à l’époque, en gare de Saint-Germain-des-Fossés[a] ;
  • un TGV (dont j’ignore s’il s’agit d’une rame Sud-Est, Réseau ou Duplex), probablement une liaison intersecteurs en provenance du nord ou de l’ouest de la France et à destination de Marseille, avec un arrêt à Avignon TGV. Ce dernier train ne mettra qu’une heure pour relier la capitale des Gaules à celle des Papes.

Malheureusement, j’aurai perdu toutes les photos que j’avais prises avec mon mini-appareil photo numérique. C’était un modèle qui prenait des photos en taille 640 × 480 pixels et les données se perdent au bout de soixante secondes sans les piles. J’aurai finalement un nouvel appareil photo numérique en avril 2005, cadeau d’anniversaire, cette fois-ci avec un écran, et qui aura servi jusqu’en 2010.

Depuis cette date, l’identité visuelle de la SNCF a changé. Et jamais je n’ai emprunté — à ce jour — un TGV avec le nouveau logo stylisé de cette compagnie ferroviaire.

En mai 2013, je suis redescendu dans le sud de la France, vers Avignon (mais gare centrale), en TER entre Vichy et Lyon-Part-Dieu, mais aussi en TER entre Lyon et Avignon[b]. Je n’avais pas souhaité prendre de TGV pour descendre plus vite dans le sud.


  1. Le raccordement de Saint-Germain-des-Fossés a été mis en service fin 2006.
  2. Avec ses arrêts intermédiaires à Vienne, Valence, Montélimar, Orange… ce train continuait vers Marseille.

lundi 16 décembre 2024

Dans le rétro : 16 décembre 2004, cela fera 20 ans jour pour jour que j’ai emprunté, pour la dernière fois, un avion.

Le 16 décembre 2004, cela fera 20 ans, jour pour jour, que j’ai pris pour la dernière fois un avion. C’était pour partir, avant le début officiel des vacances scolaires, vers un célèbre parc d’attractions en banlieue parisienne.

Pour l’année scolaire 2004-2005, les vacances de Noël commencent le vendredi 17 décembre 2004 après la classe[a], avec une reprise des cours le lundi 3 janvier 2005, pour toutes les zones[1].

Pour éviter une forte affluence dès le début officiel des vacances scolaires, on avait dû réserver trois jours au parc d’attractions Disneyland Paris entre le jeudi 16 et le samedi 18 décembre, avec deux nuits dans le plus prestigieux hôtel situé à l’entrée du parc : le Disneyland Hôtel.

Avion + navette pour rejoindre le parc

Pour aller du domicile (à Salon-de-Provence) jusqu’au parc d’attractions, on a dû prendre un avion à l’aéroport de Marseille-Provence, sur le territoire communal de Marignane, jusqu’à l’aéroport d’Orly, avec la compagnie aérienne low-cost easyJet.

Après l’avion, une navette spéciale achemine les voyageurs d’Orly vers Disneyland Paris. La suite, cela se passera dans le Disneyland Hôtel, situé immédiatement à l’entrée du parc, pour profiter des différentes attractions.

Depuis, je n’ai plus pris l’avion. Peut-être un jour pour retourner à La Réunion, qui sait.

Dans un prochain billet : 20 ans jour pour jour (là encore) que j’aurai pris, pour la seule et unique fois, un TGV… au retour de ces mêmes vacances en famille.


  1. Ou le samedi 18 décembre pour les élèves des établissements scolaires qui assuraient parfois — et encore — des cours le samedi matin. Dans mon collège privé, aucun cours n’était assuré le samedi, et je faisais partie de l’une des trois classes de 5e (et de 6e) sur sept où aucun cours n’était assuré le mercredi matin.
  1. Calendrier des vacances scolaires 2004-2005 (archives accessibles sur le site du ministère de l’Éducation nationale).

dimanche 15 décembre 2024

TER en Auvergne : mais que se passe-t-il en ce moment ?

