dimanche 30 mars 2025

ZA Graves – Les Gauvins (Cusset) : dernières enseignes, et déjà la fin pour Carrefour

J’ai appris, hier soir, que l’hypermarché Carrefour de Cusset va devoir changer d’enseigne, simplement parce que l’Autorité de la concurrence a estimé que, à la suite du rachat des activités du groupe Louis Delhaize (qui possédait les magasins Cora), il existait un risque anticoncurrentiel, et que cette reprise est conditionnée à des cessions de magasins ou à un transfert en cession de franchise au profit d’enseignes concurrentes. Ce qui signe la fin d’une aventure de 17 ans, marquant à nouveau un bouleversement dans le paysage commercial d’une zone d’activités partie de rien vingt ans plus tôt...

Début de rédaction le 13 mars 2025.

En moins d’un an, une énième évolution du paysage commercial vichyssois

En 2024, reprise et disparition d’une enseigne…

L’année 2024 a été marquée par la disparition de l’enseigne Casino, en proie à d’importantes difficultés financières ; le groupe Casino a été contraint de céder des magasins à des concurrents (Intermarché, Auchan et Carrefour). Dans l’agglomération de Vichy, il existait deux supermarchés Casino : un près du centre-ville de Cusset, devenu Netto (enseigne discount du groupement des Mousquetaires auquel appartient Intermarché) ; quant au deuxième, situé dans le centre-ville de Vichy (à l’angle de la place Charles-de-Gaulle et de la rue de l’Hôtel-des-Postes), il a purement et simplement été fermé en septembre 2024, sans repreneur. En revanche, les magasins de proximité du groupe Casino (Vival, Casino Shop, Monoprix et Franprix) restent ouverts.

Le rachat des hypermarchés Cora par le groupe Carrefour, en juin 2024, marque aussi la fin d’une époque : après quarante ans d’existence[a], Cora est devenu officiellement Carrefour le 19 novembre 2024. Avant cette date, même si la signalétique de Cora persistait, les produits Carrefour commençaient à voir le jour. Les concepts hérités de Cora sont toujours présents : cafétéria et chapiteau temportaire pour les opérations gros volumes.

Dans le même temps, pour ceux qui cherchent à acheter moins cher, un supermarché Lidl a été reconstruit rue des Bartins (axe majeur de desserte de l’agglomération). Il rouvre au public le 8 janvier 2025.

En 2025, nouvelle disparition d’enseigne ?

L’année 2025 sera bouleversée par une autre modification d’envergure. Et cela est simplement la conséquence du rachat de Cora par Carrefour : l’Autorité de la concurrence dit oui, mais à condition de céder certains magasins là où il existe un risque de non-concurrence. Et l’hypermarché de Cusset est concerné, non pas par une cession, mais par un transfert en cession de franchise, impliquant par ailleurs… un changement d’enseigne.

Carrefour, une locomotive d’une zone commerciale aux portes de Cusset

Depuis le rachat des magasins Cora par le groupe Carrefour, le paysage commercial vichyssois est composé de trois hypermarchés de deux enseignes différentes, l’autre étant un E.Leclerc à Bellerive-sur-Allier.

Le groupe Carrefour est bien implanté dans l’agglomération vichyssoise avec, donc, les deux hypermarchés, mais aussi deux supermarchés Carrefour Market (un à Cusset[b] et un autre à Saint-Yorre), ainsi qu’un drive piéton installé rue de Paris (remplaçant l’enseigne Cora en ville et présent depuis 2023).

Cet hypermarché est situé dans la zone d’activités des Graves - Les Gauvins, gérée par la communauté d'agglomération Vichy Communauté[1], et plus communément appelée la zone commerciale des Peupliers en référence à la rue des Peupliers qui dessert une partie de cet espace économique.

Carrefour Cusset
L’hypermarché Carrefour de Cusset, le 19 janvier 2021. Au premier plan, le carrefour giratoire, créé fin 2006 dans le cadre de la création du parking à étage de la grande surface commerciale, a été refait en 2017 avec l’arrivée du boulevard urbain.
Photo : TCY, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

Les commerces de la zone d’activités

Au-delà de Carrefour, la zone d’activités comprend un éventail conséquent de magasins. Nous nous limitons à la partie cussetoise (ou cussétoise, c’est selon) pour établir cette liste.

  • Rue des Peupliers :
    • E.Leclerc Drive (drive grande distribution) [2013],
    • Electro Dépôt (électroménager) [05/2025[2]], Maxi Zoo (articles pour animaux) [ouverture prochaine 2025],
    • Bigmat [11/2021] et Caséo (cuisines) [01/2022],
    • Mondial Pare-Brise (réparation de pare-brise), Cash Express (revente) [2017].
  • Boulevard d’Alsace-Lorraine :
    • SoCoo’c (cuisines) [11/2021], Carlance (produits de beauté) [2024],
    • Le Jardin Céleste (restaurant) [2022], PADD (articles équitation) [08/2022], Elancia (fitness) [08/2023],
    • Altuntas (fruits et légumes). La Pataterie [2013], restaurant, a définitivement fermé ses portes.
  • Avenue Gilbert-Roux, côté nord :
    • Conforama (ameublement, décoration, électroménager) [08/2012 par déménagement], B&M (divers à bas prix) [2021, ex-Babou 2012], Les 3 P’tits Cochons (épicerie) [07/2012],
    • Cuisinella (cuisines),
    • Tollens (peinture). Générale d’Optique (opticien) a définitivement fermé. 
    • MDA (électroménager), Crazy Jump Park (loisirs). Le local occupé de 2020 à 2024 par Hyperburo est encore vacant.
    • Dallois (concessionnaire automobile des marques Citroën, DS Automobiles et Opel) [06/2009]. 
    • But (ameublement, électroménager) [05/2014].
  • Avenue Gilbert-Roux, côté sud :
    • Roc-Eclerc (funéraire).
    • Station-service Carrefour (station-service et location de véhicules) [2008] 
    • Le Kiosque à Pizzas (pizzas à emporter).
    • Rapid Pare-Brise (réparation de pare-brise) [07/2021]
    • Happy Cash (revente d’objets) [11/2020] .
  • Rue des Charmilles :
    • Bleu Libellule (accessoires de beauté).
    • L’Auvergne Boulangerie Brasserie (boulangerie).
    • Cartaplac (service cartes grises). 
    • Carrefour Drive (drive) [2013]
    • Bricomarché (bricolage, matériaux) [04/2008 après déménagement].

Légende : nom de l’enseigne (activité) [date d’ouverture si connue].

Les particularités de ce magasin

Il s’agit du seul parking d’hypermarché à étage ; la création de ce parking a nécessité une légère déviation de la rue des Peupliers avec la création de deux giratoires et d’une nouvelle rue (la rue des Charmilles). Capacité 500 places ; un parking extérieur au sud de la rue des Peupliers est aménagé, mais réservé au personnel de l’hypermarché.

Le magasin compte plus de vingt caisses, dont une réservée aux porteurs de la carte Pass et une caisse prioritaire, ainsi que des caisses rapides.

Carrefour Cusset, ligne de caisses
Intérieur de l’hypermarché Carrefour, le 19 janvier 2021.
TCY, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

La galerie marchande de l’hypermarché comprend : une pharmacie, un distributeur automatique de billets, un commerce spécialisé dans les cigarettes électroniques, un pressing, un magasin de produits de beauté (Beauty Success), un coiffeur (Saint Algue), un opticien (GrandOptical), un bar (La Cervoiserie) ouvert depuis fin 2021 (avec accès extérieur). La Pause Vichyssoise, vendant des plats à emporter, semble avoir cessé son activité.

Avenir de la zone commerciale

Electro Dépôt et Maxi Zoo, les deux dernières enseignes ?

D’après un site spécialisé, l’ouverture du magasin Electro Dépôt de Cusset devrait avoir lieu le 21 mai 2025. Il s’agit d’une ouverture simultanée de trois magasins en France ; celui de Cusset est le plus grand (1 040 m2)[2]. Lors de mon dernier passage le 23 mars, l’enseigne a déjà été montée. En revanche, l’ouverture de Maxi Zoo n’est pas encore connue à ma connaissance. Les deux magasins se partagent un parking de 59 places, dont huit pour véhicules électriques, quatre pour les personnes handicapées et quatre pour les familles.

Ces deux magasins pourraient être les derniers dans cette zone d’activités à vocation industrielle et commerciale. Huit ans après l’arrivée du boulevard urbain, la dernière friche aux portes de Cusset à deux pas de cette nouvelle voie, qui a pour principal objectif le désenclavement interne de l’agglomération, ne sera plus qu’un souvenir. Et dire que vingt ans plus tôt, il y avait un supermarché et sa station-service, un magasin de bricolage et un magasin de vêtements, et quasiment rien d’autre.

