lundi 5 juillet 2021

Rétrospective : 5 juillet 2011, enfin le baccalauréat, obtenu avec difficulté

Le 5 juillet 2011 était le jour de délivrance pour les plus de 700 000 bacheliers ayant passé les épreuves. Il y a dix ans, je passais les épreuves pour ce qui allait marquer la fin des années lycée. Mais le pari était très loin d’être gagné et les chances d’obtenir ce sésame étaient faibles… jusqu’à ce qu’un imprévu ne vienne complètement modifier la stratégie d’obtention du diplôme pour une filière, la scientifique.

Après quatre années de lycée laborieuses, où je n’atteindrai jamais la moyenne de la classe, ni le 10 sur 20 sur un seul trimestre, le baccalauréat était pour moi l’ultime chance de montrer mes preuves. Oui, quatre années de lycée car j’ai dû redoubler ma première en 2009, qui était catastrophique avec une moyenne hyper basse en français et des méthodes de travail plus rigoureuses.

Cette rétrospective n’est pas la première publiée sur ce blog, d’autres, plus spécifiques, ont été détaillées en juin 2014.

Une année de terminale décevante

Avec une moyenne annuelle de seulement 8,39 sur 20, très en-dessous de la moyenne de la classe (11,16), la probabilité d’obtenir le baccalauréat était très faible, avec plus de chance d’être recalé ou de passer au rattrapage. Mais ce sera surtout au premier trimestre que j’aurai la moyenne la plus basse de la classe.

Les examens trimestriels (appelés « examens blancs ») sont disputés en fin de trimestre, dès la seconde. Certaines matières ont un coefficient élevé pouvant influer sur la moyenne trimestrielle. Une note supérieure à 10 sur 20 n’aura été atteinte qu’une seule fois en terminale, et ce n’est pas dans une matière scientifique : un 11 sur 20 au troisième trimestre en histoire-géographie le 20 mai 2011.

Pour essayer d’obtenir le baccalauréat, j’ai même dû me contenter de l’aide des professeurs pour la philosophie et les SVT, et un élève pour la physique-chimie.

Quels choix en terminale ?

À l’époque, j’étais scolarisé au lycée privé Saint-Pierre, à Cusset (Allier). En filière scientifique, les matières dispensées étaient :

Matières scientifiques Matières littéraires
  • Mathématiques (spécialité, coefficient 9)
  • Physique-chimie (coef. 6)
  • Sciences de la vie et de la terre (coef. 6)
  • Histoire-Géographie (coef. 3)
  • Philosophie (coef. 3)
  • Langue vivante 1 (coef. 3)
  • Langue vivante 2 (coef. 2)
Autres matières Épreuves anticipées
  • Éducation physique et sportive (coef. 2)
  • Musique (option facultative, coef. 2)
  • Français (écrit, coef. 2)
  • Français (oral, coef. 2)
  • Travaux personnels encadrés (coef. 2)

En 2011, le baccalauréat scientifique s’obtenait avec 380 points (sur 760).

Les épreuves

Les épreuves du baccalauréat ont commencé officiellement le 16 juin 2011, mais même avant.

Il y avait d’abord les épreuves d’évaluation des capacités expérimentales à la fin mai 2011, où l’on devait réaliser une expérience sur un sujet imposé et choisi par le jury, au sein même du lycée, avec port de la blouse obligatoire.

Il y avait également l’option facultative musique, avec au programme une écoute comparée et d’une chanson à interpréter avec un instrument.

Toutes les épreuves se sont déroulées au lycée qui s’appelait encore le lycée de Presles[1], à Cusset, dans des bâtiments rénovés.

L’entrée principale du lycée Albert-Londres (image : Google Street View, septembre 2020)

Revue des épreuves obligatoires

En filière scientifique, les épreuves écrites du baccalauréat sont au nombre de sept et durent, en cumul, l’équivalent d’un jour du calendrier (soit 24 heures) :

  • La philosophie (16 juin, 8 h, durée 4 heures) : ce fut une éprueve difficile. Moi qui n’aimais pas du tout cette matière et qui amassais de mauvaises notes, avais fait le choix du premier sujet sur « La culture dénature-t-elle l’homme ? ».
  • L’histoire-géographie (17 juin, 8 h, durée 4 heures) : avec pour épreuve majeure l’histoire, on avait le choix entre deux compositions ou un ensemble documentaire (j’aurai fait le choix de ce dernier, qui traitait de la fin de la guerre froide), et en épreuve mineure, un choix entre deux croquis de géographie (par choix, un événement d’actualité : la mégalopole japonaise), tout en finissant à 12 h 30[2].
  • La langue vivante 1 (20 juin, 14 h, durée 3 heures) : allemand, avec deux textes à étudier, une partie compréhension et une partie expression, plusieurs questions et un vrai/faux, et deux expressions avec un nombre de mots minmum demandé que je n’aurai pas atteint.
  • Les mathématiques (21 juin, 8 h, durée 4 heures) : l’épreuve qui a le plus gros coefficient et qui nécessite absolument une calculatrice, avec quatre exercices indépendants, un sur les probablilités, un QCM sur les nombres complexes, un troisième exercice sur les fonctions et les intégrales et un quatrième — en tant que spécialiste — sur l’arithmétique. C’est cette épreuve qui nous fait vraiment entrer dans le cœur du baccalauréat en produisant un maximum de preuves et de réponses.
  • La langue vivante 2 (21 juin, 14 h, durée 2 heures) : anglais, avec un sujet commun aux séries scientifique et littéraire, où l’on demandait même de reporter la question avant la réponse à rédiger (les justifications se faisaient souvent en citant le texte) ; traité avec difficulté, ainsi qu’un sujet d’expression écrite qui n’atteint pas non plus le nombre de mots demandé.
  • La physique-chimie (22 juin, 8 h, durée 3 h 30) : cette année, la calculatrice était autorisée d’après la première page du sujet. Trois exercices indépendants, un de chimie sur un détartrant à base d’acide lactique, un deuxième sur la chute verticale d’un solide, et un troisième (pour les non-spécialistes) sur le laser mégajoule. Le tout étant à rendre sur trois feuilles séparées, un par exercice avec les éventuelles annexes à rendre.
  • Les sciences de la vie et de la terre (22 juin, 14 h, durée 3 h 30) : sujet de secours, le code se terminant par LR2, et trois sujets, un sur la géologie, un deuxième sur la phylogénie et un troisième sur la génétique… je n’étais pas à l’aise sur le traitement des sujets dans une matière où j’avais des difficultés de compréhension.

Au passage, on découvrait que juste avant le début de l’épreuve de physique-chimie, un exercice du sujet de mathématiques était présent sur Internet et révélé sur un forum de discussion très fréquenté, ce qui a eu diverses conséquences : non-prise en compte de l’exercice lors de la notation, et abaissement, pour la filière scientifique, de la note d’obtention du baccalauréat de 10 à 9 sur 20 (et des seuils pour obtenir une mention).

La délivrance… perturbée par une convocation ministérielle

La date des résultats du baccalauréat a été fixée le 5 juillet 2011, mais un courrier émanant du ministère de la Défense m’indique que je dois suivre une journée défense et citoyenneté à Varennes-sur-Allier, sur le site du Détachement Air 277 (terrain aujourd’hui démilitarisé).

La scène de liesse à laquelle je n’ai pas pu assister

Ma convocation à la journée défense et citoyenneté (JDC[3]) a été reçue quelques jours plus tôt et cela tombe le jour même des résultats du bac.

Entrée du site (anciennement militaire) du DA 277 (image : Google Street View, août 2019)

C’est à dix heures que tombent les premières bonnes nouvelles. J’apprendrai que j’aurai mon baccalauréat par l’intermédiaire des convoqués à la JDC, et ce fut quand même un miracle pour un élève qui a connu un travail chaotique au lycée.

Pour les matières scientifiques, les notes du baccalauréat sont supérieures de trois points minimum aux moyennes de l’année scolaire 2010-2011 : 13 sur 20 (coef. 9) en mathématiques (contre 9,76 en obligatoire et 8,42 en spécialité en classe), 12 sur 20 (coef. 6) en physique-chimie (8,65 en classe) et 11 sur 20 en SVT (6,82). La note d’anglais, avec 7 sur 20 (coef. 2), est même légèrement supérieure aux moyennes écrit (6,78) et oral (5,67).

4 points bonus sont attribués pour la musique (12 sur 20, coefficient 2 pour la première option facultative[4a]) alors que la moyenne en classe était de 10,67.

En revanche, pour trois matières littéraires, les notes du baccalauréat sont plus faibles qu’en classe : en histoire-géographie (8 sur 20, coef. 3, contre 9,33 en classe), l’allemand LV1 (6 sur 20, coef. 3, contre 8,50 à l’écrit et 11,13 à l’oral) et la philosophie avec… 3 sur 20 (coef. 3), contre 5,63 en classe.

Avec les épreuves passées en contrôle continu (EPS, 9, coef. 2), et les épreuves anticipées passées l’année précédente[5] (5 à l’écrit de français et 9 à l’oral, et 15 en travaux personnels encadrés soit 10 points[4b], le tout en coefficient 2), la somme totale des points atteint 380 sur 760, soit une moyenne de 10 sur 20, ce qui vaut une admission du premier coup.

Et après ?

La suite se passera à l’univeresité, en suivant une licence de géographie à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Plus de détails à suivre…


[1] Qui est devenu, depuis la rentrée 2011, le lycée Albert-Londres.

[2] Compte tenu de mon handicap, j’étais autorisé à composer avec un temps supplémentaire (qui ne dépassait pas trente minutes tout de même) d’un tiers sur la durée autorisée (2 h 40 au lieu de 2 h, 4 h au lieu de 3 h et 5 h 20 au lieu de 4 h). Mais cette application ne sera réelle, en fait, que lorsque je disputerai les examens terminaux (qu’on appelle les partiels) à l’université.

[3] Qui venait tout juste de remplacer le terme de JAPD (journée d’appel de préparation à la défense) et dont les dispositions ont été précisées dans le décret no 2011-929 du 1er août 2011 relatif aux convocations à la journée défense et citoyenneté (Journal officiel du 4 août), postérieur à ma mission.

[4a et 4b] Points au-dessus de la moyenne pondérés par le coefficient : (note – 10)*(coefficient).

[5] Uniquement l’année de redoublement 2009-2010 ; les notes de l’année 2008-2009 n’ont pas été conservées si bien que les notes d’oral de français et de travaux personnels encadrés étaient meilleurs (10 et 16 contre 9 et 15).

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