Ces derniers jours, les suppressions de trains régionaux en Auvergne semblent se multiplier, à la suite de mouvements sociaux locaux. Et les nouveaux horaires (service annuel 2025 applicable depuis le 15 décembre 2024) n’augure rien de bon : pas ou peu d’améliorations sur la desserte, même dix ans après la fin des travaux en gare de Clermont-Ferrand.

Début de rédaction le 9 décembre 2024. Publication le 15 décembre 2024.

Voilà plus de treize ans que j’emprunte un train TER entre Vichy et Clermont-Ferrand, d’abord pour mes études, et ensuite pour mon travail. La qualité du service proposé par SNCF et la région Auvergne (puis Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2016) ne s’est malheureusement guère améliorée, et ce, même si on a chassé le matériel roulant non accessible. Il est loin, le service annuel[a] 2012[b], où l’on promettait des trains partant à un horaire précis (principe du cadencement applicable sur des liaisons à double voie, comme Clermont-Ferrand – Moulins-sur-Allier ou Clermont-Ferrand – Vic-le-Comte).

L’heure de gloire est révolue

Il est loin l’heure de gloire où les renforts venaient compléter les dessertes régionales. Et les améliorations du service annuel 2012 (où la région Auvergne annonçait une augmentation de 10 % du nombre de trains) ne s'affichent plus. Dès l’année suivante, une baisse notable du nombre de trains (de 20 %) était annoncée. Parmi les victimes :

  • des trains purement et simplement supprimés, et qui avaient pour terminus Vic-le-Comte, Issoire, Gannat, Saint-Germain-des-Fossés et même Vichy. Cette dernière, la deuxième d’Auvergne par sa fréquentation, avait un renfort en heure de pointe de l’après-midi assuré avec un modeste autorail X 73500 ;
  • des trains dont le parcours est limité à Clermont-Ferrand, nécessitant parfois un changement de train dans cette gare pour continuer au-delà. Les Moulins-sur-Allier – Vic-le-Comte étaient huit en 2012[c], ils ne sont plus que quatre en 2013 et cela n’a guère changé en 2024.

Dans l’autre sens, c’est encore pire. Il reste quand même, en semaine, des trains directs entre le sud de Clermont-Ferrand et Moulins, avec des départs à 7 h 42 (terminus Nevers), 10 h 42 et 15 h 42. Celui de 16 h 42 n'est plus direct seulement quelques semaines après le début du service annuel 2012 à la suite d'une composition déplorable (seulement un autorail à ses débuts !) et n’a jamais pu être rétabli en train direct. Ce TER, qui était numéroté 874006, est devenu le 873618 au sud de Clermont-Ferrand (873610 depuis) et 873360 au nord.

Ligne SGF Nîmes depuis le pont de la M 2 et TER Moulins-VLC (Gerzat) 2024-08-20
Gerzat, 20 août 2024. Le TER 874009, qui relie Moulins-sur-Allier à Vic-le-Comte, est l’un des 19 trains (11 dans le sens nord-sud) à relier le nord et le sud de Clermont-Ferrand sans changement. Il va longer dans quelques secondes le triage des Gravanches. À son retour au terminus de Vic-le-Comte, il assurera le TER 873610 Vic-le-Comte – Clermont-Ferrand, puis le TER 873360 Clermont-Ferrand – Moulins-sur-Allier. Ces deux derniers trains auraient pu et dû ne faire qu’un, mais une composition totalement inadaptée au tout début du service annuel 2012 mettra prématurément fin du TER direct numéroté alors 874006. C’est regrettable.
Photo : Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Il est illusoire qu’en heure de pointe l’après-midi, il n’y ait plus de train direct entre le sud de Clermont-Ferrand et Moulins

Peine maximale pour les usagers effectuant le trajet Clermont-La Pardieu – Vichy ou une autre gare sur la ligne de Moulins. Avec la suppression de trains directs, cela impose aux usagers une correspondance en gare de Clermont-Ferrand, faisant perdre l’intérêt du concept de diamétralisation dans cette gare.