Projets abandonnés

En 2018, Lidl projetait de déménager son magasin de la zone commerciale de la rue des Bartins vers celle des Graves, à côté de Carrefour. Mais la commission départementale d’aménagement commercial de l’Allier (CDAC 03) a rejeté, à l’unanimité, ce projet de création de supermarché le 22 juin. Les élus, à commencer par le maire de Cusset, ont opposé un refus catégorique, non seulement à cause de la présence d’une enseigne concurrente, ce qui provoquerait un détournement de clientèle (« limiter l’hypertrophie des zones commerciales en périphérie »), mais aussi d’une mutualisation défaillante des accès et stationnements, d’un mélange de flux de déplacements de la clientèle et des camions de livraison et d’une insuffisance de détails sur les économies liées à l’autoconsommation du bâtiment. Ce projet est à nouveau refusé par la commission nationale d’aménagement commercial le 25 octobre.

Finalement, en 2024, le supermarché Lidl de la rue des Bartins sera détruit et reconsruit sur place, avec aux nouveaux standards de l’enseigne allemande, avec un parking de 86 places et un accès direct depuis la rue, et ouvre le 8 janvier 2025.

Pronostic : quelle enseigne remplacera Carrefour ?

On ne sait pas encore quelle enseigne va remplacer Carrefour, mais l’une d’elles va devoir la remplacer. Et je table sur quatre enseignes, dont l’une peut sortir du lot rapidement, qui constituera la nouvelle locomotive de la zone d’activités des Graves.

Forte probabilité : E.Leclerc. Le leader français de la grande distribution, qui dispose déjà d’un magasin à Bellerive-sur-Allier, peut reprendre son concurrent, d’autant plus qu’un drive est présent dans la zone d’activités depuis… janvier 2013. Or, si Carrefour a déjà un drive accolé à son magasin, il faudrait prendre une décision, mais laquelle ?

Et si Intermarché accentuait sa présence ? Déjà présente dans les années 1980 et 1990[c], elle pourrait faire son retour aux Graves, mais bien sûr sous le format hypermarché, moyennant de lourds travaux pour mettre l’entrée aux standards de l’enseigne. Le groupement des Mousquetaires a déjà une implantation de longue date, Bricomarché, où le bâtiment actuel, situé et accessible par la rue des Charmilles, est présent depuis 2008.

Plus improbable : le retour de U ? Dans les années 2000, jusqu’en 2007, la locomotive de la zone d’activités était un magasin U. D’abord un Super U, c’est à l’époque de cette enseigne que l’on a construit l’hypermarché que l’on connaît aujourd’hui. Le retour de l’enseigne accroîtrait la concurrence et donc le choix.

Et les autres ? Il reste encore Auchan, mais la probablité qu’un magasin Auchan s’implante dans l’agglomération de Vichy est très faible, d’autant plus que l’enseigne nordiste va fermer le magasin situé au nord de Clermont-Ferrand dans un mois et demi, conséquence d’un important plan social.


  1. Cora a remplacé l’enseigne Radar en 1984 ; à l’origine, cette enseigne est principalement implantée dans le nord et l’est de la France, et les implantations hors de cette zone sont plus rares.
  2. Issus de la transformation des magasins Champion en Carrefour Market. Celui de Cusset a été le dernier de province à passer de l’enseigne Champion à Carrefour Market, en raison d’une trop grande proximité avec l’hypermarché.
  3. Des plans des villes de Vichy et de Cusset datés des années 1980 sont encore présents au nord du centre-ville de Vichy, et l’on découvrait que ces magasins n’ouvraient pas en continu en semaine.
  1. « GRAVES - LES GAUVINS », site de Vichy Économie, Vichy Communauté (consulté le 14 mars 2025).
  2. Camille Borderie, « Electro Dépôt poursuit son expansion avec trois ouvertures au 1er semestre 2025 », sur univers-habitat.eu, 26 février 2025 (consulté le 15 mars 2025).

samedi 29 mars 2025

Dans le rétro : 29 mars 2015, les premières élections départementales

Le 29 mars 2015, pour la première fois, les Français étaient appelés aux urnes pour voter à un nouveau type d’élection : les élections départementales. Cette date correspond en fait au second tour des élections, car certains cantons étaient déjà pourvus au premier tour. Outre le fait que cette journée n’a duré que 23 heures[a], elle a cependant marqué un tournant dans le paysage politique français.

Le nom : le « département » est partout, le canton change de sens

Pourquoi « conseil départemental » ou « élections départementales » ?

Avant une loi de mai 2013, les assemblées départementales avaient un autre nom. Le siège du département s’appelait alors conseil général, les représentants des cantons les conseillers généraux.

La loi no 2013-403 du 17 mai 2013 annonce, dans son premier article, le changement de dénomination des assemblées départementales : le conseil général devient le conseil départemental et les conseillers généraux deviennent départementaux.

Ceux-ci sont élus par les citoyens dans le cadre des élections dites départementales, et pour la première fois en binôme de sexe différent (on instaure déjà la parité dans une élection, en l’occurrence les assemblées départementales), pour une durée de six ans. Cela signifie que, théoriquement, les prochaines élections devraient avoir lieu en mars 2021, puis en mars 2027, en mars 2033… mais une crise inédite et une autre élection d’ampleur bouleverseront le calendrier[b].

Le canton, nouvelle définition

Avant l’organisation des élections départementales, il a fallu également modifier la définition du canton. Celui-ci est désormais une division électorale, comme l’est la circonscription législative, et non plus une division administrative comme le sont toujours la commune, l’arrondissement, le département et la région. Les nouveaux cantons s’affranchissent des limites des arrondissements, ce qui peut donner lieu à des situations étranges.

Le nombre de cantons dans un département devra être impair, et atteindre un minimum selon la population du département (au recensement de 2010) (article 4). Si, dans l’Allier (environ 342 908 habitants) il doit y avoir un minimum de treize cantons, il y en aura finalement dix-neuf.

Les nouvelles limites des cantons sont définies par décrets en février et mars 2014. Pour l'Allier, le décret no 2014-265 du 27 février 2014 (JORF du 1er mars) en comptera 19. On découvre que Montluçon sera divisée en quatre cantons, Moulins deux et Vichy deux. En revanche, le canton de Cusset est un canton unique.

C’est oublier que certains cantons, dont on ignorait leur existence, ont même refait leur apparition sous une autre forme. Il en est ainsi du canton de Cusset, qui a bel et bien existé, de 1793 à 1985, avant d’être scindé en deux : le canton de Cusset-Nord et celui de Cusset-Sud, comprenant chacun une fraction communale de Cusset plus quelques communes. Quant aux deux cantons vichyssois, ils ont été créés en 1973 (Vichy-Nord et Vichy-Sud), avant d’être modifiés en 1985 ; en 2015, les cantons de Vichy-1 et Vichy-2 rajoutent quelques communes à ces deux fractions cantonales, sans toucher au périmètre de ces cantons à l’intérieur de Vichy.

La nomenclature des fractions cantonales est désormais unique : fini les divisions avec une orientation géographique, celles-ci sont suivies systématiquement d’un chiffre. Cela ne permet plus de distinguer la partie nord ou la partie sud d’une commune (exemple dans l’Allier : Vichy-Nord et Vichy-Sud, mais Moulins-Ouest et Moulins-Sud ; Montluçon avait cinq cantons avec une orientation clairement identifiable, et il existait même le canton de Domérat-Montluçon-Nord-Ouest). Aujourd’hui, comment savoir la répartition des quatre nouveaux cantons de Montluçon ?

Celle des noms des cantons reprend, dans la plupart des cas, le nom de la commune la plus peuplée, mais pas forcément les noms des (ex-)chefs-lieux. Dans certains départements, les noms de cantons ne reprennent pas les noms des chefs-lieux de canton, renommés bureaux centralisateurs de canton. S’il n’existe aucun cas particulier dans l’Allier, de tels noms affluent ailleurs. Ainsi, dans le Puy-de-Dôme, il existe un canton du Sancy, dont le bureau centralisateur est situé à La Bourboule. Et en Haute-Loire, des cantons s’appellent Pays de Lafayette, Emblavez-et-Meygal, ou encore Plateau du Haut-Velay granitique, qui mettent plus l’accent sur un territoire plutôt que sur une commune donnée (qui reprend le nom du bureau centralisateur).

En revanche, on voit un peu plus de logique concernant les noms des cantons par rapport à la principale commune. Si, de toute évidence, les cantons de Gannat, Lapalisse et Saint-Pourçain-sur-Sioule, pour citer trois exemples dans l’Allier, ont eu pour chef-lieu les trois communes les plus peuplées et ont donc pour bureau centralisateur ces trois mêmes communes, le décret de 2014 crée un canton de Bellerive-sur-Allier qui reprend, à quelques exceptions près, le périmètre de l’ancien canton d’Escurolles, une commune plus de dix fois moins peuplée !

Nouveaux cantons, nouvelles aberrations ?

Le redécoupage cantonal de 2014 est censé mettre fin à une inégalité dans les populations. Aussi, constatait-on dans les départements des écarts de populations allant de un à vingt (car, oui, il a existé des cantons d’à peine un millier d’habitants), la nouvelle disposition est censée se rapprocher de la moyenne départementale (popdép/nbcantons ± 20 % pour la population de chaque canton). Dans l Allier, chaque canton aura une population de 18 048 habitants avec une tolérance de 20 %.

