dimanche 9 mars 2025

Dans le rétro : 9 mars 2016, j’assiste au départ d’une étape du Paris-Nice… pour rien

Le 9 mars 2016, j’ai assisté au départ de la troisième étape du Paris-Nice, parti trois jours plus tôt de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour arriver à Nice quatre jours plus tard. Mais cet événement sportif a été gâché par l’annonce de l’annulation de l’étape en raison… des conditions climatiques défavorables dans le Beaujolais.

C’était sans doute la première fois que j’assistais au départ d’une étape d’une course cycliste reconnue au niveau national. Il y avait, certes, le Tour de France, où j’avais pu regarder brièvement le passage des coureurs lors de la 19e étape Roanne – Montluçon, le 25 juillet 2008, en étant posté sur la rue du Général-Raynal (D 906B)[a] présentant un profil descendant. Et puis le passage très bref à Cusset dans l’édition précédente du Paris-Nice (étape entre Varennes-sur-Allier et le col de la Croix de Chaubouret, dans le massif du Pilat).

Une étape… sans vainqueur

Ce 9 mars 2016 était d’abord un événement pour la ville qui accueillait pour la première fois le départ de cette étape de 168 km qui devait emmener les coureurs dans le Beaujolais. Il y avait une ambiance bien particulière avant le départ, et notamment sur cette chaussée quasi-neuve du cours Arloing — rénovée quelques mois plus tôt par le département — avec les autocars des équipes. Sur cette voie, il était évident que les transports scolaires étaient perturbés (on était, certes, un mercredi).

Cours Arloing fermé à cause du Paris-Nice 2016-03-09
Le départ fictif de cette étape a lieu sur le cours Arloing. L’ensemble de la route, qui a été rénovée l’année précédente, est barrée pour l’occasion.
Cyclistes du Paris-Nice 2016 avant le départ (Cusset) 2016-03-09
Juste avant le départ.
Cyclistes attaquant la montée de la D 906B (Rue du Général Raynal, Cusset) 2016-03-09
13 h 09 : la course peut commencer.

Au classement général, après l’étape précédente, Michael Matthews était en tête du classement (et par points), Ion Izagirre au classement de la montagne et l’équipe Movistar au classement par équipes. Le premier cycliste français au classement général est Tony Gallopin (Lotto-Fix ALL), en 8e :position, à 51 secondes du vainqueur Geraint Thomas (GBR, Sky) qui termine la course en 27 heures 26 minutes et 40 secondes. Le deuxième Français, un Auvergnat, Romain Bardet (AG2R La Mondiale), finit neuvième, à une minute du vainqueur[1].

Les occasions suivantes

Après 2016, le Paris-Nice passera à quatre reprises dans le sud-est du département de l’Allier.

En 2019, la quatrième étape de la course est partie de Vichy pour la direction de Pélussin. Première étape vallonnée de 210,5 km, le départ réel a lieu à Cusset et emprunte notamment la côte de Cheval-Rigon[b]. L’étape est remportée par le Danois Magnus Cort Nielsen (Astana) ; Lilian Calmejane (Direct Énergie) est le premier Français. Au classement général, le Néerlandais Dylan Groenewegen (Jumbo-Visma) perd la première place (mais reste en tête du classement par points) au profit de Michał Kwiatkowski (Sky). L’Auvergnat Romain Bardet (AG2R La Mondiale) est le premier Français à l’issue de cette édition du Paris-Nice, terminant en cinquième position à 1 minute et 45 secondes du vainqueur, le Colombien Egan Bernal (Sky, 29 h 17 min 2 s)[2].

L’année suivante, alors que l’inquiétude pèse sur le plan sanitaire, la cinquième étape, partie de Gannat pour La Côte-Saint-André (227 km, la plus longue), emprunte le pont de Saint-Yorre[c] et attaque la montagne bourbonnaise par la côte de Busset[d]. L’étape est remportée par l’Italien Niccolò Bonifazio (Total Direct Énergie) (premier Français Nacer Bouhanni, équipe Arkéa-Samsic) ; au classement général, l’Allemand Maximilian Schachmann (Bora-Hansgrohe) est en tête (pas de Français dans le top 10)[3].

En 2023, la quatrième étape (moyenne montagne, 164,7 km) part de Saint-Amand-Montrond et termine à La Loge des Gardes pour la première fois. Dans l’agglomération de Vichy, elle emprunte une partie de l’avenue Poincaré rénovée pour l’ascension de la côte du Vernet[e]. L’ascension finale dans la station de ski de l’Allier est classée en première catégorie. Le Slovène Tadej Pogačar (UAE Team Emirates) termine la course en tête (4 h 1 min 17 s) et s’empare du maillot jaune (et du maillot blanc du melleur jeune) qu’il conservera jusqu’à la fin de la course, mais aussi du maillot vert[4].

2025, une étape 100 % Vichy Communauté… ou presque

En 2025, la quatrième étape de la course part de Vichy (comme en 2019) avec un départ fictif rue Georges-Clemenceau. Elle passe deux fois à Cusset (départ réel aux Grivats) avant de faire deux détours en montagne bourbonnaise. Ce sera une double occasion pour Cusset qui verra passer deux fois l’étape, qui se termine pour la deuxième fois (après 2023) à La Loge des Gardes. Mais ce sera sans Romain Bardet, qui a déclaré forfait pour cette édition (toutefois, Julian Alaphilippe et Rémi Cavagna y participent parmi les cyclistes auvergnats).

100 % Vichy Communauté, pas tout à fait : le tracé de l’étape passe par la côte de la Bruyère (3e catégorie), qui se situe sur les territoires communaux de Saint-Christophe-en-Bourbonnais et de Saint-Étienne-de-Vicq, qui font partie de la communauté de communes du Pays de Lapalisse. Et il y a aussi une toute petite incrustation dans le département voisin de la Loire.


Photographies personnelles (datées du 9 mars 2016) : Wikimedia Commons/Tabl-trai, licence CC-BY-SA 3.0. Les contenus de Wikipédia qui ont servi comme source sont soumis à la licence CC-BY-SA 4.0.

  1. Le département de l’Allier avait refait la chaussée de la route en juin 2008 ; était-ce justement pour cette occasion ? Elle fera de même sur le cours Arloing en juillet 2015.
  2. Cheval-Rigon est un lieu-dit de la commune de Ferrières-sur-Sichon ; la côte est classée en 3e catégorie (ascension depuis Arronnes par la D 995, 5,7 km à 3,9 %).
  3. Le pont de Saint-Yorre (qui n’est plus le seul depuis l’ouverture du pont du contournement sud-ouest de Vichy sur l’Allier en 2016) n’était pas encore rénové et baptisé pont des Sources. Il est également emprunté, sur la partie vélo, par une course de triathlon longue distance.
  4. Première fois que la côte est empruntée par le Paris-Nice ; il s’agit de l’ascension vers le bourg de Busset depuis Saint-Yorre par la D 121 (3,4 km à 5,9 %).
  5. Ascension de la côte du Vernet depuis l’avenue Poincaré (D 906E) à Vichy, puis à Abrest une partie des avenues de Vichy (D 906E) et de Cusset (D 126), puis à nouveau à Vichy par la rue de la Cascade (D 126) et la rue de la Côte-Saint-Amand (D 270). Cette dernière section, ainsi que toute la montée vers Le Vernet, est en cours de rénovation en 2025 pour la création… d’une piste cyclable. Quelques kilomètres en amont, le peloton a emprunté la D 6 entre Charmeil et Bellerive-sur-Allier, avant d’entrer à Vichy par le pont de l’Europe, et ce alors que, quelques semaines plus tard, la communauté d’agglomération a décidé de créer une piste cyclable sur cette section de route la plus fréquentée du département de l’Allier.
  1. Article Paris-Nice 2016 de Wikipédia en français (auteurs)
  2. Article Paris-Nice 2019 de Wikipédia en français (auteurs)
  3. Article Paris-Nice 2020 de Wikipédia en français (auteurs)
  4. Article Paris-Nice 2023 de Wikipédia en français (auteurs)