mercredi 26 juin 2024

La gare de Vichy, quinze ans après l’inauguration du pôle d’échanges intermodal : entre trains spéciaux qui m’échappent et modernité oubliant le passé

La gare de Vichy n’est plus ce qu’elle était aux heures de gloire. L’époque des trains haut de gamme et du confort qui était proposé aux voyageurs semble révolue. En cette fin du mois de juin, cela fera quinze ans qu’un pôle d’échanges intermodal (PEI) aura été inauguré, marquant l’entrée dans la modernité.

Début de rédaction le 18 juin 2024. Publication prévue le 26 juin, à l’occasion des quinze ans de l’inauguration du PEI. L’article de Wikipedia est complet mais il manque surtout des illustrations d’époque, et les données commencent à dater.

Remonter le temps en gare, un événement qui m’échappe

140 C, 241 P, BB 67400 Capitole… oui, ces trains ont bien circulé en gare de Vichy et j’ignorais leur passage

C’est grâce à Napoléon III que le train est arrivé en gare de Vichy en 1862 lors de son deuxième séjour (l’année précédente, il a dû descendre du train en gare de Saint-Germain-des-Fossés). Et le dimanche 16 juin, une reconstitution de l’arrivée du train a été réalisée dans le cadre des 16es fêtes Napoléon III avec la 140 C 27, une locomotive à vapeur préservée par une association du Gard, et qui devait se limiter à une redécouverte du train entre les gares de Bellenaves et de Gannat (avec deux viaducs Eiffel, ceux de Rouzat et de Neuvial).

Voir article (abonnés) de La Montagne du 16 juin 2024 sur la venue exceptionnelle de ce train à vapeur.

La seule occasion à laquelle j’ai pu voir un train spécial, c’était le train du Père Noël

L’association Train à Vapeur d’Auvergne préserve la locomotive à vapeur 141 R 420, qui a assuré (sauf en cas de panne) un train du Père Noël entre Clermont-Ferrand et Saint-Germain-des-Fossés via Vichy avec des voitures voyageurs[a], notamment en 2015 ou c’était la toute première fois que j’ai pu apercevoir une locomotive vapeur en gare, des décennies après leur retrait du service commercial et leur remplacement par des locomotives diesel dans les années 1960-1970. D’ailleurs, ce sont les 141 R (et les 241 P) qui ont assuré les derniers trains à vapeur entre Moret - Veneux-les-Sablons[b] et Clermont-Ferrand.

Le 22 juin 2024, un train spécial en provenance du Creusot et à destination de Clermont-Ferrand devait être tracé par la 241 P 17, mais en raison d’une panne, c’est la locomotive diesel BB 67628, livrée En Voyage (bien connue dans la région car elle a assuré le traction ou la pousse de rames réversibles régionales jusqu’en 2017) — on aurait préféré une locomotive en livrée bleue — qui a assuré ce train.

Les trains du quotidien, ce sont désormais du matériel automoteur

Sur Paris – Clermont-Ferrand, ce sont toujours des rames tractées qui assurent cette relation où la réservation est obligatoire, avec des locomotives électriques (depuis que la relation est totalement électrifié en 1990) de type BB 26000 (plus rarement des BB 22200) et une composition fixée de voitures Corail.

Les trains TER, eux, profitent moins de la traction électrique, puisque ce sont majoritairement des X 76500 (équivalent 3 voitures), ou plus rarement des X 73500 (équivalent 1 voiture, circulant en unité multiple). La région Auvergne a commandé un nouveau matériel, plus capacitaire (4 voitures) mais surtout qui peut utiliser la caténaire. Ces trains, appelés les Régiolis, sont livrés depuis la fin de l’année 2016.

Le quotidien d’un voyageur dans cette gare

Une simple gare de passage, sans aucun terminus

L’usager d’un train qui souhaite aller à Clermont-Ferrand attend toujours celui qui vient du nord : il est annoncé en provenance de Moulins-sur-Allier[c], Saint-Germain-des-Fossés ou Lyon-Perrache, et à destination de Clermont-Ferrand, Vic-le-Comte, voire Issoire ou Brioude, s’arrête pendant une minute sur un quai pleinement accessible, sans obstacle (sauf à faire attention à l’intervalle entre le marchepied et le quai), puis repart vers le sud, vers la gare suivante, Riom - Châtel-Guyon, située 40 km plus loin.

Ces trains, portant un numéro impair, arrivent toujours voie C. Une voie rénovée en août 2012 (comme les trois autres, A, B et D) qui donnait à l’époque l’impression de débarquer dans une gare TGV, sans jamais pouvoir accueillir un de ces trains qui pourrait ouvrir la gare au reste de la France.

Un train qui effectue son terminus dans cette gare est devenu une exception. Mis à part en 2012 où il a existé un aller-retour (assuré en X 73500) en pleine heure de pointe, les terminus n’ont d’utilité qu’en cas de travaux, ce qui était le cas pendant le pont de l’Ascension 2013 et le dernier week-end de mars 2018.

D’ailleurs, en gare de Clermont-Ferrand, inutile de chercher Vichy dans le tableau des prochains départs (sauf circonstances très exceptionnelles) : il suffit de prendre un train TER en direction de Saint-Germain-des-Fossés, Moulins-sur-Allier, Nevers, Dijon, Lyon-Perrache, ou un train Intercités pour Paris-Bercy, cette desserte étant possible par un train à réservation obligatoire.

Une gare pleinement accessible aux personnes à mobilité réduite… depuis 2017

Si les travaux d’aménagement de la gare à la fin des années 2000 ont permis de la rendre accessible, notamment grâce à la création d’ascenseurs, un problème persistait encore pour l’accès au quai des voies B et C. Il y avait encore un monte-escalier pour accéder à ce quai, très utilisé pour les usagers venant du nord de Vichy (provenance Paris ou Lyon). Après plusieurs années de retard, mais aussi la colère des élus, les travaux sont menés en 2017.

Les quais (sauf celui de la voie D) sont pleinement accessibles, ce qui permet de rejoindre le train sans obstacle autre que l’intervalle avec le quai.

En dehors de la gare : une vidéoprotection désormais surabondante !

Le dispositif de vidéoprotection tel qu’il existait au début de l’année ne suffisait-il pas ? Cela n’a pas empêché la ville de Vichy de rajouter pas moins de vingt caméras supplémentaires en avril (avec possibilité de verbalisation des infractions).

La gare routière a vu l’ajout de neuf caméras de vidéoprotection, et ce alors que son accès est toujours aussi mal signalé (tour comme la gare SNCF elle-même). La place de la Gare, qui n’a aucune plaque de rue, s’est vu ajouter pas moins de onze caméras d’un coup, y compris sur les voies sortantes[d], en complément des deux caméras déjà existantes fixées au nord du giratoire nord et des deux autres sur le parvis où est installée l’horloge, certaines fixées sur des supports d’éclairage public avec… les illuminations de Noël, qui ne sont plus démontées. Et ce alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes annonce un renforcement de la sécurité dans la gare.


  1. Et non pas des wagons, cette dénomination est plus appropriée pour les trains de marchandises.
  2. Les locomotives à vapeur ont été exclues des parcours Paris – Moret en 1950, remplacées par des locomotives électriques sur une grande partie du parcours francilien.
  3. Moulins-sur-Allier est le nom de la gare, située sur le territoire communal de Moulins traversée par la rivière Allier.
  4. Trois caméras ont été ajoutées vers l’avenue Doumer, et deux autres au début de la rue de Paris.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire