mercredi 31 janvier 2024

Bilan du mois de janvier 2024

Le mois de janvier 2024 se termine par une importante manifestation des agriculteurs, qui paralyse des axes autoroutiers un peu partout en France, mais qui n’a pas du tout impacté (pour le moment) l’agglomération vichyssoise (contrairement à Moulins, Montluçon, Clermont-Ferrand ou Saint-Flour). Un mois bien sûr marqué par l’entrée dans une année olympique.

Une année dominée par le sport

L’année 2024 sera marquée, évidemment, par les Jeux olympiques et paralympiques, et l’agglomération vichyssoise sera le théâtre de nombreux événements qui feront date : préparation d'équipes françaises et même internationales grâce aux équipements rénovés du CREPS (à Bellerive-sur-Allier) et, pour le public, la possibilité d’assister aux relais des flammes olympique (seul territoire en Auvergne) le 21 juin et paralympique le 26 août. Des vœux de la ville de Vichy précédés par un message de la ministre des Sports… impliquée dans une autre affaire.

Rénovations : où en est-on ?

Les grands chantiers commencés en 2023 se poursuivent en 2024. Dans le parc des Sources, un nouveau chemin vient de voir le jour entre l’office de tourisme et le bâtiment du Cercle International (ancien casino, qui abrite aujourd’hui la banque Société Générale). Hors des chemins accessibles, de nouvelles voies sont délimitées et de nouveaux arbres ont été plantés. Au sud, la rue de la Source-de-l’Hôpital prend forme, avec déjà une piste cyclable avec revêtement en béton, dans le prolongement de l’avenue Aristide-Briand (où les travaux étaient réalisés en 2019).

Les travaux de construction de la résidence de la Banque de France (rue de Paris) et de l’ancien hôtel Régina (avenue Thermale) se poursuivent, pour une livraison prévue l’année prochaine. Quant à la résidence Tours et Charmilles, la fin des travaux est prévue cette année.

Sinon, en périphérie, la portion haute de la rue du Vernet (comprise entre, au nord, l’avenue du Colonel-Arnaud-Beltrame et la rue des Saules, et la rue de la Côte-Saint-Amand au sud), est en cours de rénovation avec une nouvelle piste cyclable. Les nouveaux mâts d’éclairage public ont déjà été posés (ils changent de côté, sans continuité avec l’avenue desservant la gendarmerie, rénovée l’année précédente). À noter la création d’un nouveau ralentisseur à l’intersection avec l’avenue de Bellevue.

En périphérie, les travaux de rénovation de l’avenue de Vichy (D 2209) à Bellerive-sur-Allier se poursuivent, pour une livraison prévue en milieu d’année.

Activité commerciale : pas grand chose de nouveau

Côté commerces, pas beaucoup de nouveautés. On attend, parfois depuis plusieurs mois, l’arrivée de nouvelles enseignes dans le Fer à Cheval (pour des ouvertures annoncées en 2023, voire 2022).

Côté grande distribution, les changements au niveau national concernent surtout le groupe Casino. En difficulté, il va céder certains de ses supermarchés (et hypermarchés) à un concurrent. Seul celui de Cusset sera concerné (article à venir) et remplacé d’ici quelques mois par Intermarché ; pas celui du centre-ville de Vichy (qui comprend aussi, dans le même groupe, un Monoprix, un Franprix, un Casino Shop, un Spar près du Grand Marché et un Vival dans un quartier de la ville). Il en va aussi de l’avenir de l’enseigne Cora, solidement présente dans le paysage commercial depuis 40 ans, alors que le magasin a été rénové l’année dernière avec une nouvelle gestion de l’attente aux caisses (il n’y a plus que… neuf, hors caisses réservées).

Notons toutefois la fermeture, hier, de la boutique Évidence Lingerie, implantée rue Sornin, après liquidation de tout le stock. Il était ouvert depuis le 19 mai 2021, jour de réouverture des commerces non essentiels après le troisième confinement lié à pandémie de COVID-19.

