À quoi ressemblait Vichy en 2010 ? Routes, aménagements urbains, etc.

En octobre 2010, des voitures sillonnant la France entière ont parcouru les rues de l’agglomération de Vichy afin de faire découvrir au monde entier à quoi ressemble la ville avec une vue panoramique à 360°. Première partie : ce qui existait dans le centre-ville de Vichy à cette époque : routes (ou plutôt rues), aménagements urbains, commerces.

Article rédigé le 10 octobre 2020 – Mis à jour le 17 octobre 2020
Cet article fait partie des séries : Rétrospective > Retour 10 ans en arrière (article du 10 octobre 2020)

Nous sommes à l’automne 2010. À l’époque, Claude Malhuret était le maire de Vichy ; c’était son quatrième mandat (2008-2014, dernière mandature complète) qui a été marqué par la finalisation des travaux de l’esplanade du Lac d’Allier (terminés en mai 2009), ou encore du pôle d’échanges intermodal en gare de Vichy (inauguré le 26 juin 2009). Dans le quartier de France (au sud de la commune), c’est un ensemble de rues qui a été mis à sens unique, à la suite de la rénovation de l’avenue Jean-Baptiste Bulot fin 2009, dans le but de fluidifier la circulation, au détriment des cyclistes dont on se préoccupait peu.

Les premiers aménagements de sécurité apparaissent au droit des écoles, avec l’implantation de ralentisseurs et la création de limitations ponctuelles de vitesse à 30 km/h à la fin de l’année 2009 : on les trouvera au droit de la rue des Saules (école Jacques-Laurent), de l’avenue de Gérardmer (école La Colline, en face de la gendarmerie), de la rue du Maréchal-Lyautey (école Lyautey) et aussi sur l’avenue de France (D 426) (parc du Soleil).

Fin août 2010, une révolution (cette fois-ci à l’échelle de la communauté d’agglomération), avec la mise en service d’un nouveau réseau de transport urbain, MobiVie, avec huit lignes, dont la ligne A, avec une fréquence de quinze minutes [1]. Mais le jeune réseau sera victime de sa nouveauté à cause notamment du matériel roulant (on voulait faire la chasse aux grands bus vides).

Un tour dans les rues du centre-ville : rue Clemenceau, rue Wilson, rue Lucas… mais pas la rue de Paris !

Octobre 2010 a été marqué par un grand chantier dans les rues de Vichy : la rénovation de la rue de Paris. La ville s’attaquait alors à la chaussée principale, dimensionnée pour deux voies.

Rue de Paris, 13 mars 2019. En octobre 2010, la rue était en pleine rénovation. Le stationnement est réorganisé et les passages piétons accessibles aux personnes à mobilité réduite. Exceptionnellement, la rue est déserte en raison du départ d’une étape du Paris-Nice.
Photographie personnelle.

La rénovation de la chaussée de la rue de Paris s’opérait en deux temps : d’abord entre la place Lasteyras (qui devient une chaussée en double sens) et l’angle avec les rues Beauparlant et Dejoux, puis jusqu’au carrefour des Quatre Chemins. Mais, mauvaise nouvelle, comme prévu, le couloir bus qui existait entre la rue Desbrest et la rue Lucas, prévu pour améliorer la fluidité, est supprimé (pour privilégier la marche à pied ?) La rue sera inaugurée le 25 février 2011 ; coût des travaux : 5 millions d’euros.

Les rues y débouchant (rues Dacher, Belin, Pasteur, Dubessay, Beauparlant, Desbrest et Nicolas Larbaud au nord, place Lasteyras et rues Laprugne, d’Oran, du Portugal et Dejoux au sud), ainsi que sur l’avenue de Gramont la rue Drichon, nécessitent de franchir un ralentisseur que l’on pourrait assimiler à un trottoir traversant, mais les marquages au sol et les clous équivalents aux bandes podotactiles présents n’autoriseraient pas cette appellation (alors que sur la rue Clemenceau en direction de la rue Ravy-Breton, le trottoir en est effectivement un) [2].

Les voitures de Google n’ont pas pu emprunter cette rue, la couverture des rues y débouchant n’a été effective qu’à partir de mai 2013.