Le TER 874008, réutilisant le TER 873613 qui assurait une liaison Clermont-Ferrand (16 h 13) – Vic-le-Comte, et retour jusqu’à Moulins-sur-Allier, partait de La Pardieu à 17 h 03, de Clermont-Ferrand à 17 h 10 (légère entorse au cadencement) pour arriver à Moulins à 18 h 15 (Vichy 17 h 41). Au service annuel 2013, le TER 873613 est supprimé, ce qui fait que le TER 874008 (rebaptisé 873368) est origine Clermont-Ferrand. Et peine perdue pour les travailleurs qui doivent attendre le TER 874210 (Brioude – Gannat, qui existe toujours), partant cinq minutes plus tard, pour arriver à 17 h 13 ratant de peu le TER pour Moulins, et ensuite emprunter le TER 875500 qui part de Clermont-Ferrand à 17 h 42, terminus Montchanin… qui était pourtant origine Vic-le-Comte en 2012 !

Cette suppression de trains, prévue pour des travaux sur les quais en gare de Clermont-Ferrand, était bien prévue, et c’est inéluctable, mais elle aurait été jugée trop précoce pour des travaux qui n’ont en fait commencé que quelques mois plus tard. Et deux ans après, les trains supprimés n’ont pas été restaurés.

On n’oublie évidemment pas la ligne de Thiers : Vertaizon a perdu son statut de gare terminus avec la suppression des renforts (et ce alors qu’une nouvelle halte ferroviaire avait été créée dès le début du service annuel 2012, à Aulnat, pour permettre une correspondance avec l’aéroport). Cette gare, située à l’est de Clermont-Ferrand, retrouve son statut de terminus en 2020 avec le retour des renforts. Mais sur cette relation, les trains de la ligne sont exclusivement des Clermont-Ferrand – Thiers ou Vertaizon, depuis la neutralisation de la ligne au-delà de Thiers entraînant la suppression des TER pour Saint-Étienne (un non-sens de briser le lien ferroviaire entre deux métropoles[d] au sein d’une même région depuis 2016).

Sans parler des liaisons entre Clermont-Ferrand et Volvic, dont l’offre a perdu de son intérêt à la suite, notamment, de la suppression des liaisons vers le Limousin (fermeture entre Laqueuille et Ussel en 2014) et Le Mont-Dore, mais aussi d’une utilisation défavorable du rail au profit des transports urbains jusqu’à Durtol, et aussi parce que la gare de Volvic est très éloignée du bourg. Et les liaisons diamétrales entre Thiers et Volvic ont purement et simplement disparu : on profitait de l’ouverture de la halte d’Aulnat-Aéroport pour promouvoir des liaisons directes ; aujourd’hui, ces liaisons semblent se tourner le dos.

Créer un pôle métropolitain alors qu’on supprime des trains… où est la logique ?

Cette situation est totalement illusoire alors qu’un projet de pôle métropolitain était censé accentuer le poids de l’agglomération de Clermont-Ferrand au sein de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce pôle métropolitain, baptisé « Pôle métropolitain Clermont Vichy Auvergne », a vu le jour le 31 octobre 2013. Et dix ans plus tard, on parle d’un projet de service express régional métropolitain. Des études ont déjà été réalisées sur le renforcement des transports en commun au sein de Clermont Vichy Auvergne… mais pas en refaisant de Vichy un terminus de train.

C’est justement ce que je subis : je prends tous les jours un train entre Vichy et Clermont-La Pardieu pour mon travail. Les deux gares sont reliées en quarante minutes, grâce à un train direct… mais uniquement à l’aller ; le retour impose une correspondance de très courte durée où la direction de Vichy est connue seulement au dernier moment (trois à quatre minutes avant, le temps de changer… de quai, car la correspondance ne s’effectue même pas sur le même quai !).