Choses personnelles :

Ce mois-ci, j’aurai parcouru seulement 417 km en voiture. C’est moins qu’un Paris-Lyon par l’autoroute, moins qu’un plein de carburant et à peine quatre allers-retours effectués en train.

mercredi 10 janvier 2024

Rétrospective : 10 janvier 2014, l’exploit de rater la plus simple épreuve à l’université

Le 10 janvier 2014, soit il y a 10 ans, des examens de fin de semestre étaient organisés à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. J’étais alors scolarisé en deuxième année de licence de géographie. L’une des six unités d’enseignement était consacrée à l’aménagement des territoires en France et en Europe, et les modalités de contrôle des connaissances prévoyaient… un QCM. Un barème pénalisant me contraindra de passer en deuxième session, en juin 2014, avec un oral.

Mon année universitaire 2013-2014 (promotion 2015 de la licence) était la troisième passée à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, après une première année redoublée — qui a eu du succès (moyenne de 10,74/20 contre 8,70/20 en 2011-2012 après la 2e session) — marquée par l’application de l'arrêté licence de 2011 modifiant le programme par rapport à l’année précédente (qui comprend des enseignements ouverts aux non-spécialistes, dispensés par le département d’histoire).

La deuxième année de licence de géographie : ce n’est plus que de la géographie

La deuxième année de licence de géographie à l’université Blaise-Pascal, à Clermont-Ferrand, année universitaire 2013-2014 (promotion 2015 de la licence), proposait un éventail de disciplines plus poussées et, cette fois-ci, uniquement de la géographie, sans restreindre toutefois ses matières aux géographes[a], puisque deux unités d'enseignement (UE) sont ouvertes aux historiens[b].

Douze unités d’enseignement, six par semestre

L’année universitaire 2013-2014 est composée de douze unités d’enseignement, six par semestre. Dans cet article, nous nous intéressons uniquement au premier semestre.

Le programme est composé des six UE suivantes :

Code et intitulé UE (nombre d’heures par semaine) Contrôle
UE ouvertes aux historiens
UE 30 Analyser l’espace des sociétés (CM 2h, TD 2h) écrit 2h
UE 33 Aménagement des territoires en France et en Europe (CM 1h30, TD 1h30) QCM
UE spécifiques au département de géographie
UE 31 Traitement de l’information géographique niveau 2 (TD 2h) continu
UE 32 Biogéographie (CM 1h30, TD 1h30) écrit 2h
UE de parcours
UE 34 Paysages (CM 2h) écrit 2h
UE 35 Systèmes d’acteurs (CM 2h) écrit 2h

Contrôle = Modalités de contrôle des connaissances : les épreuves (hors UE 31) sont disputées pendant les deux semaines suivant les vacances de Noël (semaines des 6 et 13 janvier 2014).

L’UE 33 « Aménagement des territoires en France et en Europe »

La maquette de présentation de l’université indique : « [L’unité d’enseignement] a pour objectif de présenter les grandes étapes de l’aménagement du territoire en France et le rôle de l’Union européenne dans cet aménagement », avec la présentation de l’histoire de l’aménagement du territoire jusqu’à « une politique plus locale mobilisant une plus grande diversité d’acteurs, d’un aménagement du territoire à un aménagement des territoires », avec les dynamiques d’élargissement de l’Union européenne et les dynamiques d’intégration.

  • Premiers plans : Monnet 1947-1953, 1954-1957 et 1958-1962
  • Organisation politique et administrative : régionalisation de la France, politiques régionales, lois de décentralisation
  • Intercommunalité : communautés de communes, d’agglomération et urbaines
  • L’âge d’or de l’aménagement du territoire : politique foncière, urbaine, tourisme et transports

Les travaux dirigés, dispensés le mercredi matin, sont l’approfondissement des cours magistraux. Thématiques étudiées : villes nouvelles, aménagement du littoral en Languedoc-Roussillon, sports d’hiver, requalification urbaine, aménagement du territoire et transports terrestres, zones industrialo-portuaires, quartiers résidentiels, débat sur le Grand Paris.