Avant le redécoupage de 2014, l’Allier comptait 35 cantons. Chaque canton était rattaché à un arrondissement : il y avait 12 cantons pour l’arrondissement de Montluçon, 12 pour Moulins et 11 pour Vichy[c].

Les nouveaux cantons s’affranchissent des limites des arrondissements ou des circonscriptions législatives. Le redécoupage des cantons s’effectue sur des bases démographiques, avec une continuité territoriale et une inclusion des communes de moins de 3 500 habitants dans un même canton. En ne faisant référence, ni aux limites des arrondissements, ni à celles des circonscriptions législatives, on peut désormais tomber sur des cas atypiques de cantons comprenant des communes faisant partie d’un autre arrondissement ou d’une autre circonscription législative.

Mais ce redécoupage, en privilégiant le critère démographique, crée parfois des aberrations géographiques. Si Abrest et Saint-Yorre sont logiquement rattachées au canton de Vichy-2, on peut légitimement se demander pourquoi rattacher au canton de Lapalisse les communes du Vernet, de Busset et de Mariol, qui sont pourtant plus proches de Vichy que de Lapalisse (ce choix semble moins remis en cause dans les communes de la montagne bourbonnaise).

On notera également que certains cantons sont à cheval sur plusieurs arrondissements. Cinq des dix-neuf cantons de l’Allier comprennent des communes situées dans au moins deux des trois arrondissements, tels que Gannat et Moulins-2.

Et on n’oublie évidemment pas les circonscriptions législatives, qui sont l’autre découpage électoral… dont les limites des nouveaux cantons s’affranchissent aussi ! Le redécoupage des circonscriptions législatives, entré en vigueur en 2010 et applicable à partir des élections législatives de 2012, a vu notamment la réduction du nombre de circonscriptions de 4 à 3 dans l’Allier. Le choix le plus aberrant concerne le canton de Varennes-sur-Allier, rattaché à la première circonscription (celle de Moulins), et plus particulièrement la situation de la commune de Saint-Germain-des-Fossés, dont les électeurs se retrouvent à voter pour des conseillers départementaux à Vichy-1 et un député… de la circonscription de Moulins !

Les résultats

Les premières élections départementales vont marquer un tournant dans l’histoire politique du département de l’Allier. Le département, le seul de province (l’autre étant le Val-de-Marne) à être dirigé par l’extrême-gauche (Jean-Paul Dufrègne, PCF, par ailleurs conseiller général du canton de Souvigny), bascule à droite, grâce à une courte majorité (20 sièges sur les 38).

Le 2 avril 2015, c’est Gérard Dériot (UMP), conseiller départemental du canton de Bourbon-l’Archambault, qui est nommé président du conseil départemental de l’Allier. Quant à Jean-Paul Dufrègne, il est toujours élu conseiller départemental dans le même canton de Souvigny (et a même été élu député de la première circonscription entre 2017 et 2022).

Et pendant ce temps…

Politique

  • François Hollande était président de la République ; Emmanuel Macron était alors ministre de l’Économie dans le gouvernement Valls ;
  • René Souchon présidait la région Auvergne (depuis 2006) et le projet de fusion avec Rhône-Alpes s’est concrétisé quelques mois plus tard 
  • Claude Malhuret était maire de Vichy (depuis 1989, soit 26 ans) : il en était à son cinquième (et dernier) mandat, tandis que Frédéric Aguilera, le maire actuel (depuis 2017), était adjoint à l’urbanisme (il est par ailleurs élu conseiller départemental du canton de Vichy-2 avec Évelyne Voitellier).
  • Jean-Sébastien Laloy, maire de Cusset depuis un an (qui a permis de basculer la deuxième ville de l’agglomération vichyssoise de l’extrême-gauche à la droite, tout comme l’Allier à la suite des élections départementales) est élu conseiller départemental du canton de Cusset (avec Annie Corne).

Dans les autres domaines

  • La ville de Vichy venait de rendre gratuites les toilettes publiques. Une nouvelle sanisette était projetée pour remplacer les toilettes souterraines du parvis de l’église Saint-Louis, fermées définitivement en janvier 2013. Cette nouvelle installation ouvre en juillet 2015.
  • La ville de Cusset instaurait, quant à elle, les comités de quartier, au nombre de huit, afin d’améliorer les relations entre les habitants et les élus.
  • Côté transports, le désenclavement de l’agglomération se poursuit. Le boulevard urbain est partiellement ouvert ; l’autoroute A 719 est ouverte depuis plus de deux mois et les travaux du contournement sud-ouest de Vichy se poursuivent, certes avec du retard, avec une ouverture prévue début 2016.
  • En gare de Vichy, qui ne connaît la traction électrique que sur les trains Intercités et quelques trains de marchandises, la filiale Gares et Connexions modernisait l’information voyageurs en remplaçant le grand tableau des départs par trois écrans nouvelle génération. Ceux-ci sont remplacés début 2021. En revanche, l’ascenseur du quai des voies B et C se fait attendre (livraison effective en 2017).

Sources : voir aussi les articles de Wikipédia concernant les élections départementales, celles de 2015 en France et dans l’Allier.

  1. Le 29 mars 2015 était le dernier dimanche de mars, jour où l’on passe à l’heure d’été.
  2. Les deuxièmes élections départementales, qui devaient avoir lieu en mars 2021, sont reportées en juin 2021 en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 ; quant à l’échéance de 2027, elle est repoussée à 2028 en raison de la prochaine élection présidentielle (sauf démission surprise).
  3. Les onze cantons de l’arrondissement de Vichy sont, en plus des fractions cantonales Nord et Sud des cantons de Vichy et Cusset : Le Donjon, Escurolles, Gannat, Jaligny-sur-Besbre, Lapalisse, Le Mayet-de-Montagne et Varennes-sur-Allier.

dimanche 9 mars 2025

Dans le rétro : 9 mars 2016, j’assiste au départ d’une étape du Paris-Nice… pour rien

Le 9 mars 2016, j’ai assisté au départ de la troisième étape du Paris-Nice, parti trois jours plus tôt de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour arriver à Nice quatre jours plus tard. Mais cet événement sportif a été gâché par l’annonce de l’annulation de l’étape en raison… des conditions climatiques défavorables dans le Beaujolais.

C’était sans doute la première fois que j’assistais au départ d’une étape d’une course cycliste reconnue au niveau national. Il y avait, certes, le Tour de France, où j’avais pu regarder brièvement le passage des coureurs lors de la 19e étape Roanne – Montluçon, le 25 juillet 2008, en étant posté sur la rue du Général-Raynal (D 906B)[a] présentant un profil descendant. Et puis le passage très bref à Cusset dans l’édition précédente du Paris-Nice (étape entre Varennes-sur-Allier et le col de la Croix de Chaubouret, dans le massif du Pilat).

Une étape… sans vainqueur

Ce 9 mars 2016 était d’abord un événement pour la ville qui accueillait pour la première fois le départ de cette étape de 168 km qui devait emmener les coureurs dans le Beaujolais. Il y avait une ambiance bien particulière avant le départ, et notamment sur cette chaussée quasi-neuve du cours Arloing — rénovée quelques mois plus tôt par le département — avec les autocars des équipes. Sur cette voie, il était évident que les transports scolaires étaient perturbés (on était, certes, un mercredi).

Cours Arloing fermé à cause du Paris-Nice 2016-03-09
Le départ fictif de cette étape a lieu sur le cours Arloing. L’ensemble de la route, qui a été rénovée l’année précédente, est barrée pour l’occasion.
Cyclistes du Paris-Nice 2016 avant le départ (Cusset) 2016-03-09
Juste avant le départ.
Cyclistes attaquant la montée de la D 906B (Rue du Général Raynal, Cusset) 2016-03-09
13 h 09 : la course peut commencer.

Au classement général, après l’étape précédente, Michael Matthews était en tête du classement (et par points), Ion Izagirre au classement de la montagne et l’équipe Movistar au classement par équipes. Le premier cycliste français au classement général est Tony Gallopin (Lotto-Fix ALL), en 8e :position, à 51 secondes du vainqueur Geraint Thomas (GBR, Sky) qui termine la course en 27 heures 26 minutes et 40 secondes. Le deuxième Français, un Auvergnat, Romain Bardet (AG2R La Mondiale), finit neuvième, à une minute du vainqueur[1].

Les occasions suivantes

Après 2016, le Paris-Nice passera à quatre reprises dans le sud-est du département de l’Allier.

En 2019, la quatrième étape de la course est partie de Vichy pour la direction de Pélussin. Première étape vallonnée de 210,5 km, le départ réel a lieu à Cusset et emprunte notamment la côte de Cheval-Rigon[b]. L’étape est remportée par le Danois Magnus Cort Nielsen (Astana) ; Lilian Calmejane (Direct Énergie) est le premier Français. Au classement général, le Néerlandais Dylan Groenewegen (Jumbo-Visma) perd la première place (mais reste en tête du classement par points) au profit de Michał Kwiatkowski (Sky). L’Auvergnat Romain Bardet (AG2R La Mondiale) est le premier Français à l’issue de cette édition du Paris-Nice, terminant en cinquième position à 1 minute et 45 secondes du vainqueur, le Colombien Egan Bernal (Sky, 29 h 17 min 2 s)[2].

L’année suivante, alors que l’inquiétude pèse sur le plan sanitaire, la cinquième étape, partie de Gannat pour La Côte-Saint-André (227 km, la plus longue), emprunte le pont de Saint-Yorre[c] et attaque la montagne bourbonnaise par la côte de Busset[d]. L’étape est remportée par l’Italien Niccolò Bonifazio (Total Direct Énergie) (premier Français Nacer Bouhanni, équipe Arkéa-Samsic) ; au classement général, l’Allemand Maximilian Schachmann (Bora-Hansgrohe) est en tête (pas de Français dans le top 10)[3].

En 2023, la quatrième étape (moyenne montagne, 164,7 km) part de Saint-Amand-Montrond et termine à La Loge des Gardes pour la première fois. Dans l’agglomération de Vichy, elle emprunte une partie de l’avenue Poincaré rénovée pour l’ascension de la côte du Vernet[e]. L’ascension finale dans la station de ski de l’Allier est classée en première catégorie. Le Slovène Tadej Pogačar (UAE Team Emirates) termine la course en tête (4 h 1 min 17 s) et s’empare du maillot jaune (et du maillot blanc du melleur jeune) qu’il conservera jusqu’à la fin de la course, mais aussi du maillot vert[4].

2025, une étape 100 % Vichy Communauté… ou presque

En 2025, la quatrième étape de la course part de Vichy (comme en 2019) avec un départ fictif rue Georges-Clemenceau. Elle passe deux fois à Cusset (départ réel aux Grivats) avant de faire deux détours en montagne bourbonnaise. Ce sera une double occasion pour Cusset qui verra passer deux fois l’étape, qui se termine pour la deuxième fois (après 2023) à La Loge des Gardes. Mais ce sera sans Romain Bardet, qui a déclaré forfait pour cette édition (toutefois, Julian Alaphilippe et Rémi Cavagna y participent parmi les cyclistes auvergnats).

100 % Vichy Communauté, pas tout à fait : le tracé de l’étape passe par la côte de la Bruyère (3e catégorie), qui se situe sur les territoires communaux de Saint-Christophe-en-Bourbonnais et de Saint-Étienne-de-Vicq, qui font partie de la communauté de communes du Pays de Lapalisse. Et il y a aussi une toute petite incrustation dans le département voisin de la Loire.


Photographies personnelles (datées du 9 mars 2016) : Wikimedia Commons/Tabl-trai, licence CC-BY-SA 3.0. Les contenus de Wikipédia qui ont servi comme source sont soumis à la licence CC-BY-SA 4.0.

  1. Le département de l’Allier avait refait la chaussée de la route en juin 2008 ; était-ce justement pour cette occasion ? Elle fera de même sur le cours Arloing en juillet 2015.
  2. Cheval-Rigon est un lieu-dit de la commune de Ferrières-sur-Sichon ; la côte est classée en 3e catégorie (ascension depuis Arronnes par la D 995, 5,7 km à 3,9 %).
  3. Le pont de Saint-Yorre (qui n’est plus le seul depuis l’ouverture du pont du contournement sud-ouest de Vichy sur l’Allier en 2016) n’était pas encore rénové et baptisé pont des Sources. Il est également emprunté, sur la partie vélo, par une course de triathlon longue distance.
  4. Première fois que la côte est empruntée par le Paris-Nice ; il s’agit de l’ascension vers le bourg de Busset depuis Saint-Yorre par la D 121 (3,4 km à 5,9 %).
  5. Ascension de la côte du Vernet depuis l’avenue Poincaré (D 906E) à Vichy, puis à Abrest une partie des avenues de Vichy (D 906E) et de Cusset (D 126), puis à nouveau à Vichy par la rue de la Cascade (D 126) et la rue de la Côte-Saint-Amand (D 270). Cette dernière section, ainsi que toute la montée vers Le Vernet, est en cours de rénovation en 2025 pour la création… d’une piste cyclable. Quelques kilomètres en amont, le peloton a emprunté la D 6 entre Charmeil et Bellerive-sur-Allier, avant d’entrer à Vichy par le pont de l’Europe, et ce alors que, quelques semaines plus tard, la communauté d’agglomération a décidé de créer une piste cyclable sur cette section de route la plus fréquentée du département de l’Allier.
  1. Article Paris-Nice 2016 de Wikipédia en français (auteurs)
  2. Article Paris-Nice 2019 de Wikipédia en français (auteurs)
  3. Article Paris-Nice 2020 de Wikipédia en français (auteurs)
  4. Article Paris-Nice 2023 de Wikipédia en français (auteurs)

dimanche 26 janvier 2025

Abrest : à quand le réaménagement de la D 906E ? (première partie)

Alors qu’à Vichy, l’avenue Poincaré a été rénovée en 2022 avec une piste cyclable parallèle (retirant au passage des possibilités de stationnement), et qu’à Saint-Yorre, la route principale est en cours de rénovation jusqu'en 2026, rien n’a été programmé à Abrest : la route départementale 906E, qui la traverse, pourrait tout à fait avoir droit à une requalification de sa traversée, mais comment ?

Début de rédaction le 9 janvier. Publication le 26 janvier.

Les collectivités (communes, mais aussi EPCIFP[a] et départements) investissent dans le réaménagement des entrées de ville et des traversées de bourg, afin d’équilibrer vie locale et circulation. Celles-ci s’accompagnent d’aménagements destinés à apaiser la circulation avec des dispositifs de réduction de vitesse et des aménagements pour les modes actifs.

Pour gommer l’aspect d’une route de transit, l'ancienne route départementale 906, devenue D 906E [b] dans les traversées de Vichy, Abrest et Saint-Yorre, est progressivement requalifiée afin de donner une vocation urbaine.

  • Partie 1 : état des lieux début 2025, différences entre Abrest et Saint-Yorre
  • Partie 2 : idée d’un réaménagement de la route à Abrest
  • Partie 3 : avenue Poincaré, et si c'était à refaire deux ans et demi après la fin des travaux ?

État des lieux début 2025

Début 2025, les traversées des trois communes présentent trois visages différents :

  • côté Vichy, sur l’avenue Poincaré, les travaux sont terminés depuis août 2022, mais laissent une impression d’inachevé avec une signalisation très insuffisante (presque aucun nouveau panneau directionnel, une seule plaque de rue à plus de 600 mètres de la limite communale et absence d’information aux usagers qu’ils entrent dans une zone de vidéo-verbalisation) et même confuse (priorité à droite ou pas ?) et une piste cyclable en impasse des deux côtés (même si celle sur le boulevard de l’Hôpital est en construction) ;
  • côté Saint-Yorre, l’avenue de Vichy est en cours de rénovation, où pendant l’interruption des travaux liés aux fêtes de fin d’année on remarquait déjà la matérialisation de ralentisseurs à des intersections (avec la rue des Flats, ainsi que l’avenue des Sources (D 121E)), uniquement dans le sens nord-sud. Ces travaux sont la suite de ce qui a déjà été réalisé en 2022, avec deux giratoires et une amorce de piste cyclable, pour la desserte de la nouvelle maison de santé pluridisciplinaire ;
  • au milieu, à Abrest, une traversée de centre-bourg réaménagée il y a quinze ans avec une limitation de vitesse pas du tout respectée.

Et au milieu, à Abrest ? Une traversée réaménagée il y a 15 ans, et une limitation de vitesse que ne respectent même pas les usagers.

Entrée d'Abrest depuis Vichy par la D 906e (route) 2023-03-18
Entrée d’Abrest depuis Vichy, le 18 mars 2023. L’avenue de Vichy présente des caractéristiques dignes d’une route de transit : chaussée large, trottoirs occupés par les riverains, absence d’aménagement cyclable. (source)
Fin de l'avenue de Vichy (Abrest), publicité pour Intermarché 2024-02-17
Dans le sens opposé, le 17 février 2024. Un panneau de piste cyclable obligatoire oblige les cyclistes à emprunter la petite portion de bande cyclable, rejoignant la piste cyclable créée à la suite de la rénovation de l’avenue Poincaré (qui fait toujours partie du réseau routier départemental malgré l’absence de cartouche). (source)

Les différences entre Abrest et Saint-Yorre

Zonages : points communs et différences

Abrest et Saint-Yorre font partie d’une même région (Auvergne-Rhône-Alpes), d’un même département (l’Allier), d’un même arrondissement (Vichy), et sur le plan électoral, de la même circonscription (la 3e) et du même canton (Vichy-2).

Concernant les zonages d’étude établis par l’Insee, elles appartiennent à la même unité urbaine (Vichy) dont elles sont des communes de la banlieue, à la même aire d’attraction (Vichy), au même bassin de vie et à la même zone d’emploi (Vichy également). Seule différence, la grille communale de densité classe Abrest comme bourg urbain et Saint-Yorre comme bourg… rural. Cette petite différence de classement n’influe en rien sur ce qui va suivre.

Morphologie urbaine : sur les deux rives à Abrest, sur la rive droite à Saint-Yorre

Abrest est la seule commune du bassin de Vichy dont les zones habitées s’étendent sur les deux rives de l’Allier[c]. En rive droite, la route départementale 906E, sujet de cet article, est la principale route d’accès ; les accès à Vichy sont également possibles par les routes départementales 426 (vers le camping et le parc d’activités de la Croix-Saint-Martin) et 126 (vers Le Vernet et Cusset). En rive gauche, c’est la RD 131 (route d’Hauterive) qui dessert le quartier de la Tour (où une agglomération, au sens du code de la route, existe depuis fin 2020), où une zone d’activités est implantée, et comprend un constructeur automobile de voitures sans permis (Ligier).

À Saint-Yorre, l’agglomération ne s’étend qu’en très grande majorité en rive droite. C'est aussi la RD 906E (en pleine rénovation jusqu’à l’année prochaine) qui est l’axe principal. En rive gauche, une partie de la base de loisirs, la piscine communautaire et une partie des stades sont sur le territoire communal, partagé avec celui d’autres communes… d’un autre département (Saint-Priest-Bramefant et Saint-Sylvestre-Pragoulin dans le Puy-de-Dôme). Et il est possible de rejoindre Saint-Yorre sans passer par Vichy pour rejoindre Bellerive-sur-Allier, par les RD 434, 434A et 131 (le contournement sud-ouest joue aussi son rôle, mais impose un détour bien plus conséquent).

Démographie : Abrest maintenant plus peuplée que sa voisine

Depuis plusieurs années, la commune d’Abrest gagne des habitants alors que sa voisine, Saint-Yorre, en perd. Les derniers recensements de la population montrent qu’Abrest a rattrapé sa voisine, et compte désormais 300 habitants de plus. L’évolution démographique des deux communes en témoigne : alors qu’en 2011, Abrest comptait 2 758 habitants et Saint-Yorre 15 de plus, la situation s’est inversée et, au dernier recensement de 2022, la première commune en compte désormais 2 927, soit 309 de plus que sa voisine (source Insee, recensement de la population, population municipale).

Comment rénover la route pour une traversée digne de ce nom ?

Il y a quinze ans, une traversée du centre-bourg réaménagée alors que le trafic de transit perdurait encore

Sans attendre les travaux du contournement sud-ouest de Vichy, dont son but est de désenclaver une agglomération qui ne disposait alors pas d’infrastructures routières décentes[d], ceux de requalification de la traversée du bourg avaient commencé dès 2008 (alors que la grande déviation était déjà déclarée d’utilité publique, mais les travaux n’avaient pas commencé, probablement faute de financement). Une partie de l’avenue de Thiers est rénovée au début de l’année 2008, avec réduction de l’emprise routière, et même ajout d’un ralentisseur, et en bonus, la transformation d’une limitation ponctuelle à 30 km/h en zone 30.

En 2009, la deuxième phase va profondément transformer la traversée du bourg avec une chaussée rénovée (dont un long ralentisseur de 70 mètres de long où seront implantés les arrêts de bus) et une place des Anciens-Combattants piétonne, chassant une partie du stationnement qui est restreinte à quatre places en arrêt minute. Une chaussée rétrécie qui aggravera la situation pour les tourne-à-gauche puisque desormais supprimés, les automobilistes bloquent temporairement la circulation. Et on est sur une route de liaison principale !

Avenue de Vichy (Abrest) - Début de la route, rappel 30, direction Vichy 2024-08-11
Début de l’avenue de Vichy, en direction de Vichy, le 11 août 2024. Un aménagement inadapté au trafic local malgré toutes les opérations menées pour réduire la vitesse : emprise de chaussée réduite, ralentisseurs, et ici, juste avant une intersection à l’unique carrefour à feux de la commune, une impression de monotonie. Les cyclistes ont été oubliés. Malgré le renforcement récent de la signalisation, la limitation de vitesse à 30 km/h est très peu respectée (alors qu’on trouve un radar pédagogique à la fin du ralentisseur). Refaire l’aménagement n’apporterait que peu d’améliorations. (source)

Le réaménagement se termine en mai 2010, mais au fil du temps, les conséquences du trafic de transit se voient, avec notamment une chaussée dégradée, surtout sur le ralentisseur (qui possède un revêtement complémentaire).

En quinze ans, les modifications ont été mineures et l’ouverture du contournement sud-ouest n’aura pas beaucoup diminué le trafic

Depuis la phase 2 des travaux en 2009, les modifications opérées sur et autour de la départementale sont peu significatives :

  • en 2014, le stationnement est rétabli sur la place des Anciens-Combattants, avec six places ;
  • en 2016, six ans après, un abri est ajouté à l’arrêt de bus desservant la mairie côté opposé[e]. L’information voyageurs est très sommaire puisqu’elle se limite à un plan du réseau et une fiche horaire.

Les cyclistes semblent avoir été totalement oubliés puisqu’il n’existait pas un seul parking vélos ni devant la mairie, ni devant les commerces. C’est seulement en septembre 2022 qu’un modeste parking de quatre places fait son apparition. Puis un deuxième parking de quatre places est créé à côté de la pharmacie qui a déménagé le 1er juillet 2024 (à côté d’un parking de douze places). Et pire encore, aucun aménagement cyclable n'avait été prévu, ce qui accroît la vulnérabilité.

Plus au nord, l’enfouissement des réseaux et l’éclairage public LED remplaçant les anciens éclairages a été effectué en trois temps, entre début 2020 et mai 2021 entre la rue de l’Est (au PR 11 mal placé) et la limite communale avec Vichy. En cas de réaménagement complet, il faudrait reprendre un éclairage qui n’a même pas cinq ans d’existence.

Dernière minute : le point repère 12 pourrait réapparaître… sur un support d’éclairage public LED. La borne 12, fixée depuis janvier 2016 par le constructeur du contournement sud-ouest sur un poteau électrique supportant un branchement aérien relié au numéro 131 et des câbles télécom, et disparue en septembre 2021 à la suite de l’enfouissement des réseaux électriques et de télécommunications (phase 2), pourrait bien refaire surface. Enfin, plus précisément, à hauteur d’un mât d’éclairage public LED supportant déjà deux panneaux 50 et son panonceau RAPPEL… à quelques mètres de son emplacement existant avant le changement du numéro de la route (article à venir). Rappelons que la borne 11 est mal placée ce qui fausse déjà le répérage.


Toutes les photos de cet article proviennent de Wikimedia Commons, auteur : Tabl-trai, licence : CC-BY-SA 4.0.

  1. Établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, à savoir les communautés de communes, d'agglomération, urbaines et les métropoles.
  2. Le numéro de cette route existera depuis dix ans en cette fin d’année. Il a été révélé quelques mois avant l’ouverture du contournement sud-ouest de Vichy.
  3. Dans le reste du département de l’Allier, il ne faut évidemment pas oublier son chef-lieu Moulins, dont les rives de l’Allier ont été reliées pendant très longtemps par un seul pont (le pont Régemortes), et où un deuxième pont a ouvert en novembre 2023. Chez nous, il a existé un projet d’un nouveau pont entre Jacques-Chirac et des Sources (à Saint-Yorre) mais il n’a pas de suites connues.
  4. Un ancien député, Gérard Charasse, s'alarmait de cette situation particulière de l'absence de desserte décente de l'agglomération de Vichy au niveau des infrastructures routières, notamment parce que l'autoroute la plus proche était à quinze kilomètres.
  5. À la livraison de l’aménagement, le réseau ne desservait pas du tout cet arrêt, il ne l’est que depuis le 30 août 2010, mais il a fallu attendre six ans pour que du mobilier urbain soit installé.

dimanche 29 décembre 2024

Rétrospective 2024 : les routes (deuxième partie)

Après les grands projets routiers, la deuxième partie de la rétrospective 2024 sur les routes concerne principalement les politiques de circulation routière à Vichy ainsi que les modifications survenues sur certaines rues (chaussée, mais aussi nommage).

Début de rédaction le 24 décembre 2024.

Deuxième partie : état des lieux des nouveautés, des rénovations… à Vichy (et aussi en agglomération)

Vichy : s’habituer à rouler moins vite pour plus de sécurité

Zone 30 partout, sauf exceptions

Le 2 octobre 2023, la ville de Vichy présente un « plan piéton » mettant l’accent sur les mobilités douces, avec cinq grands axes et trente-cinq mesures. Parmi celles-ci, l’apaisement de la circulation en abaissant la limitation de vitesse générale à 30 km/h, à l’exception de certains grands axes[1].

Le passage généralisé à 30 km/h permet une amélioration de la sécurité routière, grâce notamment au champ de vision plus large, et met enfin un terme aux inepties ou aberrations rencontrées dans certains quartiers (on a connu, par exemple, une fin de zone 30 juste avant une école) ou à des périmètres limités pour un aménagement particulier (avenue de Lyon, avec un aménagement cyclable en voie partagée).

En mars 2024, la ville a donc ajouté des panneaux de zone 30 en-dessous du panneau d’entrée d’agglomération[a]. Ce qui, dès le départ, pouvait entraîner une confusion de la part des automobilistes qui doivent subitement baisser leur vitesse sur certains grands axes, dont des dérogations ont été fixées par un arrêté municipal du 28 février. Pour marquer la différence entre ces deux limitations, des marquages au sol « 50 » ont été ajoutés sur une liste limitée d’axes (avenue Poincaré, boulevard de l’Hôpital, allée des Ailes, avenue de Gramont…) ou « 30 » pour marquer l’entrée dans la zone 30 globale. Bien évidemment, les rares zones de rencontre[b] et les sections avec une limitation ponctuelle à 20 km/h (ou moins) font exception.

Entrée de Vichy à la sortie du pont Jacques-Chirac 2024-09-01
Sortie du pont Jacques-Chirac (ou pont de Bellerive ou pont Aristide-Briand), 1er septembre 2024. Les conducteurs entrent dans la ville avec une signalisation minimale, restreinte au panneau d’entrée d’agglomération, au panneau de zone 30 (qui n’est pas neuf, mais fabriqué en… 2006) et du panneau Ville fleurie version 4 fleurs, mais toutefois très insuffisante car la signalisation de repérage est très pauvre (voir plus loin), surtout depuis la rénovation de cette entrée de ville il y a tout juste cinq ans (fin 2019) : sur quelle route circule-t-on et où va-t-on à gauche ? tout droit ? (source)
Entrée de Vichy (et de zone 30) et sortie d'Abrest par la route en provenance de Thiers 2024-03-24
Avenue Poincaré, 24 mars 2024. Le marquage au sol 50 signifie que, malgré le panneau de zone 30, la circulation sur cet axe majeur reste limitée à 50 km/h. La signalisation de repérage, sur cet axe rénové en 2022, est là aussi très insuffisante. (source)

Les rénovations de ces deux axes (avenue Aristide-Briand en 2019 et avenue Poincaré en 2022) sont complétés par des aménagements cyclables, conformément aux dispositions légales, ce qui contraint parfois la ville à réduire le stationnement (parfois en le supprimant totalement du côté où la piste cyclable a été créée).

Pour les cyclistes, un double-sens généralisé partout où c’est possible

Avec l’application de ce plan piéton, la ville obéit enfin à une disposition qui existe depuis 2008 dans le code de la route : toute rue (classée en zone 30 ou en zone de rencontre) à sens unique est à double sens pour les cyclistes, sauf indication contraire, qui ne se justifierait que par des panneaux ou un marquage au sol. Les premiers double-sens cyclables ont fait leur apparition au début des années 2010, notamment avec la création de l’itinéraire cyclable de la traversée de Vichy mi-2011. Cette disposition a un gros avantage : éviter de longs détours ou s’engager sur la route à contresens sans devoir descendre de son vélo (avec une vigilance accrue).

Rue Sainte-Cécile depuis la rue Clemenceau (Vichy) 2024-07-10
Rue Sainte-Cécile, 10 juillet 2024. Le double-sens cyclable n’est autorisé que depuis cette année sur cette rue rénovée en 2013 grâce à la signalisation verticale (panonceau M9v2 « sauf » + symbole d’un vélo) et horizontale. (source)

Mais certaines rues en sont dispensées, à cause de leurs caractéristiques : trop étroite (rue de Serbie pour prendre un exemple parmi d’autres), ou même trop pentue (rue des Jardins).

Rue Georges-Clemenceau depuis l'avenue Doumer, vers le nord (Vichy) 2024-07-10
Rue Georges-Clemenceau, 10 juillet 2024. Un simple panneau de sens interdit, sans son panonceau, et l’absence de marquage au sol suffisent à dispenser la rue d’un possible double-sens cyclable. Un cycliste ne pourra pas tenter de remonter cette rue[c] (noter l’affluence inhabituelle, il est 21 h 9). (source)

En complément de cette mesure, les cédez-le-passage cycliste au feu ont commencé à fleurir dès le mois de mai. Ils permettent, aux cyclistes et à eux seuls[d], de ne pas s’arrêter au feu rouge dans les directions données uniquement par le panonceau (si la flèche indique tourner à droite, il ne permet pas de continuer tout droit).

La dernière tendance ? Supprimer des feux de circulation

Ces dernières semaines, la ville de Vichy a essayé de… supprimer des feux de circulation et même renforcer la signalisation sur des anciennes priorités à droite, comme si le simple fait de céder le passage à droite ne suffisait pas.

Les nouveautés sur les rues et routes de Vichy (et ses environs) en 2024

Parc des Sources : quels changements ?

Au milieu de l’année 2024, l’espace principal du parc des Sources a été complètement transformé. Malgré un abattage d’arbres qui n’a pas plu à certains — association environnementale, dont même les médias nationaux en parlent, ou même un riverain qui a menacé de mort le maire —, cette zone, délimitée par la galerie couverte entre les rues du Parc à l’ouest, la rue Wilson à l’est, le hall des Sources au nord et le palais des congrès - opéra au sud, a été livré le 20 juin 2024, juste à temps pour le passage du relais de la flamme olympique le lendemain. En ce moment, les travaux se poursuivent avec la rénovation continue de la galerie couverte. Fin des travaux prévue à la fin de l’année 2025.

Les modifications liées à la rénovation du parc des Sources et de ses abords modifie profondément le plan de circulation, avec beaucoup de chaussées rénovées… et aussi de ralentisseurs. Ainsi, ont été rénovées, en totalité ou en partie, les rues suivantes : rue (photo du 3 août) et place (photo du 21 juillet) de la Source-de-l’Hôpital ; rues de Banville (photo du 21 juillet), du Casino (photo du 18 mai), Lucas (à hauteur du hall des Sources), du Parc (photo du 27 octobre), Wilson (deuxième rénovation, photo du 10 juillet)[e] ; avenue Thermale.

Pour la plupart de ces rues, le stationnement est réduit, réorganisé (changement de côté sur l’avenue Thermale) voire supprimé (rue de la Source-de-l’Hôpital). Et beaucoup de ralentisseurs ont été créés, notamment deux grands : un au sud du parc et un autre sur la place Victor-Hugo (quatre branches).

Lire aussi : « De nouveaux ralentisseurs autour du parc des Sources » (14 juin 2024)

2025 verra la piétonnisation des rues de Belgique et Prunelle pour lier le parc des Sources avec les parcs d’Allier.

Un nouveau parking à la place d’un terrain de jeux

Afin de pallier la suppression de places de stationnement autour du parc des Sources, notamment avec la piétonnisation de la rue du Casino (entre la rue de Banville et la place Victor-Hugo), et prochainement celles des rues Prunelle et de Belgique (pour renforcer le lien avec le parc Napoléon-III), la ville de Vichy a aménagé un parking d’une capacité de près de 100 places, au 16, boulevard Carnot. Le parking Carnot, bien signalé par rapport aux autres parkings existants, est payant[f].

Par ailleurs, un nouveau chemin, créé derrière le monument aux morts, square du Général-Leclerc, offre 26 places de stationnement supplémentaires. Enfin, de nouvelles places ont été créées rue Callou et boulevard des États-Unis[g], moyennant une mise en sens unique, mais sans double-sens cyclable.

De nouveaux noms de rue en mémoire de résistants

Cette année, de nouvelles dénominations de rue, principalement sur voirie déjà existante, rendent hommage à des résistants ou des figures de la Seconde Guerre mondiale.

Le  28 janvier, dans le cadre de la semaine mémorielle, une rue Étienne-Espinel (carte OSM) est nommée entre la rue Duchon et la rue de Vendée, du nom d’un buraliste installé boulevard Denière, distingué Juste parmi les nations, qui a sauvé une famille juive en 1944.

Le 26 août, dans le cadre du quatre-vingtième anniversaire de la libération de Vichy, certaines rues situées entre la place Charles-de-Gaulle et l’hôtel de ville changent de nom. Celles-ci portent le nom de : Alice Arteil (ex-rue Carnot), Hélène et Gaston Regnier, Marie-Jeanne Bouteille, Marie-Marcelle Viraud, Yvette Poucy et Yvonne Moreau. Un square Georges-Mandel est baptisé à l’est de la place Charles-de-Gaulle et un monument à la Résistance est dévoilé.

Les plaques de rue sont évidemment présentes aux extrémités, mais pourquoi n’en fait-on pas de même sur les axes majeurs ? Quand on voit, qu’à Vichy, l’avenue Poincaré ne compte qu’une seule plaque, et la rue de Thiers aucune, tout comme la place de la Gare ; le boulevard urbain entre Vichy et Cusset, dont les dernières sections ouvertes en 2021 et 2022 n’ont aucune plaque de rue ; à Bellerive-sur-Allier, les routes de Gannat et de Charmeil n’en ont même pas… Espérons que le tir sera corrigé en 2025.