Parmi les commerces présents rue de Paris, on notera notamment :

  • l’arrivée d’une enseigne de la grande distribution en 2011 : il s’agit de Franprix, là où il existait un vidéoclub [SV 1] ;
  • un peu plus loin, quasiment en bout de route, signalons l’arrivée, fin 2010, d’une grande chaîne de restauration à table (à la place de la Cafétéria de Paris [SV 2]), proposant des plats à volonté : il s’agit de Flunch, qui aura connu huit ans d’existence [3] avant de devenir Grill Ville (qu’a-t-il bien pu arriver pour perdre l’enseigne ?).

Rue Georges Clemenceau : quand la publicité n’était pas encore présente autour

Sur cette rue commerçante, rénovée en 1992, les codes de rénovation du centre-ville y sont : trottoirs en calcaire de Rocheret et décorations supplémentaires, le tout pour laisser plus de place aux piétons.

À l’époque, pour se démarquer des autres rues du centre-ville (qui avaient des têtes d’éclairage sphérique, lesquels disparaîtront lentement — jusqu’en 2018 pour deux autres rues —), la rue était équipée de vingt (20) candélabres inclinés [4][SV 3] et pouvait même être éclairée depuis le sol. Ils ne seront plus que dix-huit (18) après la rénovation de la place de l’église Saint-Louis en 2013, puis dix-sept (17) avec le remplacement de l’un d’eux à la rentrée 2017 par… un écran publicitaire. Les dix-sept survivants seront remplacés en novembre 2019 par autant de candélabres, droits cette fois-ci, en LED, avec trois modules (deux vers la chaussée, un vers le trottoir), et au milieu, la possibilité de réaliser des jeux de lumière.

Retournons à ce qui existait il y a dix ans. À cette époque :

  • on pouvait acheter des médicaments à la grande pharmacie Thermale & Anglaise, à l’angle avec la rue Sornin. Elle fermera définitivement en 2019, en cause, l’implantation d’une autre… pharmacie, de l’autre côté, début octobre 2019 (Lafayette Centrale), qui a en fait déménagé plus loin dans la rue. En lieu et place de la pharmacie, un magasin de vêtements a ouvert en septembre dernier (Parfois) ;
  • à l’angle entre la rue de l’Hôtel des Postes et la rue Clemenceau, une agence bancaire était en cours de rénovation (Crédit Agricole) et un opticien était installé en face, lequel laissera la place à un opérateur de téléphonie (SFR) qui déménage pour plus de visibilité ;
  • rue Burnol, on pouvait acheter un livre, un magazine ou des cartes postales à la Grande Librairie, institution qui a duré plus de trente ans, et qui a décidé de fermer définitivement ses portes en septembre 2019 [5] (je me souviens avoir acheté un livre pour mes études, dont je n’ai lu que la moitié, ou encore des journaux). Le site est désormais occupé par un restaurant franchisé d’une enseigne inconnue jusqu’alors (BCHEF), ouvert depuis février ;
  • et l’on pourrait citer bien d’autres commerces qui ont changé de nom.

Le parvis de l’église Saint-Louis ne ressemblait pas non plus à ce que l’on connaît actuellement : il a existé des toilettes souterraines, évidemment inaccessibles aux personnes à mobilité réduite [SV 4]. Elles seront définitivement condamnées en janvier 2013, le parvis sera rénové toute l’année 2013, avec éclairage public récent (pas encore LED), bancs répartis aléatoirement, stationnement interdit au droit du parvis. Les toilettes (toujours gratuites) réapparaîtront en 2016, quelque part rue Sainte-Cécile. Seul le panneau publicitaire — en place depuis 2012 — a survécu.

D’ailleurs, en parlant de publicité, s’il n’y avait encore rien en 2010, c’est surtout à partir de 2012 que l’invasion publicitaire a commencé. Et à l’époque, je me demandais toujours pourquoi la ville continue de communiquer sur papier et ne s’était toujours pas décidée à implanter des panneaux sous forme électronique comme cela se fait dans beaucoup d’autres villes moyennes (ce qui sera fait seulement cinq ans plus tard). En septembre 2017, trois écrans publicitaires viennent encombrer le paysage vichyssois :

  • rue Georges Clemenceau, juste après la rue Sainte-Barbe (en remplacement d’un candélabre incliné) ;
  • rue du Président Wilson, à hauteur de l’intersection avec la rue du Président Roosevelt (en remplacement d’un panneau publicitaire classique double face, implanté en 2012) ;
  • rue Lucas, à hauteur du centre commercial des Quatre Chemins (en remplacement d’un panneau publicitaire type sucette, implanté vers 2009) ; celui-ci a été déplacé en août 2020 de l’autre côté du trottoir.