L’épreuve : très simple, mais complètement ratée

Un écrit de deux heures qui est… un QCM

Le partiel[c] se déroule le vendredi 10 janvier 2014 après-midi. Les étudiants le passent normalement à partir de 14 h 30, pour terminer à 16 h 30, mais moi, ayant un handicap et bénéficiant du tiers-temps[d], débuterai avec une heure d’avance pour terminer avant les autres. Enfin, théoriquement, car le contenu de l’épreuve était… un questionnaire à choix multiples.

Ce QCM (dont je ne dispose pas du sujet, car il devait être rendu avec une copie vide) consiste à répondre à des questions (soit 20 soit 40, je ne me rappelle plus) sur diverses notions de l’aménagement du territoire. Il suffisait à l’étudiant de cocher une ou plusieurs cases, sans avoir besoin de justifier sa réponse. Le barème était contraignant pour s’assurer d’avoir une note convenable, car si une bonne réponse valait un point, une mauvaise réponse entraînait un retrait d’un quart de point (ou cocher au moins une mauvaise case si plusieurs réponses sont possibles), ce qui est plus pénalisant que l’absence de réponse qui ne faisait perdre aucun point. En clair, si on ne connaît pas la réponse, il valait mieux s’abstenir.

Des étudiants m’avaient assuré avoir terminé l’épreuve au bout de… vingt minutes. Moi, j’aurai mis à peu près une heure.

Un examen raté… qui me fera passer au rattrapage

Les résultats des épreuves ne sont connus qu’un mois et demi après, alors que les étudiants enchaînent les cours du deuxième semestre.

Le semestre 3 est acquis si la somme des points est supérieure à 60 sur 120, ce qui ne sera pas le cas pour moi. Si j’ai réussi à valider les UE 31 avec 15/20 et 35 avec un maigre 10/20, il n’en va pas de même pour les UE 30 (8/20), 32 (8,75/20) et 34 (7/20). Quant à l’UE 33, c’est la note de 7,375/20 que j’obtiendrai, moyenne de la moyenne de deux contrôles en TD et du QCM, où je n’obtiendrai que… 3 sur 20.

Décomposition de la note de l’UE 33
Notes obtenues en travaux dirigés Note du partiel
12,5/20 (20/11/13) 11/20 (18/12/13) 3/20 (10/01/14)
Moyenne des TD : 11,75/20
Moyenne UE 33, 1re session : 7,375/20
Cette UE est non acquise

La validation d’une unité d’enseignement permet à l’étudiant d’acquérir cinq crédits ECTS[e]. À l’issue des partiels du semestre 3, première session, j’aurai accumulé 10 crédits (en plus des 60 crédits de la première année de licence).

Avec une note de 117,624/240 (doit 9,802/20), le semestre n’est pas validé.

Le rattrapage n’aura permis que de valider l’UE 33

En cas d’échec à une matière, et sous réserve que la compensation annuelle ne valide pas l’année avec une note supérieure à 120 sur 240 (soit 10 sur 20), ce qui m’arrivera plus tard en troisième année de licence, une possibilité s’offre à l’étudiant de passer les examens de deuxième session, dans le but d’améliorer la note. Mais l’université stipule que seule la note de deuxième session est prise en compte, ce qui m’a pénalisé.

Au deuxième semestre, j’aurai 61,5/120 (soit 10,25/20), ce qui m’a permis la validation du semestre 4, m’ouvrant l’accès à la troisième année de licence en « admis conditionnel »[f], mais qui ne suffira pas à valider l’année pour 2,4 points.