Cette ineptie a duré trop longtemps : dix ans pour une attente de trente minutes en gare de Clermont-Ferrand, c’est beaucoup trop (peut-être même inacceptable pour une grande gare de province). En 2023, et seulement cette année, une solution a été trouvée pour permettre (enfin) une liaison entre le sud de Clermont-Ferrand et Moulins… moyennant une correspondance : modifier l’horaire du TER 874210 Brioude – Gannat en avançant le départ de La Pardieu à 17 h 03 pour ensuite correspondre avec l’autre train pour Moulins. Seul écueil : il faut changer de quai. Et si le premier train accuse cinq minutes de retard, impossible d’attraper la correspondance : il faut patienter trente minutes[e]. C’est ainsi, faute de pouvoir ajouter des trains.

Le nombre de liaisons diamétrales autour de l’étoile de Clermont-Ferrand faisait rêver en 2012. L’année suivante, il y en a eu beaucoup moins, et en 2024, on en compte seulement… 19 : 11 dans le sens nord-sud et huit dans le sens sud-nord. Et entre 16  heures et 18 heures, aucun d’entre eux n’est direct entre La Pardieu et Vichy ! Et pour 2025, aucune amélioration n’est attendue.

En ce moment : des trains supprimés et moins capacitaires

Les derniers mouvements sociaux sont liés à la possible disparition de l’entité Fret de la SNCF. Cela ne plaît pas et provoque un mouvement social national, reconductible. Les trains supprimés sont souvent les mêmes, ce qui oblige les voyageurs de ces trains à modifier leurs habitudes, en empruntant un train plus tôt ou plus tard.

Les jours de grève, certains trains sont supprimés, tandis que d’autres voient leur parcours limité. Ainsi, le premier TER qui relie Moulins-sur-Allier à Brioude a vu, jeudi et vendredi, son parcours limité à Saint-Germain-des-Fossés – Issoire. Ce qui arrive souvent, surtout quand la gare de Moulins est fermée : les Intercités ne marquent alors aucun arrêt entre Vichy et Nevers.

S’ajoutent les problèmes de capacité des trains. Autour de Clermont-Ferrand, on ne trouve que trois types de trains :

  • les Régiolis B 84500 (au nombre de 12, 4 voitures, utilisation possible du mode électrique entre Clermont-Ferrand et Moulins via Vichy). Ils sont notamment utilisés pour les relations vers Moulins et Brioude, plus rarement vers Thiers, mais pas vers Lyon (il n’y a pas de 1re classe) ;
  • les AGC X 76500 (au nombre de 26, 3 voitures, diesel). Ils sont utilisés sur toutes les relations même vers Moulins (circulation thermique sous caténaires) et bien sûr Lyon, ces trains proposant la première classe ;
  • les autorails X 73500 (plus de soixante sur l’ensemble de la région, 1 voiture, diesel). Ils sont principalement utilisés sur les petites lignes (Montluçon, Gannat, Thiers, Volvic et le sud de Clermont-Ferrand (Issoire, Brioude, Le Puy-en-Velay)) mais il n’est pas exclu qu’ils errent sur des relations vers Moulins. Ils circulent généralement en unité multiple.

On trouve plus rarement des B 82500, acquis par la région Rhône-Alpes, qui proposent la première classe, et qui sont déployés sur les relations Clermont-Ferrand – Lyon (permettant d’utiliser le 1 500 V entre Lyon-Perrache et Saint-Germain-au-Mont-d’Or, le 25 000 V entre Saint-Germain-des-Fossés et Clermont-Ferrand et le diesel entre les deux Saint-Germain). On ne sait pas ce que veut faire la Région avec le matériel roulant, mais l’avenir semble plus sombre côté Auvergne, où l’on veut déployer plus de X 73500, plus bruyants en gare, plus lents sur certaines lignes (140 km/h maximum sur des sections parcourables à 160).

Deux X 73500 (X 73684 en tête) sur un TER pour Aurillac en gare de Clermont-La Pardieu 2023-06-16
Gare de Clermont-La Pardieu, 16 juin 2023. Cet train, à destination d’Aurillac, est assuré avec une unité multiple d’autorails X 73500. On risque de voir, de plus en plus souvent, des TER Clermont-Ferrand – Moulins avec ce type de matériel avec les inconvénients : moins rapides (140 km/h contre 160), et plus bruyants en gare (même s’ils sont bien évidemment accessibles aux personnes à mobilité réduite).
Photo : Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Et malheureusement, ce sera le cas sur la relation Clermont-Ferrand – Montchanin (et non plus Dijon), départ à 17 h 41. Jusqu’à présent, c’était le B 81500 (3 ou 4 caisses) de la région Bourgogne qui venait en Auvergne, désormais ce sont les autorails X 73500 (en unité multiple, deux voitures) qui assureront le service. C’est un des premiers signes de la dégradation de la qualité du service en Auvergne.