Ils diffusent des informations municipales (en ce moment, port du masque obligatoire, comités de quartier, manifestations locales, mais aussi des publicités à caractère commercial telles qu’un fast-food, la Banque Postale ou un programme télévisé du groupe TF1).

Rue du Président Wilson : une moitié refaite seulement

En tournant à droite depuis la rue Clemenceau vers la rue Wilson (en veillant à laisser l’espace pour les vélos libre), on arrive sur la rue Wilson. Rénovée en 2018, on a fait comme la rue Clemenceau en donnant plus de place aux piétons, en réalisant les travaux, mais uniquement côté bâtiments, et non côté parc, pour cause de problème de domanialité. La rue sera inaugurée le 23 juin 2018.

En 2010, on pouvait rouler à 50 km/h en croisant des passages piétons dangereux car obstrués par le stationnement (et malheureusement c’est toujours le cas). Pour un classement en zone 30, il a fallu attendre juillet 2016.

Rue Wilson, à hauteur de l’intersection avec la rue Roosevelt, 11 septembre 2016. Avant sa rénovation, le stationnement était permis des deux côtés. Seul le trottoir côté passages sera rénové en 2018. Le marquage au sol de zone 30 est récent. Les passages piétons sont dangereux car ils n’offrent aucune visibilité. Après sa rénovation, c’est un ralentisseur (mais avec deux passages piétons qui n’autorisent pas de traverser n’importe où…).
Photographie personnelle.

Une seule issue : la rue Lucas puis l’avenue Thermale. La rue ne permet que de rejoindre la rue Lucas puis l’avenue Thermale depuis la piétonnisation de la rue Montaret fin 2008, qui permettait de rejoindre le parking des Quatre Chemins. Les vélos ne peuvent même pas emprunter cette rue, ni de passage débouchant sur la rue Clemenceau : des panneaux de circulation interdite et de stationnement interdit. On croise également la rue Sornin, rénovée en 2019, elle aussi interdite aux vélos…

Avec une chaussée réduite à 4 mètres de large, le double-sens cyclable n’a même pas été instauré alors que cela pourrait être possible. Seule consolation, plus de quarante places pour les vélos, et depuis novembre 2018, des vélos en libre-service.

Rue Lucas : le tour est bouclé

Il ne restait plus qu’une rue à rénover dans l’hypercentre-ville : la rue Lucas. Rénovée en 2019, elle est enfin classée en zone 30, avec au début un passage piétons et un ralentisseur qui seraient non conformes (non matérialisé, et passage d’une ligne de bus).

Début de la rue Lucas (Vichy) 2020-03-17
Début de la rue Lucas, 17 mars 2020, 10 h 58. Entièrement rénovée, cette rue — déserte à une heure d’un confinement qui va durer près de deux mois en raison d’une pandémie de maladie à coronavirus — commence par un passage piétons et un ralentisseur qui seraient non conformes. Un classement en zone de rencontre aurait été souhaitable.
Photo : Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Il y a dix ans, bien qu’ayant le même revêtement que la rue Clemenceau, le parvis du centre commercial pouvait être encore désert. Un panneau publicitaire a dû être implanté une année plus tôt, avant d’être remplacé en septembre 2017 par un écran publicitaire (qui sera déplacé en août 2020)[SV 5]. Souvent, le week-end, les concessions automobiles de la région (surtout de Charmeil) venaient exposer les nouveautés (Fiat, Audi, Volkswagen, Toyota, etc.) sur le parvis. Depuis 2019, cela ne semble plus possible, notamment avec l’extension des terrasses de l’autre côté de la rue.