Au rattrapage, dont les épreuves ont eu lieu mi-juin 2014, j’aurai échoué à valider les UE 30, 32 et 34 avec une note qui s’est soit améliorée (de 7 à 9/20 pour l’UE 34) soit dégradée (de 8,75 à 7/20 pour l’UE 32 et de 8 à 4/20 pour l’UE 30).

En revanche, pour l’UE 33, c’est un oral qui m’a été proposé pour tenter de valider le semestre 3 et l’année. L’oral revient sur une notion évoquée en cours magistral ou une séance de travaux dirigés. J’obtiendrai la note de 11 sur 20, qui validera l’UE 33, mais qui ne suffira malheureusement pas à valider l’année, avec une note de 118,5/240 (soit 9,875/20).

Si j’avais fait mieux, et pire, si la règle du max — qui permet de conserver la meilleure note de l’une des deux sessions, et défendue par un syndicat étudiant — était appliquée, j’aurais pu obtenir la note de 61,75/120 au lieu de 57 et valider les UE 30 et 32 par compensation semestrielle. Mais en 2014-2015, j’échouerai à améliorer ces notes par deux fois (inscrit alors en régime spécial). En 2015-2016, je repasserai, en tant qu’étudiant assidu, sur les trois UE non validées, et réussirai enfin à valider le semestre 3, donc la deuxième année (après la troisième année), et à obtenir la licence sur… quatre ans et demi.


  1. Les géographes sont les étudiants inscrits en licence (ou en master) de géographie.
  2. Les historiens sont les étudiants inscrits en licence (ou en master) d’histoire, qui ont des cours d’histoire ancienne, médiévale, moderne et contemporaine, ainsi que des UE spécialement réservées aux historiens.
  3. Nom communément donné aux examens de fin de semestre, quel que soit le semestre ou la session.
  4. Cet aménagement, réservé aux personnes en situation de handicap, permet aux étudiants de composer avec une majoration de temps d’un tiers. Par exemple, pour une épreuve de deux heures, celle-ci est majorée de quarante minutes : il bénéficie de plus de temps pour construire son devoir, en 2 h 40. L’examen a lieu dans une salle séparée, et ne tient pas compte de la salle affichée et communiquée par le service des examens. Plus de détails sur le site monparcourshandicap.gouv.fr : « Quels sont les aménagements possibles pour les concours et examens ? »
  5. European Credit Transfer (and Accumulation) System, système européen de transfert (et d’accumulation) de crédits. Une unité d’enseignement vaut 5 crédits, un semestre 30, une année 60, la licence 180, le master 300, le doctorat 480. Voir aussi l’article de Wikipédia sur ce sujet.
  6. Les règles d’admission conditionnelle ne s’appliquent qu’en licence et permettent à un étudiant en licence 2 de s’inscrire en licence 3 sous réserve d’avoir validé 90 crédits (les 60 de la 1re année + 30 de la 2e année).

dimanche 7 janvier 2024

On se souvient de ce que l’on faisait le 7 janvier 2015 : un événement grave, pendant que j’étais en examen.

Le 7 janvier 2015, c’était le premier mercredi de l’année. Les élèves étaient rentrés de vacances depuis deux jours, et moi, à l’université, je commençais les examens de fin de semestre (les partiels). Mais vers 11 h 30, un événement grave — dont je n’apprendrai que tardivement — va bousculer la vie des Français.

Ce 7 janvier 2015, nous étions le premier mercredi de l’année. La semaine précédente, on préparait le passage à la nouvelle année (nous étions alors le 31 décembre 2014). C’était le premier jour des soldes, un marronnier (événement récurrent relaté par les médias) qui sera très vite perturbé par une tragédie.

Au même moment, pendant que survenait ce qu’on appelle un attentat, je faisais un examen de fin de semestre en géographie. D’une durée normale de trois heures (mais allongée d’un tiers à la suite de mesures particulières liées à mon handicap), je n’apprendrai l’événement qu’en début d’après-midi sur une radio locale.

Pour plus d’informations, on pourra se référer à l’article de l’encyclopédie libre Wikipédia sur l’attentat contre Charlie Hebdo.

L’événement national : l’horreur à Paris…

C’est pendant que je terminais mon examen que l’horreur se produit. À 11 h 30, des terroristes vont tuer des journalistes de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo (dont Cabu, Charb, Tignous, Wolinski, ou Michel Renaud, fondateur du festival Rendez-vous du carnet de voyage à Clermont-Ferrand), le matin même de la publication du numéro 1177 alors que ceux-ci étaient en conférence de rédaction.

Les journaux télévisés devaient parler des soldes, qui commençaient ce jour partout en France (hors exceptions locales), mais ils ont dû bouleverser leur programmation pour se consacrer exclusivement à l’attentat. En Auvergne, les informations régionales se limitaient à un accident à Bègues et à une intoxication dans un lycée du Cantal, dans un flash diffusé à 17 h 05 (le dernier de la journée sur la radio France Bleu Pays d’Auvergne).

…et pendant ce temps, j’étais concentré sur mon examen

Trois heures de dissertation (quatre même)

Au même moment, l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand (où j’étais inscrit, aussi bien en 3e année de licence en suivant ces cours[a] qu’en 2e année[b]) organisait, les semaines des 5 et 12 janvier 2015, les épreuves de fin de semestre, appelées communément les « partiels », et qui se déroulent juste après les vacances de Noël. Après avoir disputé aussi bien les épreuves de 3e et de 2e année, qui ne rentraient pas en conflit, l’épreuve du 7 janvier 2015 matin (qui commençait à 8 h, ce qui m’imposait de prendre un train plus tôt[c]) était celle de l’histoire et de l’épistémologie de la géographie, une des cinq épreuves de cette session d’examens.

Ce partiel était le troisième des cinq de cette session[d]. Il s’agissait d’une dissertation répondant à la question :

« La géographie, science des lieux, des paysages, de l’espace, du territoire ? »

Le cours d’histoire et d’épistémologie de la géographie (dispensé par le département de géographie de l’université et ouvert aussi aux étudiants de licence d’histoire) se composait de neuf chapitres :

  1. la sociologie des sciences ;
  2. de la scientificité des sciences humaines ;
  3. pourquoi faire une histoire de la géographie ;
  4. l’histoire de la géographie du XIXe siècle jusqu’à Vidal de la Blache ;
  5. l’histoire de la notion de région ;
  6. la géographie physique ;
  7. la notion d’aménagement du territoire ;
  8. de la combinaison à l’analyse systémique ;
  9. la géographie humaine et la post-modernité.

J’obtiendrai, un mois et demi après l’examen, la note de 8/20, pour une moyenne semestrielle de 9,8/20 qui ne permettra pas de valider le semestre, mais la moyenne annuelle de 10,64/20, qui valide l’année, me dispensera de la deuxième session pour cette année. Mais pas pour la deuxième année de licence, où les notes seront moins bonnes, et dont j’échouerai à valider cette année (ce qui me vaudra un redoublement).

Je n’apprendrai l’événement qu’à… 15 heures

À l’époque, pas d’Internet ni de réseaux sociaux pour être tenu au courant. Mon téléphone (un BlackBerry Curve 8520) et mon forfait ne me permettaient pas de naviguer sur Internet, pas même en 3G (et encore moins la 4G). Et je ne pouvais accéder à Internet ; c’est sur une radio locale que j’apprendrai l’horreur.

J’aurai pu apprendre plus tôt cet événement, si j’avais un forfait et un téléphone compatible avec au moins la 3G. Mais ma priorité était les révisions pour l’examen du lendemain sur la France.