Toutes les photos de cet article sont de l’auteur : Tabl-trai, sous licence CC BY-SA 4.0, et proviennent de Wikimedia Commons (accès à la source en cliquant sur « (source) »).

  1. La ville a, par ailleurs, chassé les panneaux Vichy Communauté qui avaient été posés seulement un an plus tôt, alors qu’ils sont toujours présents dans les autres communes de l’agglomération (ces panneaux avaient été remplacés six ans après la création de la structure intercommunale remplaçant Vichy Val d’Allier !).
  2. Les zones de rencontre, à Vichy, ne sont que deux et leur périmètre n’a pas évolué depuis février 2014 : d’abord sur une partie de la rue de Vendée (devant le supermarché Aldi) et sur la contre-allée du boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny.
  3. La seule fois où une inversion du sens de circulation a été effectuée (ce qui semble impossible), c’était le 21 juin 2024, lors du passage du relais de la flamme olympique. Le convoi, venant de la rue de la Source-de-l’Hôpital, remonte la rue Clemenceau (dans son intégralité) puis la rue de Paris (jusqu’à la place Louis-Lasteyras incluse) avant de terminer place de l’Hôtel-de-Ville.
  4. Les cyclistes, mais aussi les engins de déplacement personnel motorisés, sont également concernés.
  5. Le côté parc de la rue Wilson était encore propriété de l’État rendant impossible sa rénovation en 2017-2018 (la propriété du parc des Sources a été transféerée à la ville de Vichy en 2021).
  6. Payant du lundi au samedi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h ; durée maximale de stationnement 7 heures.
  7. Sur la section comprise entre, d’une part, l’avenue Pierre-Coulon et l’avenue Walter-Stucki, et d’autre part, l’avenue Victoria, l’avenue Thermale et la rue Callou.
  1. « Mobilité : Vichy adopte son plan piétons », sur le site de la ville de Vichy, 3 octobre 2023 (consulté le 25 décembre 2024).

Rétrospective 2024 : les routes (première partie)

L’année 2024 se termine et il est temps de faire une rétrospective des événements survenus dans l’agglomération de Vichy (sans oublier les autres territoires). Dans ce premier numéro : les routes et rues, marquées notamment par l’abaissement de la limitation de vitesse à 30 km/h dans les rues de Vichy.

Au départ, l’idée d’une rétrospective chronologique mensuelle avait été prévue, mais j’ai abandonné au profit d’une chronologie thématique.

Début de rédaction le 21 décembre 2024 ; publication au plus tard le 31 décembre.

Première partie : Grands projets routiers, aménagements cyclables et entrées de ville

  • Contournement nord-ouest : après l’enquête publique, le dossier semble au point mort mais l’urgence pèse encore (1re partie)
  • Des limites d’agglomération modifiées qui lient enfin (presque) les deux rives de l’Allier, entre Bellerive-sur-Allier et Vichy (1re partie)
  • Plus lentement pour plus de sécurité : la ville de Vichy passe à 30 km/h et accentue la priorité aux piétons (et met en œuvre des mesures pratiques pour les cyclistes)
  • Rénovation d’entrées de ville ou d’agglomération : rue Henri-Cureyras à Cusset, avenues de Vichy à Bellerive-sur-Allier et Saint-Yorre (1re partie)
  • Rénovation du parc des Sources et de ses abords : moins de stationnement et plus de ralentisseurs, et plus de place aux piétons (rue Wilson, rue du Casino, rue de Banville, avenue Thermale, etc.)
  • Politique cyclable : des pistes cyclables supplémentaires, même jusqu’aux contreforts de la montagne (1re partie)
  • Nouveaux noms de rues : en l’honneur, surtout, de résistants à Vichy
  • Plaques de rue : du nouveau à Abrest, mais rien sur les grands axes ?

Grands projets routiers (et cyclables aussi)

Contournement nord-ouest : une enquête publique et puis plus rien ?

Fin 2022 et début 2023, une enquête publique relative à l’aménagement du contournement nord-ouest de Vichy a mobilisé plusieurs centaines de participants, mais depuis, on attend toujours le décret déclarant d’utilité publique ce projet, malgré un avis défavorable de la commission d’enquête en février. Il s’agit d’une route de 6,3 km de long[a] partant de l’autoroute A 719, mise en service il y a bientôt dix ans, et qui débouche sur le giratoire avec les départementales 6 (vers Montluçon) et 67 (vers Mâcon), sur le territoire communal de Saint-Rémy-en-Rollat. Un espoir pour les habitants de Charmeil, peuplée de près de mille habitants traversée par une quantité innombrable de poids lourds. Sauf que l’opposition, notamment EELV, dénonce un projet obsolète avec des zones humides impactées.

Pour rappel, la DREAL communique sur ce projet, d’un montant de 70 millions d’euros (TTC, valeur 2017), qui devrait (ou plutôt devait) être mis en service en 2025, et rappelle les objectifs de cette liaison censée désenclaver un territoire qui a longtemps été mis de côté : finalisation de la desserte de l’agglomération de Vichy, renforcement du développement économique (les zones d’activité du Davayat et des Bâts, à Saint-Rémy-en-Rollat, la zone commerciale de Charmeil et surtout revitalisation de la zone d’activité de Montpertuis) mais aussi délestage de la RD 6 notamment dans la traversée de Charmeil[1].

L’association Vichy Climat Environnement rappelle l’existence d’une solution alternative à la réalisation du contournement nord-ouest : la RCEA (route Centre-Europe Atlantique), transformée au début des années 2020 en autoroute A 79 (et pendant les travaux de transformation, les routes traversant l’agglomération — D 2209, D 6 et D 67 — ont été un des itinéraires de délestage… ajoutant des nuisances supplémentaires)[2].

Mais pendant ce temps, la D 6, entre Charmeil et Bellerive-sur-Allier a connu une modification importante.

Et maintenant, de plus en plus de pistes cyclables

Après la section comprise entre le rond-point de l’Europe et le CREPS en 2023 (rénovation de la chaussée en juillet 2023 par le département), la communauté d’agglomération Vichy Communauté a aménagé une piste cyclable jusqu’à Charmeil (inaugurée en décembre 2023) pour permettre (enfin) de relier les deux villes en toute sécurité (avec une modification, également, des limites d’agglomération, voir ci-après).

Entrée de Bellerive-sur-Allier et sortie de Charmeil par la D 6 2024-08-10
Entrée de Bellerive-sur-Allier, 10 août 2024. Après la réalisation de la piste cyclable par la communauté d’agglomération en 2023 (dans les emprises de la route), le département de l’Allier a rénové la chaussée de cette route, toujours classée à grande circulation, en avril dernier. Mais le trafic de transit reste toujours important en semaine. Nouveauté importante : la continuité d’agglomération entre Charmeil et Bellerive-sur-Allier depuis février.
Photo : Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Et la création de pistes cyclables continue, avec les rénovations successives : rue du Vernet, à Vichy ; avenue de Vichy, à Bellerive-sur-Allier et à Saint-Yorre (voir ci-après) ; rue de la Barge, à Cusset. Des travaux sont en cours pour la création d’une piste cyclable sur la rue de la Côte-Saint-Amand jusqu’au Vernet, commune située bien plus en hauteur.

Cette année, la section de la rue du Vernet comprise entre, d’une part, l’avenue du Colonel-Arnaud-Beltrame et la rue des Saules, et d’autre part, la rue de la Côte-Saint-Amand, qui avait déjà été rénovée en 2013, subit une nouvelle opération de rénovation de la chaussée, des trottoirs et de l’éclairage public, dont le côté change, pour éclairer la piste cyclable tracée dans le prolongement de l’avenue précitée (rénovée en 2023) desservant la gendarmerie. Et comprend même un ralentisseur à l’intersection avec l’avenue de Bellevue ; les arrêts de bus ne sont évidemment pas oubliés avec leur mise en accessibilité par une (légère) surélévation du quai.

Enfin, à Cusset, le résultat d’un nouveau plan de circulation à l’est du centre-ville a permis la création, à l’économie, d’une bande cyclable bidirectionnelle sur la rue de la Barge (photo du 2 novembre 2024) et une partie de la route de Ferrières (D 995), s’accompagnant d’une mise à sens unique des rues où l’aménagement est créé, ainsi que d’autres rues de desserte fine et parfois une inversion du sens de circulation (mais on regrette l’absence de double-sens cyclable, qui est la règle sur ces rues qui viennent pourtant d’être classées en zone 30). On circule désormais uniquement dans le sens Cusset vers Ferrières ; dans l’autre sens, il faut emprunter l’avenue de Verdun et le boulevard du Gravier pour regagner le centre-ville.