Reste à savoir si cette modification satisfera la clientèle dans les jours à venir. D’ailleurs, sur la ligne 80 Clermont-Ferrand – Issoire – Brioude, on se plaint des problèmes à répétition, notamment de trains sous-capacitaires ne permettant pas à tous les voyageurs de monter. Contacté par le journal La Montagne, la région Auvergne-Rhône-Alpes, exerçant la compétence transports collectifs (dont le TER), et SNCF Voyageurs, « disent connaître certaines situations de gênes pour pour les usagers en particulier lors de mouvements de grève et épisodes météorologiques récents »[1]. Ainsi :

  • concernant les grèves : les 12 et 13 novembre, le TER 874231 reliant Moulins à Brioude (Arvant le 12 novembre) était bondé à la suite de l’utilisation d’un seul train B 84500 = 4 voitures (le 12) ou X 76500 = 3 voitures (le 13), notamment entre Vichy et Clermont-Ferrand ; les trains suivants partant une heure plus tard ;
  • concernant la météo : le 25 novembre, la circulation de tous les trains dans les départements auvergnats avait été suspendue à titre préventif en raison du passage d’une tempête, ce qui m’a poussé, pour aller sur mon lieu de travail, à emprunter ma voiture (qui n’aura roulé, ce mois-ci, que 394 km, soit l’équivalent d’un peu moins de quatre allers-retours).

Pour les problèmes liés au matériel roulant, la Région reconnaît « des difficultés ponctuelles de l’exploitation qui portent des tensions sur des trains de pointe », motif avancé justifiant la suppression du TER Clermont-Ferrand – Nîmes de 16 h 40, avec un report sur le TER Clermont-Ferrand – Aurillac de 16 h 48.

Désormais, sur les fiches horaires de certaines lignes périurbaines (notamment les 15 et 80), une ligne supplémentaire a été ajoutée, indiquant les trains présentant une forte affluence en semaine, conseillant aux usagers d’emprunter, si possible, un autre train.


  1. Service annuel d’une année N, qui s’étend généralement du deuxième dimanche de décembre de l’année N-1 au premier ou deuxième samedi de l’année N.
  2. Le service annuel 2012 s’étend du dimanche 11 décembre 2011 au 8 décembre 2012. Il est notamment marqué, dans certaines régions, par la généralisation du cadencement, pour une meilleure lisibilité de l‘offre pour les voyageurs. Par exemple, des trains pour Moulins-sur-Allier au départ de Clermont-Ferrand partent à 6 h 42, 7 h 42, 10 h 42, 12 h 42, 15 h 42, 16 h 42, 17 h 42 et 18 h 42 (certains étaient même amorcés à Vic-le-Comte).
  3. Départs de Moulins pour Vic-le-Comte : 6 h 12, 6 h 42, 7 h 12, 12 h 12, 14 h 12, 16 h 42, 17 h 12, 17 h 42 (plus les départs de 6 h 25 et 18 h 12 terminus Brioude).
  4. Au sens intercommunalité, métropole de droit commun, par évolution du statut juridique.
  5. Il y a, certes, un train qui part juste avant, mais c’est un Intercités, avec réservation obligatoire, ce qui prive les usagers habituels de cette solution ferroviaire alternative, à moins de payer un supplément.
  1. Marie-Edwige Hebrard, « Trains supprimés ou archi-bondés : que se passe-t-il régulièrement sur la ligne 80 reliant Clermont-Ferrand à Brioude ? », La Montagne, 14 décembre 2024 (consulté le 15 décembre 2024 ; accès libre).