Les chaînes de télévision ont bousculé leurs programmes et ajouté un bandeau noir comme à chaque événement tragique. Et le lendemain, la presse parlera exclusivement de cet attentat. La Montagne titrait « La presse assassinée » ; L’Équipe : « Liberté 0 - Barbarie 12 ».

Le lendemain, en attendant le train de 6 h 37 qui a été annoncé supprimé pour cause de panne, avec report sur le train de 7 h 02 (qui desservira la quasi-intégralité des gares jusqu’à Brioude, et sans renfort de capacité, avec un train plus que surchargé), ce qui ne m’empêchera pas de commencer l’examen à l’heure, à huit heures précises.

Vu le contexte, il était sans doute déjà mal venu de continuer à se souhaiter la bonne année.


  1. C’est grâce à l’application d’une demande de régime spécial, approuvée par l’université en raison de mon handicap, que j’ai pu suivre les cours de troisième année au détriment de la deuxième année, où trois unités d’enseignement n’ont pu être validées au cours de l’année universitaire 2013-2014.
  2. L’université privilégie de suivre les cours de deuxième année au détriment de la troisième année.
  3. Le train de 7 h 02, partant de Vichy moins d’une heure avant le début de l’épreuve (compter un quart d’heure de plus de marche entre la gare et la faculté de lettres) étant un peu juste, j’ai dû emprunter le train précédent partant à 6 h 37 ce 7 janvier 2015. Mais le lendemain, ce train est supprimé en raison d’une panne ce qui m’oblige à prendre le train suivant (plus de détails ci-dessus).
  4. Les autres examens étant (pas toujours dans l’ordre chronologique) :
    • UE 30 Analyser l’espace des sociétés (3e tentative),
    • UE 32 Biogéographie (3e tentative),
    • UE 34 Paysages (3e tentative),
    • UE 51 La France (8 janvier 2015).

samedi 6 janvier 2024

La difficile fiabilisation des données cartographiques. Épisode 1 : quand il a fallu batailler pour pouvoir enfin tracer une nouvelle route

Quand on veut chercher un lieu sur un site de cartographie, il faut s’assurer de son emplacement correct, avec le maximum d’informations nécessaires telles que l’adresse, le numéro de téléphone ou bien les horaires d’ouverture. Quand on veut calculer un itinéraire, c’est le plus rapide ou le plus court que l’on souhaite choisir. Mais il arrive souvent que les données soient incorrectes ; c’est aux utilisateurs de tenter de corriger la carte, sous réserve que les images satellites dont sont souvent basés l’emplacement des routes et des lieux soit suffisamment à jour.

Début de rédaction le 6 janvier 2024.

Premier épisode : les sites de cartographie grand public (Google Maps sans oublier ses concurrents)

L’un des plus grands sites de cartographie s’appelle Google Maps. Lancé en 2005 aux États-Unis et en 2006 en France, il est complété en 2007 par un service de visualisation panoramique des rues appelé Google Street View, arrivé en France au milieu de l’année 2008, en suivant le tracé du Tour de France (dont une partie de l’agglomération de Vichy a pu profiter)[a]. Les données cartographiques étaient principalement fournies, en France, par le fournisseur TeleAtlas ; il n’était alors pas possible de soumettre directement un problème de carte[b]. Depuis juin 2011, les données cartographiques sont sous droit d’auteur de Google, et ne dépendent donc plus d’un prestataire extérieur.

L’imagerie satellite (encore faut-il qu’elle soit récente), une des possibilités pour cartographier de nouvelles routes pour Maps (avec Street View)

Jusqu’en 2013, une imagerie de faible qualité

L’imagerie satellite, sur Google Maps, provenait essentiellement de fournisseurs tels que DigitalGlobe, où lorsque j’ai commencé à utiliser ce service, la qualité de l’image avait une précision moindre (pour connaître les dates, il faut passer par Google Earth : elle datait de mars 2003). Ensuite, on a eu droit aux images fournies par l’IGN[c], datées de 2008. À cette époque, à Vichy, le quartier de la gare était en pleine restructuration, même si les deux giratoires de la place de la Gare étaient déjà présents.