Réaménagements d’entrées de ville

Cusset : Rue Henri-Cureyras

Plus tôt dans l’année, la rue Henri-Cureyras (D 2209) a été rénovée, en conservant bien évidemment l’aménagement cyclable qui se retrouve entièrement sur un trottoir avec un revêtement en béton désactivé. On passe à de la bande cyclable bidirectionnelle (qui, un temps, s’était subitement arrêtée à une intersection avec une rue que les cyclistes ne pouvaient pas prendre) à une piste cyclable sur trottoir. Ce réaménagement traduit le sens définitif de circulation de cette rue, du nord vers le sud, depuis le 20 mai 2016. Pendant quatre ans, cette rue était la sortie, et elle était en double sens jusqu'en 2011. À noter aussi son classement en zone 30, mais avec un périmètre toujours aussi mal défini puisque la fin de zone 30 n’est pas signalée… et la création d’un ralentisseur à l’intersection avec la rue de Bodesson (juste après un arrêt de bus au quai très court) remplaçant un carrefour à feux longtemps resté hors service.

Début de la piste cyclable obligatoire sur trottoir sur la rue Henri-Cureyras (Cusset) 2024-05-25
Rue Henri-Cureyras (Cusset), 25 mai 2024. En attendant le marquage au sol qui sera réalisé sur le trottoir, la piste cyclable, déjà signalée (obligatoire), est praticable dans les deux sens. En 2022, il n’y avait aucune séparation entre la bande cyclable bidirectionnelle (qui aurait été une piste cyclable si un véritable séparateur existait tout le long) et la chaussée, et le plus étrange, c’était les cyclistes qui se retrouvaient à circuler à gauche des automobilistes…
Photo : Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

La ville va rénover, l’année prochaine, la rue Jean-Baptiste-Bru (D 186), elle aussi gérée par le département.

Bellerive-sur-Allier : Avenue de Vichy (et une partie de l’avenue de la République)

Pour affirmer sa vocation résidentielle, la ville de Bellerive-sur-Allier a rénové, cette année, l’intégralité de l’avenue de Vichy (D 2209). En cette fin d’année, les travaux sont quasiment terminés. Chaussée, trottoirs et éclairage public ont été rénovés et une piste cyclable séparée de la chaussée (au lieu d’une bande cyclable) a également été créée, permettant la connexion avec les itinéraires cyclables déjà existants (tour du plan d’eau, stade aquatique d’une part, et près du rond-point de la République d’autre part).

Avenue de Vichy (Bellerive-sur-Allier), lignes discontinues vers Gannat 2024-12-07
Avenue de Vichy, 7 décembre 2024. Le stationnement s’est encore réduit avec la création d’une piste cyclable parallèle à l’avenue, dont les lignes discontinues de type T1 ne sembleraient pas inciter à respecter la limitation de vitesse à 50 km/h.
Photo : Tabl-trai, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

La création de cette piste cyclable réduit d’autant plus le stationnement puisqu’il n’est plus possible des deux côtés, mais d’un seul côté alternativement.

Un giratoire pour (enfin !) aller directement au McDo. Signalons la réalisation d’un mini-carrefour giratoire à cinq branches, qui dessert : l’avenue de Vichy (deux branches), la rue Maurice-Chalus (D 443, vers Aigueperse et l’hôtel de ville), mais aussi un accès à une concession automobile et au restaurant McDonald’s (et aussi au Buffalo Grill, où un nouvel accès commun a été créé). Cela met fin à une ineptie qui existait depuis la création du restaurant au M jaune, fin 2006, avec l’impossibilité de rejoindre directement depuis le rond-point de Boussange (il fallait alors passer par le parking du restaurant voisin Buffalo Grill, rénové cette année).

Enfin, une portion de l’avenue de la République est incluse dans ce réaménagement. La section située dans le prolongement de l’avenue de Vichy, reliant l’avenue Jean-Jaurès (D 984) au rond-point de la République, a elle aussi été réaménagée avec, surprise, la disparition du ralentisseur qui existait depuis fin 2009. La piste cyclable parallèle est connectée avec celle, déjà existante, de la rue de la Perche.

Saint-Yorre : Avenue de Vichy

Après une première phase, en 2022, marquée par la création de deux carrefours giratoires (dont un ovale avec la rue des Petits-Bois et une voie d’accès à la maison de santé, et un autre, normal, avec la rue du Commandant-Romon), l’avenue de Vichy, qui fait partie de la route départementale 906E, est également en cours de réaménagement. Les travaux sont provisoirement interrompus, mais laissent deviner la présence de deux nouveaux ralentisseurs à des intersections, une avec la rue des Fiats, une autre avec l’avenue des Sources (D 121E) avec les panneaux déjà en place et une nouvelle limitation de vitesse (ponctuelle) à 30 km/h. La piste cyclable, dont une partie a déjà été créée, va être étendue jusqu’à la limite nord d’agglomération.

La fin des travaux est prévue mi-2025, ce qui offrira à l’entrée nord de Saint-Yorre une vocation urbaine (le plan des travaux est même affiché publiquement).

Dans la deuxième partie : la ville de Vichy abaisse la limitation de vitesse à 30 km/h sur la quasi-totalité de ses rues, pour accroître la place des piétons et des cyclistes ; de nouveaux noms de rue en l’honneur de la mémoire de la cité thermale.


Toutes les photos de cet article sont de l’auteur : Tabl-trai, sous licence CC BY-SA 4.0, et proviennent de Wikimedia Commons (accès à la source en cliquant sur « (source) »).

  1. La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Auvergne-Rhône-Alpes (DREAL) parle de 12 km, car il inclut la D 67 déjà existante (construite par le département dans la deuxième moitié des années 1990) et qui doit être requalifiée (on parle d’un classement dans le domaine routier national). Cependant, la loi 3DS de 2022 avait prévu, d’abord dès le 1er janvier 2024, le transfert de la gestion de la route nationale 209 (et de la route départementale 67 à reclasser) à… la région Auvergne-Rhône-Alpes.
  1. « Présentation du projet », sur le site de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, 10 mai 2019 (consulté le 22 décembre 2024).
  2. « Le Contournement Nord-Ouest existe déjà ! », sur sauvons.org, Vichy Climat Environnement, 17 mars 2023 (consulté le 22 décembre 2024).

samedi 28 décembre 2024

Dans le rétro : 28 décembre 2004, la seule et unique fois où j’ai emprunté un TGV, au retour de vacances.

Il y a des uniques occasions, où, pour partir, on choisit le train.

Et par chance, là où j’habitais en 2004, à Salon-de-Provence, il y avait, à des dizaines de kilomètres, une gare desservie par la grande vitesse : soit Avignon TGV, soit Aix-en-Provence TGV.

TGV viaduc de l.Arc Aout 2001-f
Un TGV franchit le viaduc de l’Arc, près d’Aix-en-Provence, en août 2001.
Photo : Didier Duforest, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Alors qu’à l’aller, pour partir en vacances à Disneyland Paris, on a choisi l’avion entre Marseille et Paris-Orly avec la compagnie low-cost easyJet (qui, depuis, n’assure plus de vols entre ces deux aéroports) puis une navette vers un hôtel du parc Disneyland.

Lire aussi : « 16 décembre 2004, cela fera 20 ans jour pour jour que j’ai emprunté, pour la dernière fois, un avion. »

Après deux jours, parfois tourmentés, dans le complexe touristique de Disneyland Paris, on rentre voir de la famille à Clermont-Ferrand, avec le RER A entre les gares de Marne-la-Vallée - Chessy et Paris-Gare-de-Lyon, puis le Corail Téoz entre Paris-Gare-de-Lyon et Clermont-Ferrand.

Le 28 décembre 2004 — c’était donc il y a 20 ans jour pour jour —, on emprunte deux trains pour rentrer à la maison :

  • un train (probablement un TER), entre les gares de Clermont-Ferrand et de Lyon-Part-Dieu, qui rebroussait encore, à l’époque, en gare de Saint-Germain-des-Fossés[a] ;
  • un TGV (dont j’ignore s’il s’agit d’une rame Sud-Est, Réseau ou Duplex), probablement une liaison intersecteurs en provenance du nord ou de l’ouest de la France et à destination de Marseille, avec un arrêt à Avignon TGV. Ce dernier train ne mettra qu’une heure pour relier la capitale des Gaules à celle des Papes.

Malheureusement, j’aurai perdu toutes les photos que j’avais prises avec mon mini-appareil photo numérique. C’était un modèle qui prenait des photos en taille 640 × 480 pixels et les données se perdent au bout de soixante secondes sans les piles. J’aurai finalement un nouvel appareil photo numérique en avril 2005, cadeau d’anniversaire, cette fois-ci avec un écran, et qui aura servi jusqu’en 2010.

Depuis cette date, l’identité visuelle de la SNCF a changé. Et jamais je n’ai emprunté — à ce jour — un TGV avec le nouveau logo stylisé de cette compagnie ferroviaire.

En mai 2013, je suis redescendu dans le sud de la France, vers Avignon (mais gare centrale), en TER entre Vichy et Lyon-Part-Dieu, mais aussi en TER entre Lyon et Avignon[b]. Je n’avais pas souhaité prendre de TGV pour descendre plus vite dans le sud.


  1. Le raccordement de Saint-Germain-des-Fossés a été mis en service fin 2006.
  2. Avec ses arrêts intermédiaires à Vienne, Valence, Montélimar, Orange… ce train continuait vers Marseille.