Le centre commercial des Quatre Chemins avait pour enseignes locomotives Darty (électroménager), La Grande Récré (jouets) et Sport 2000 (articles de sport), ces deux dernières étant également présentes dans la zone commerciale des Ailes, au nord de la ville. La FNAC s’y implantera en 2013 (ouvert depuis le 23 novembre 2013), quant à l’enseigne de jouets, en difficulté, elle a été remplacée par un concurrent, déjà implanté à Cusset depuis quelques années : King Jouet. Un peu plus loin, on pouvait aller jouer au casino des Quatre Chemins. Ouvert depuis 2004, il est contraint de fermer à la fin de l’exercice 2015 faute de rentabilité[6] (il subsiste toujours le casino du Grand Café). L’ancien site du casino — qui est indiqué comme étant temporairement fermé sur Google Maps… — est désormais occupé par un bar-restaurant (l’enseigne Au Bureau) avec terrasse, ouvert même après minuit le week-end, depuis le 5 décembre 2019[7].

Ce qui a changé durant les dix dernières années

  • Rue de Paris : rénovée entre l’automne 2009 et le printemps 2011, inaugurée le 25 février 2011. Classement intégral en zone 30.
  • Rue Georges Clemenceau (et rue Jean Jaurès) : éclairage public modernisé en novembre 2019 (26 candélabres).
  • Rue Lucas : rénovée début 2019, mise en service fin avril 2019, inaugurée le 29 juin 2019. Classement (tant attendu) en zone 30.
  • Rue Wilson : rénovée en 2018, inaugurée le 23 juin 2018. Classement en zone 30 en juillet 2016.
  • Rue du Maréchal Foch : rénovée en 2016, inaugurée en septembre 2016.
  • Passage de l’Amirauté : rénové fin 2013-début 2014.
  • Rue Sornin : rénovée en 2019, inaugurée le 29 juin 2019.
  • Rue Ravy-Breton : rénovée fin 2019.
  • Rues Sainte-Cécile, Sainte-Barbe et parvis de l’église Saint-Louis : rénovés en 2013.

À suivre : en périphérie


[SV 1] Vue panoramique autour du magasin Franprix, en juin 2018 (en vignette, juin 2008).

[SV 2] Vue autour de la cafétéria, en juin 2018 (en vignette, juin 2008).

[SV 3] Vue depuis le début de la rue, en octobre 2010 (en vignette, juillet 2019).

[SV 4]Vue du parvis de l’église Saint-Louis, en octobre 2010 (en vignette, juillet 2019).

[SV 5]Vue depuis le début de la rue, en octobre 2010 (en vignette, juillet 2019).

[1] La fréquence de 15 minutes, sur la ligne A (Cusset Centre ↔ Collège Jules Ferry), un des atouts du réseau, perdurera jusqu’en 2019, année où la fréquence sera abaissée à 20 minutes.

[2] CEREMA, Bertrand Deboudt/Direction territoriale Nord-Picardie, « Le trottoir traversant » (consulté le 11 octobre 2020).

[3] Le restaurant Flunch aura fermé pendant plus de deux ans à la suite d’un incendie survenu dans les cuisines [a] et n’a rouvert que le 4 décembre 2013 [b]. Ce n’est d’ailleurs pas le seul restaurant à connaître un incendie durant la décennie : le restaurant La Rotonde, en bordure du lac d’Allier, a connu le même sort fin 2017 (en cause, un ancien salarié, condamné depuis [c]), mais n’a mis que quelques mois à rouvrir [d].

[4] Plus les neuf situés rue Jean Jaurès, qui connaîtront le même sort en novembre 2019. Mais on ignore pourquoi un tel remplacement : était-ce programmé bien à l’avance, ou simplement des travaux basiques ?

[5] « Librairie - Fermeture de la Grande Librairie à Vichy : l’épilogue d’Hélène Tournaire », La Montagne, 14 septembre 2019.

[6] « Rien ne va plus à Vichy : le casino des Quatre Chemins ferme l’an prochain », France 3 Auvergne, 13 avril 2015. Voir aussi l’article « Casino de Vichy » de wikipedia.

[7] « Au Bureau Vichy, nouvelle adresse en cœur de ville », site de la ville de Vichy, 11 décembre 2019.

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