6 janvier 2014 : une nouvelle image, plus précise, montre enfin les changements réalisés cinq ans plus tôt

Ce 6 janvier 2014 (soit dix ans jour pour jour avant la rédaction de cet article), une nouvelle imagerie satellite, plus précise que dans le reste du département, est disponible. Datée du 15 août 2013, elle permet (enfin) d’explorer les nouveautés des cinq dernières années :

Année Principales modifications
2008 Vichy : poursuite des travaux de l’esplanade du lac d’Allier et de la place de la Gare
2009 Vichy : fin des travaux de l’esplanade du lac d’Allier (mai) et du quartier de la Gare (juin) | Cusset : travaux autour de la cité scolaire Albert-Londres (phase 1 : halte routière) | Bellerive-sur-Allier : plan de circulation autour du collège Jean-Rostand et du COSEC (été) et aménagements de sécurité (fin d’année) | Abrest : début de la phase 2 du réaménagement de bourg
2010 Vichy : réaménagement de la rue de Paris (en partie) | Cusset : fin des travaux des alentours de la cité scolaire Albert-Londres | Bellerive-sur-Allier : réaménagement autour de la mairie | Abrest : fin de la phase 2 du réaménagement de bourg
2011 Vichy : fin du réaménagement de la rue de Paris
2012 Vichy : réaménagement du boulevard de la Résistance | Cusset : réaménagement du cours Tracy et début des travaux du boulevard urbain
2013 Vichy : début du réaménagement des berges d’Allier | Cusset : suite et fin des travaux du boulevard urbain, réaménagement du cours Arloing (fin en 2014)

À l’époque, un service additionnel à Google Maps, Google Map Maker, permettait de modifier la carte sous réserve que les modifications soient approuvées après discussion avec les modérateurs de confiance.

Une expérience délicate

Nouveau boulevard urbain : ça passe ou ça casse

Pour tracer la nouvelle route, qui se situe pour partie entre deux chemins existants (l’un à mettre en impasse et l’autre à transformer en chemin interdit à la circulation de tout véhicule), cela n’a pas été facile.

Précisons qu’il est désormais impossible de reconstituer les conversations, seules les réponses sont encore disponibles dans les courriers reçus.

Pour créer le premier tronçon du boulevard urbain, entre l’avenue de Vichy (D 2209) et le boulevard Denière, il a fallu :

  • modifier le tracé de la départementale (effectif depuis novembre 2012, mais qui a eu beaucoup de mal à être concrétisé) ;
  • supprimer les segments du carrefour giratoire entre la rue de Vendée (côté Vichy), la rue de Bourgogne (côté Vichy) et le boulevard du 8-Mai-1945 (côté Cusset) ;
  • transformer l’ancienne impasse Brivet (située dans le prolongement de la rue de Bordeaux) en la nouvelle rue de Bordeaux prolongée ;
  • créer les nouvelles voies en direction du centre hospitalier.

Au fur et à mesure des modifications effectuées et validées ou discutées par les « modérateurs de confiance », la nouvelle route apparaît progressivement sur la carte Google Maps. Comme je l’ai répété plusieurs fois dans cet article, il y a toujours une épine dans le projet de voir cette nouvelle route sur une carte, d’autant plus que je travaille en parallèle pour OpenStreetMap où ça passe sans problème… et sans GPS (plus de détails dans des articles qui seront publiés ultérieurement).

La menace d’une suppression de la nouvelle route planait… car pour créer une nouvelle route, il fallait des sources autorisées. Le site d’une collectivité, une source bien informée parmi d’autres, aurait bien pu servir pour un tracé exact, mais risque de ne pas passer, avec pour conséquence la non-reconnaissance d’une nouvelle route, jusqu’à ce 6 janvier 2014, où l’on a vu les délimitations de la nouvelle route.

Map Maker a également été utilisé pour fiabiliser (enfin) des modifications de tracé remontant parfois à la fin des années 2000, comme le collège Jean-Rostand à Bellerive-sur-Allier, qui a connu une profonde modification (tout comme la rue Jean-Ferlot) à l’été 2009 : ralentisseurs coussin lyonnais à foison, parkings…

Le service Google Map Maker a été suspendu en 2015 à la suite d’un vandalisme important, avant de fermer définitivement le 31 mars 2017 ; la modification de la carte est devenue de plus en plus difficile. Les fonctions de mise à jour de la carte ont depuis été intégrées à Google Maps.

Et chez les concurrents

Les concurrents ont peu suivi, d’autant plus que je me ne suis pas impliqué dans la mise à jour des données cartographiques des sites concurrents (Mappy, Michelin, Bing). Et je ne parlerai pas de Waze, qui permet d’éditer plus facilement la carte à condition d’avoir roulé dans une zone spécifique et d’avoir des droits d’édition suffisants. Pour cela, d’autres éditeurs ont pu parvenir à créer la nouvelle route (et dont je suis impliqué quotidiennement dans l’édition de la carte de ce GPS).

Dix ans plus tard, le boulevard urbain est complet, mais avec quelques défauts. Et il est possible que Google se soit inspiré des données de la carte de Waze, plus facile à modifier que la carte de Maps.

Et dans les autres zones ?

Dans la zone de Vichy, deux nouvelles mises à jour

La mise à jour de l’imagerie satellite de 2014 a permis de mettre enfin au jour les aménagements réalisés jusqu’au milieu de l’année 2013. À noter que j’avais, à l’époque, réalisé des cartes (sur Google Maps) montrant les changements dans l’agglomération de Vichy, avec un code couleur en fonction de la présence (vert si entièrement disponible, rouge si postérieur à l’image satellite). Une nouvelle mise à jour de l’image satellite survient en juin 2017, avec des photos du 8 avril 2017 (où l’on peut observer le tracé de l’autoroute A 719 prolongée, le contournement sud-ouest et la deuxième phase du boulevard urbain), puis quatre ans plus tard, en 2021, avec des photos de juillet 2020.

Côté fiabilité, on peut encore constater des erreurs flagrantes de placement de lieux. Aujourd’hui, l’hypermarché Carrefour de Cusset était placé… sur la rue même des Peupliers, à 200 mètres de là où il devait être. Ou encore le Buffalo Grill de Bellerive-sur-Allier, placé 400 mètres plus loin sur la route, malgré des modifications tout à fait légitimes mais qui semblent ignorées.

Montluçon, Moulins et Clermont-Ferrand… et ailleurs

Les deux autres principales agglomérations de l’Allier, Moulins et Montluçon, n’ont pas eu droit à cette nouveauté si tôt. Elles ont dû attendre… fin 2018 pour avoir des images à jour, en remplacement de celles de 2008. Quant à Clermont-Ferrand, elle a eu très tôt des images haute résolution, datées de septembre 2006, juste avant la mise en service du tramway. Le comble, aujourd’hui (et c’est toujours le cas), le prolongement du tramway aux Vergnes, effectif depuis le 14 décembre 2013, n’est toujours pas tracé sur Google Maps !

Dans un prochain épisode : la mise à jour de la carte sur OpenStreetMap


  1. J’en avais fait l’expérience en 2009 avec une route déclassée, qui a mis un an pour que la modification soit effective).
  2. Une partie de Cusset, de Vichy (dont la rue de Paris, rénovée depuis), le nord de Bellerive-sur-Allier, Charmeil et Saint-Rémy-en-Rollat.
  3. Institut géographique national, qui fournissait sur l’ensemble de la France (hors zones denses) des images aériennes dans toutes les zones de France y compris rurales.